Thiès au Sénégal et Atakpamé au Togo ont servi de cadre de préparation des formateurs des ministères de l’éducation en charge du renforcement des capacités des enseignants du primaire. Les ateliers de formation qui se sont déroulées du 02 au 07 décembre, avec le soutien de l’UNESCO, visaient à préparer un pool d’inspecteurs pédagogiques à assurer la formation sur les violences de genre en milieu scolaire de 640 enseignants dans les deux pays.
Les deux ateliers techniques participent au projet « Promotion de l’égalité filles-garçons et de la santé sexuelle et reproductive pour les adolescents scolarisés et non-scolarisés au Sénégal et au Togo », financé par le Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères (MEAE) de la France. Une initiative dont l’objectif est de promouvoir un environnement favorable à la santé de la reproduction pour les adolescents scolarisés et non-scolarisés dans la région du Sahel. Dans ce cadre, l’UNESCO est chargée de soutenir l’intégration des problématiques d’égalité filles-garçons, de l’éducation à la santé de la reproduction et de la violence dans les curricula afin de sensibiliser sur les pratiques à risques, de lutter contre les VGMS et de doter les jeunes d’informations fiables et de compétences sur lesdites thématiques.
Le sujet à l’ordre du jour a porté sur les violences qui dérivent de normes de genres néfastes ou de relations de pouvoir en défaveur des femmes et des filles. Elles sont physique, psychologique et sexuelle et comprennent les brimades, les insultes, les abus physiques, les châtiments corporels, le harcèlement sexuel, les attouchements non consentis et autres formes d’agressions sexuelles courants à l’école et autour d’elle à toutes les échelles. Les VGMS engendrent une perte de productivité pour l’élève, constituent un motif de réduction de la durée de la scolarité, affectent le parcours scolaire de nombreux jeunes filles et garçons et accentuent le risque d’échec scolaire dans les deux pays. Au Sénégal, une étude conduite par le Ministère de l’Éducation National, avec le soutien de l’USAID, sur les violences faites aux filles en milieu scolaire a établi un lien direct entre le viol, la baisse des performances scolaires (53%) et le redoublement (37%) des filles.
A l’issue des travaux de préparation et d’organisation, les inspecteurs pédagogiques mobilisés ont mis à jour le module de formation qui servira au renforcement des capacités sur les VGMS de 240 enseignants de l’élémentaire au niveau de l’académie de Pikine-Guédiawaye au Sénégal et de 400 autres des établissements scolaires des Préfectures de Bassar, de Dankpen et de Zio, au Togo. A ce titre, ils ont peaufiné les modalités opérationnelles des sessions de formation, y compris la répartition des tâches dévolues à chaque acteur, le contenu de la formation, les approches méthodologiques propices au développement des compétences et l’usage de la discipline positive dans la gestion de la classe.
Les formations programmées pour la période des vacances scolaires de décembre viendront renforcer les acquis de celles tenues l’année scolaire précédente au Sénégal, au Togo et même au Cameroun, pour intégrer des activités pédagogiques à conduire en salle de classe, répondre aux cas de VGMS et adopter des méthodes de disciplines alternatives dans une démarche holistique entre les différents partenaires de mise en œuvre.
Publié le 11-12-2019 dans unesco