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Education complète sexuelle intégrée dans les curricula de l’enseignement : Des Osc de la Côte d’Ivoire valident la feuille de route

L’éducation sexuelle complète est un processus intégré aux programmes scolaires… Elle vise à doter les enfants et les jeunes des connaissances, compétences, attitudes et valeurs leur permettant de jouir de leur droit à la santé, au bien-être et à la dignité

A l’initiative de Civil Society for Family Planning (CS4FP) et ses partenaires (Royaume des Pays -Bas, la Fondation William et Flora Hewlett), des organisations de la Société civile pour la planification familiale de la Côte d’Ivoire ont validé la feuille de route pour l’intégration de l’Education Complète à la Sexualité (ECS) dans les curricula de l’enseignement et dans la communauté en Côte d’Ivoire, au cours d’un atelier qui s’est déroulé du 07 au 11 mai 2018 à Abidjan Treichville.

Ledit atelier a réuni les acteurs clef de l’ESC en Côte d’Ivoire pour la finalisation de la feuille  de route, la réflexion sur la mise en place du comité Technique de pilotage de l’ESC.  Cette rencontre fait suite à l’atelier Régional tenu à Abidjan  qui a réuni  du 13 au 16 février 2018, 4 pays (Mauritanie, Mali,Niger, Côte d’Ivoire)  à Abidjan à l’hôtel Azalaï. Et cela, pour la finalisation des feuilles de route pays, et l’organisation du consensus  des différents acteurs intervenants dans le domaine de l’ESC.

Pendant ces 4 jours de réflexion, les participants ont mis en place

Le comité de pilotage, mais également le groupe technique de travail pour l’ECS. Surtout ce qui était intéressant c’était d’avoir la feuille de route validée et le plan qui va avec, a salué Dr Baba Coulibaly, directeur adjoint du projet CS4PF, chargé de l’éducation complète sexuelle pour les quatre pays, la Côte d’Ivoire, la Guinée , la Mauritanie et le Niger.

En l’en croire, « les jeunes ont souvent une compréhension très limitée de leur propre santé sexuelle et reproductive et de leurs droits. Ils sont tout aussi confrontés à de nombreuses barrières pour accéder aux services qui leur permettraient d’éviter ou de retarder une grossesse, prévenir les infections sexuellement transmissibles et le VIH », a-t-il fait remarquer. Avant d’expliquer que la feuille route est comme un tableau de bord qui va permettre de comprendre des orientations globales qui seront traduites en plan d’actions.

Nous nous sommes engagés sur un certain nombre d’activités qui vont commencer. Nous pensons qu’en juin prochain, nous allons former un comité technique de travail pour qu’il puisse commencer à travailler (Adaptation des modules, validation des modules, formation des enseignants, les élèves, mais aussi les jeunes dans les communautés).

La consultante, Dr Sangaré M. Bâ, a par ailleurs encouragé les progrès réalisés par la Côte d’Ivoire.

Nous avons été dans un pays où nous avons compris l’engagement des politiques et des techniciens pour un objectif commun : c’est l’épanouissement de la jeunesse. Le pays est sur la bonne voie. Et ensemble on trouvera les voies et les moyens pour cela.

Lors de son intervention, le représentant du ministère en charge de l’éducation nationale, Dr Coulibaly, a exprimé le soutien dudit ministère aux différentes étapes de l’élaboration de la feuille de route sur l’ ECS :

C’est dans les ateliers qu’on conçoit. Cette feuille de route  pourra servir de document de mobilisation des fonds.

Il a par ailleurs précisé qu’à termes, il sera mis en place un comité national de coordination pour piloter l’ECS.

Des encouragements appréciés par  Dr Yao N’dry Nathalie, directrice des programmes de l »Association Ivoirienne pour le Bien-Etre social (l’AIBEF) et également présidente de la Coalition des Organisations de la Société Civile et Planification Familiale (COSC/PF). Car pour elle, il est primordial d’arriver à une jeunesse qui a un comportement sexuel responsable.

Comment pouvoir adresser la problématique de la sexualité chez les adolescents parce que c’est cette sexualité qui est très souvent précoce qui entraine les grossesses non désirées…  a-t-elle déploré.

Dr Ourega Marie Paula, directrice Coordinatrice du Projet national santé scolaire et universitaire-santé des adolescents et des jeunes ( Pnssu-Saj)  a pour sa part insisté sur l’implication  et la formation des parents pour mieux répondre aux préoccupations des enfants. Ainsi les enfants pourront  grandir et comprendre ce que c’est que l’ECS et choisir librement ce qu’ils veulent faire de leur vie sexuelle.  Car a-t-elle insisté,

L’éducation complète à la sexualité est un challenge en amont  de toutes nos politiques  en santé sexuelle  et reproductive.

Un  participant de  l’atelier, Amoakon Koffi Augustin, chargé d’étude à la direction de la Mutualité des œuvres sociales(DMos) est revenu sur l’enjeu de la rencontre. « Avec la problématique de l’ECS, nous pourrons aborder efficacement toutes les questions que les enfants se posent pour ce qui concernent tout ce qui forumillent dans leur corps qu’il n’arrivent pas à exprimer avec ce projet nous aurons une jeunesse éduquée, une jeunesse qui pourra aborder véritablement la question avec des parents, avec les éducateurs aussi ».

En Côte d’ivoire, on dénombre 5076 cas de grossesses dont près d’un millier (précisément 916 cas) pour la seule classe de CM2 au titre de l’année académique 2012-2013. L’Etat ivoirien et les acteurs du système éducatif ont alors décidé d’instaurer en 2013, la campagne « zéro grossesses à l’école » qui piétine toujours. En effet, le ministère de l’éducation nationale, dénombre pour l’année 2017, 4471 cas légèrement en baisse par rapport à 2014-2015(6800) et 2015-2016(5900), selon un communiqué de  Intra Heath.

L’éducation sexuelle complète est un processus intégré aux programmes scolaires, reposant sur l’enseignement et l’apprentissage des aspects cognitifs, émotionnels, physiques et sociaux de la sexualité. Elle vise à doter les enfants et les jeunes des connaissances, compétences, attitudes et valeurs leur permettant de jouir de leur droit à la santé, au bien-être et à la dignité ; de développer des relations sociales et sexuelles respectueuses ; d’examiner de quelle manière leurs choix affectent leur propre bien-être et celui des autres ; et de comprendre et d’assurer la protection de leurs droits tout au long de leur vie.

Isabelle Somian

Publié le 15-05-2018 dans Fratmatinfo

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