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Fatimata Sy, Directrice de l’UCPO « Nous avons réalisé 63% de nos objectifs après 3 ans de mise en œuvre de la phase d’accélération »

Après la phase d’urgence (2011-2015) du Partenariat de Ouagadougou couronnée de succès, celle dite d’accélération (2016-2020) est en train de lui emboiter le pas. En effet, entre 2016 et 2018, 1.330.000 de femmes additionnelles sont enrôlées dans les programmes de planification familiale au niveau des 9 pays francophones d’Afrique de l’Ouest. Soit un taux de réalisation de 68% par rapport à l’objectif de 2,2 millions de nouvelles utilisatrices à recruter d’ici à 2020. Ces informations sont livrées par Fatimata Sy, Directrice de l’UCPO qui, outre les progrès notés, s’exprime sur le choix du thème de la RAPO de Dakar. Elle nous entretient aussi de son départ à la tête de l’UCPO.

Le Partenariat de Ouagadougou boucle la troisième année de la phase d’accélération des progrès en planification familiale dans les pays d’Afrique de l’Ouest francophone. Une région où sont enregistrées les prévalences contraceptives les plus basses dans le monde. D’où ce mouvement impulsé en 2011 pour enrôler, durant la phase d’accélération (2016-2020), 2,2 millions de nouvelles femmes utilisatrices des méthodes modernes de planification familiale. « Pour la troisième fois consécutive, nous avons encore enregistré des progrès », soutient Fatimata Sy, Directrice de l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou (UCPO). Elle se fonde sur le fait que, chaque année, en fonction de l’objectif de 2020, il est attendu que 443.000 nouvelles femmes soient enrôlées dans les programmes de PF au niveau des 9 pays du Partenariat de Ouagadougou (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Togo). Et ceci de façon volontaire et éclairée. « Cette année, nous en sommes à 448.000 femmes additionnelles. Nous avons donc un peu dépassé les résultats attendus de l’année», se réjouit-elle, ajoutant qu’entre 2016 et 2018, 1.330.000 femmes ont eu accès à la contraception dans les 9 pays francophones d’Afriques de l’Ouest sur l’objectif de  2,2 millions en 2020 comme convenu par les pays. « Nous avons réalisé 63% de nos objectifs. Et si le rythme est maintenu, il est fort possible que nous atteignions nos objectifs », estime la Directrice de l’UCPO.

Cependant, précise-t-elle, ces chiffres cachent des disparités. En effet, évoquant les résultats de la troisième année de mise en œuvre de la phase d’accélération, Fatimata Sy informe que la Côte d’Ivoire est en tête avec 356.000 utilisatrices additionnelles sur 264.000 attendues. Soit un excédent de 90.000. Elle est suivie du Burkina Faso qui a obtenu 375.000 nouvelles femmes sur 233.000 attendues. Le Sénégal complète le podium avec le recrutement de 181.000 utilisatrices additionnelles sur 132.000 attendues. La Mauritanie n’étant pas loin de l’objectif fixé (23.000 sur 23.400), cependant, 5 pays (Bénin, Guinée, Mali, Niger et Togo) doivent encore faire des efforts pour mieux satisfaire les besoins en PF des femmes.

Mais dans l’ensemble, les 9 pays du Partenariat de Ouagadougou font beaucoup de progrès, insiste Mme Sy, soulignant que ces derniers sont présentement à la deuxième place des blocs de pays qui font le plus de progrès dans le monde en matière de planification familiale, après l’Afrique australe. « On est en train de rattraper le retard et de rétablir notre réputation au niveau global », avance la Directrice de l’UCPO. Mieux, « le Partenariat de Ouagadougou est cité au niveau international », confie Fatimata Sy. C’est ainsi que « des pays ou blocs de pays veulent s’inspirer de notre expérience », partage-t-elle, citant la RDC, le Nigeria et Haiti.

Cependant, en dépit de ces satisfactions, il y a encore des défis auxquels il faut faire face. La Directrice de l’UCPO cite la couverture des besoins non satisfaits en PF afin d’atteindre toutes les femmes qui expriment le souhait de planifier la naissance de leur progéniture. Il y a ensuite le défi de la disponibilité de la gamme complète des produits de la contraception jusqu’au dernier kilomètre. Les ressources humaines et financières, le travail sur les normes sociales pour endiguer les mariages et grossesses précoces, sont d’autres défis à relever. D’ailleurs, c’est sur ces défis à relever que s’est fondé le choix du thème de la présente Réunion annuelle du Partenariat de Ouagadougou (RAPO) : « Les Voies du succès pour 2020 ». Ainsi trois grandes pistes sont identifiées pour arriver à l’échéance de 2020 avec les résultats attendus. Il s’agit de la multisectorialité, de l’inclusion des jeunes et de la mise à l’échelle des interventions à haut impact.

Maïmouna GUEYE

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