C’est la première traduction concrète de la ‘Global Gag Rule’ signée par Donald Trump dès le début de son mandat : le Département d’État – le ministère des Affaires étrangères – a annoncé la fin de la contribution états-unienne à l’UNFPA, l’agence des Nations Unies pour la population, qui contribue à fournir des services de santé sexuelle et reproductive dans les pays les plus pauvres du monde.
En 2015, les États-Unis étaient l’un des principaux contributeurs au budget de l’UNFPA, avec 75 millions de dollars, un dixième de son budget total.
Dans une réaction très diplomatique, mardi 4 avril, l’agence onusienne « regrette » cette décision, et réfute la justification du Département d’État, selon qui elle « soutient, ou contribue à gérer, un programme d’avortement coercitif ou de stérilisation involontaire » en Chine.
L’UNFPA rappelle qu’avec le soutien financier des États-Unis, elle a pu prévenir des milliers de morts maternelles, et que les « crises humanitaires actuelles » rendent les besoins toujours plus pressants.
Selon les estimations, la ‘Global Gag Rule’, c’est à dire la fin du financement par les États-Unis, en plus de l’UNFPA, de toutes les ONG qui soutiennent de près ou de loin l’avortement, les privera de 600 millions de dollars sur 4 ans. Sur la période 2017-2020, cela risque d’entraîner 6,5 millions de grossesses non désirées, 2,1 millions d’avortements à risque et 21 700 décès maternels.
A travers l’initiative She Decides, plusieurs pays et bailleurs privés ont promis de compenser ce désengagement.