En vue d’élargir les opportunités de formation et de carrière pour les professionnels de santé, l’Agence Belge de Développement, Enabel, a initié depuis 2017, un Accord Spécifique de Coopération avec l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers IMT (Belgique), pour soutenir plusieurs activités de renforcement de capacités du Centre National de Formation et de Recherche en Santé Rurale de Maferinyah. Ce dernier, créé en 1985 par le Ministère de la Santé pour combler justement le besoin de formation et de recherche, met en œuvre l’initiative, à travers une équipe dédiée d’administrateurs, de facilitateurs, et de techniciens informaticiens.
Cet appui a permis l’élaboration et la mise en ligne des cours en Soins de Santé Primaire (SSP), traditionnellement dispensé en présentiel par le Centre de Maferinyah, et en Santé Sexuelle et Reproductive (SSR). 401 candidatures, dont 29,76% provenant de pays africains avaient alors été enregistrées.
Les résultats probants de la première phase de cet appui, avec notamment 90% de taux de réussite dans les cours, ont amené Enabel à la poursuivre dans le cadre du programme bilatéral Guinée-Belgique 2019-2023 (45 millions d’Euros). A travers le projet CAPACITA, projet de formation, d’études et d’expertise, l’Agence belge de développement vise à consolider les acquis des deux premiers cours en y ajoutant un troisième, axé sur la méthodologie de recherche, en raison de la demande croissante des étudiants.
C’est pour évaluer la mise en œuvre de ce projet de e-learning qu’une mission d’Enabel s’est rendue au Centre de Maferinyah le vendredi 04 septembre 2020. Je suis venu m’imprégner des résultats intermédiaires de ce projet de e-learning, pour savoir où est-ce qu’on en est , a abordé Erwin Dickens, Responsable du projet CAPACITA d’Enabel. C’est très intéressant ce que je viens de voir. Nous avons pris le temps qu’il faut, pour développer le contenu et la plateforme digitale. Au vu des statistiques et du nombre de candidatures, le besoin de formation est réel. Et la COVID-19 est venu nous rappeler la nécessité de mettre davantage de moyens dans les formations à distance, a-t-il poursuivi.
Depuis janvier 2020, date du démarrage effectif de la deuxième phase, 265 étudiants et professionnels de santé se sont inscrits aux différents programmes de cours, avec 21,05% de femmes. Les cours sont organisés entièrement en ligne, via la plateforme Moddle. Et des forums interactifs de discussions sont animés entre facilitateurs et étudiants via l’application Zoom pour rendre la formation et le partage d’expérience plus vivants.
La formation a été initié en 2017, avec l’appui de la coopération belge, pour contribuer au renforcement de capacités du personnel de santé, notamment après l’épidémie d’Ebola dont la Guinée a été victime. Nous travaillons à améliorer et enrichir le contenu et à documenter cette expérience guinéenne pour l’ouvrir au public africain, a précisé le Pr Alexandre Delamou, Directeur Général Adjoint du Centre de Maferinyah.
Alors que la formation se met en œuvre, des défis demeurent. Ils ont trait à certains problèmes techniques, notamment la qualité de la connexion internet. Il y’a aussi le problème de la participation féminine qui demeure entier. Le nombre de femmes à s’inscrire dans les cours est relativement faible (29 sur 106 en 2018 dans le cours de santé primaire par exemple). Mais quand elles s’inscrivent, elles ont un taux de réussite supérieur à celui des hommes (79% de taux de réussite féminine contre 61% masculine dans le même cours, à la même année). Des actions spécifiques en termes d’information et de formation ciblées, notamment liées aux compétences informatiques, seront mises en œuvre par Enabel et le Centre de Maferinyah afin que davantage de femmes prennent part.
La fin du parcours de formation en ligne est sanctionnée par un Certificat. Le Centre de Maferinyah travaille à institutionnaliser le e-learning dans l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry pour pouvoir délivrer, en lieu et place des Certificats, des DU (Diplôme Universitaire). Ce qui augmentera en conséquence le nombre de semaines de formation qui passera de 12 actuellement à 24.
L’Agence belge de développement intervient en Guinée depuis 2016. Elle exécute, sur l’axe Conakry-Kindia-Mamou, des projets axés sur l’entrepreneuriat (agricole, urbain, féminin), le développement humain, la santé sexuelle et reproductive.
Publié le 09-09-2020 dans AfricaGuinee