ACTUALITÉS

Entretien avec M. ATAMO Hassane, chef de la Division Planification Familiale à la Direction nationale de la Santé de la mère et de l’enfant (Niger)

« Nous nous sommes fixés un objectif d’attendre un taux de prévalence contraceptif de 50% d’ici 2020 » déclare Mr ATAMO Hassane, chef de la Division planification familiale à la Direction nationale de la Santé de la mère et de l’enfant

La question de la planification familiale (PF) au Niger à travers le plan national et sa révision, la prise en compte des besoins des jeunes et adolescent·e·s, tels sont les points passés en revue par Mr ATAMO Hassane, chef de la Division planification familiale à la Direction nationale de la Santé de la mère et de l’enfant, au ministère de la Santé Publique.

L’Indépendant : Qu’est-ce que le plan de la planification familiale ?

Mr ATAMO: Le Plan national de planification familiale, c’est un plan que le Niger a élaboré pour la période 2013 – 2020. Il est issu d’un cadre particulier qu’on appelle le Partenariat de Ouagadougou. En effet, à Ouagadougou au Burkina Faso, plusieurs pays africains se sont réunis en 2011 et ont décidé librement de créer des plans nationaux PF. Ces derniers contiennent toutes les stratégies de communication en ce qui concerne la demande, l’offre de services et produits de PF, l’accès des populations aux services de santé mais aussi la coordination du plan. Donc, chaque pays a élaboré son plan selon une périodicité propre, le Niger a opté pour une période 2013- 2020.

L’Indépendant : En quoi consiste la revue PF ?

Mr ATAMO: Après trois années de mise en œuvre, le Niger a décidé de faire une revue à mi-parcours afin de mesurer les progrès réalisés, constater les insuffisances et apporter des corrections. Nous sommes actuellement dans cette phase ; la revue a été faite, les forces et les progrès constatés.

Il y a des points qu’il faudrait corriger, comme par exemple le fait que les jeunes et les adolescent·e·s n’étaient pas suffisamment pris en compte dans le plan PF. Cette fois-ci, ils et elles les seront. Aussi, il a été constaté que le secteur privé n’avait pas été suffisamment pris en considération. Toutefois, on avait fait beaucoup de progrès dans le cadre de l’information, par exemple la disponibilité des produits contraceptifs et dans le passage à l’échelle de beaucoup d’activités.

L’Indépendant : Cette revue intègre-t-elle le besoins des jeunes dans le plan PF ?

Mr ATAMO: La revue du plan a permis de constater qu’effectivement le ou la jeune, qu’il ou elle soit marié·e ou non, n’était pas bien pris en compte dans le plan PF. La revue a été une occasion de corriger ces déficits et d’aller vers ce qu’on appelle un plan national d’activité budgétisé de seconde génération. Il va nous permettre d’harmoniser nos interventions avec les huit autres pays du Partenariat de Ouagadougou et de prendre en compte non seulement des jeunes et les adolescent·e·s mais aussi du secteur privé pour que chacun et chacune puisse apporter sa contribution.

Vous savez que la planification familiale a beaucoup d’avantages, notamment elle permet de réduire la mortalité maternelle et infantile et aussi l’épanouissement de la femme et du couple. La planification familiale apporte donc beaucoup au pays, et il a été constaté dans le monde entier que quand on investit dans la PF ça permet de régler beaucoup de problèmes économiques et de mortalités maternelle et infantile.

L’Indépendant : Pensez-vous que d’ici 2020, le Niger pourra attendre les objectifs fixés en matière de la PF ?

Mr ATAMO: Nous nous sommes fixés un objectif d’attendre un taux de prévalence contraceptif de 50% d’ici 2020. Nous attendons l’enquête UDS 2017 pour nous montrer réellement si nous tendons vers l’atteinte de cet objectif. Mais nous avons déjà des petites enquêtes qui nous permettent de dire que nous sommes sur la bonne sur la voie et nous espérons que cette enquête d’une grande envergure va nous conforter dans ce sens.

L’Indépendant : Enfin, votre appel à l’endroit des nigériens et nigériennes pour qu’ils et elles puissent mieux comprendre la PF ?

Mr ATAMO : L’appel que je lance à la population c’est que la PF a beaucoup d’avantages et c’est un mouvement mondial. A ce jour, il n’y a aucun pays au monde qui refuse de pratiquer la PF, tous les pays quelle que soit la culture, la tradition et la religion pratiquent la PF. Les biens faits de la PF ont été mondialement reconnus et le Niger ne doit pas rester en marge de ce mouvement. C’est pour cela que nous appelons les couples à pratiquer la PF, à espacer les naissances pour d’abord une meilleure santé de leurs enfants et des mères, mais aussi pour une meilleure santé de la famille. Voilà pourquoi nous demandons à la population de la pratiquer.

Mamane Jaharou

L’Indépendant Plus-Niger

Partager cet article

Partager sur twitter
Partager
Partager sur facebook
Partager

NEWSLETTER

Soyez informé des dernières actualités.

Inscrivez-vous !

Recevez toutes les actualités du PO directement dans votre boîte e-mail.