Ella Gahié est une jeune activiste ivoirienne, Consultante et Formatrice sur les questions de genre, de santé sexuelle reproductive et compétences de vie. Elle est la Présidente Fondatrice de l’ONG FEV’ACT à travers laquelle elle fait la promotion de l’égalité Homme-Femme, la lutte contre les grossesses en milieu scolaire et la promotion des droits de la femme

Q: Qui est Ella Gahié ?

Ella Shirly Gahié Epouse Fofana est née le 12 février 1996. Elle est une jeune activiste ivoirienne titulaire d’un Master 2 en Droit et Développement local et certifiée en Genre et Développement. Consultante et formatrice sur les questions de genre, de santé sexuelle reproductive et compétences de vie, elle a travaillé pour des organisations telles que l’IRC, la Friedrich-Ebert-Stiftung, l’OIF, l’AIBEF, la Clinique Juridique…

Son engagement à travers la communauté lui a valu d’être sélectionnée en 2018, pour le programme AWF (African Women of Future) et le programme YALI DAKAR(Young African Leader Initiative). Elle est la Présidente Fondatrice de l’ONG FEV’ACT (Femme Education Valeur Action) à travers laquelle elle fait la promotion de l’égalité Homme-Femme, la lutte contre les grossesses en milieu scolaire et la promotion des droits de la femme…

Q: En juin 2022, vous avez participé à l’atelier en ligne sur le tutorat de la formation  « égalité femmes-hommes dans l’éducation »  organisé par l’OIF, quelle a été votre expérience et comment voulez-vous réinvestir vos acquis ? 

Cette formation à été une aubaine pour moi qui ai toujours pensé que le problème de l’inégalité Homme-Femme doit être réglé par l’éducation. Cette formation m’a confirmé que l’éducation reste la meilleure arme pour lutter contre les inégalités. J’ai eu les éléments nécessaires pour promouvoir l’égalité dans l’éducation pour mon plus grand plaisir. A la fin de cette formation après un appel à candidatures j’ai été sélectionnée en tant que tutrice pour la même formation. Une autre expérience qui me permettra dans très peu de temps d’organiser des séances de formation sur la question de l’égalité Homme-Femme dans l’éducation.

Q: Qu’est ce qui motive votre intérêt pour le genre, le développement et la santé sexuelle et reproductive? Pensez-vous que l’environnement socio-culturel ivoirien soit favorable à l’épanouissement de la femme et lui permette de jouir pleinement de ses droits en santé sexuelle et reproductive?

Je pense que ma motivation pour ces thèmes vient du fait que j’appartiens à une société patriarcale. J’appartiens à une société où en tant que femme, on est considérée que, lorsqu’on est mariée ou lorsqu’on a fait un enfant. Les stéréotypes de genre encrés dans nos traditions ont créé une inégalité entre l’homme et la femme à plusieurs niveaux et plusieurs femmes croupissent sous le poids de ces injustices. Faire la promotion du genre et de la santé sexuelle et reproductive est un moyen pour moi de participer à l’autonomisation de la femme à travers la prise en compte de ses spécificités. Les formations en compétences de vie apportent un plus en ce sens que les thèmes abordés tels que la confiance en soi font du bien à beaucoup de femmes et de jeunes filles et contribuent au développement de leur leadership.

La lutte continue dans ce sens, et de plus en plus de lois sont votées pour l’égalité Homme-Femme en Côte d’Ivoire et de nouvelles institutions voient le jour. Mais il reste beaucoup à faire dans la pratique.

Q : Quels sont les axes d’intervention de l’ONG FEV’ACT, les résultats et défis rencontrés? En tant que Présidente quels sont vos challenges et perspectives?

Les axes d’intervention de l’ONG FEV’ACT sont les suivants:

• promouvoir le leadership féminin et l’autonomisation de la femme et de la jeune fille
• promouvoir l’accès à la justice pour les citoyens vulnérables en particulier les femmes
• favoriser la promotion de l’égalité Homme-Femme
• lutter contre les injustices basées sur le genre
• renforcer l’accès des femmes aux sphères de décisions
• lutter contre les grossesses en milieu scolaire

Nous avons à ce jour organisé des conférences sur le leadership féminin, des séances de sensibilisation et de formation sur la santé sexuelle et reproductive, les violences basées sur le genre et la lutte contre les grossesses en milieu scolaire. En tant que Présidente, mes challenges se situent au niveau des moyens humains et financiers pour atteindre les zones rurales reculées de la capitale du pays car les femmes et les jeunes filles qui s’y trouvent ont besoin d’être informées, sensibilisées et éduquées sur les thématiques que notre organisation aborde. Toucher le plus grand nombre de femmes et de jeunes filles à travers la formation et la sensibilisation est notre souhait.

Q: Regardant vers l’avenir, quel est votre plus grand souhait pour la vie des femmes et des jeunes en Afrique de l’Ouest ?

Mon plus grand souhait pour les femmes et les jeunes de l’Afrique de l’Ouest est que chaque femme et chaque jeune n’aient plus recours à l’immigration clandestine pour espérer un meilleur avenir. Que l’environnement social, politique et économique soit favorable à leur épanouissement afin qu’ils aient la possibilité de déployer leur plein potentiel pour participer au développement du continent. Car s’il y a une chose dont je suis sûre, c’est que nous avons juste besoin de prendre conscience que nous avons les capacités de créer l’Afrique que nous voulons.