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le gouvernement nigérien déplore le faible taux de contraception

Mardi 11 juillet, le gouvernement nigérien a, une fois de plus, déploré le faible taux de contraception chez les femmes du Niger (estimé à 12%), à l’occasion de la journée mondiale de la population. Sans pour autant évoquer explicitement la pauvreté, première cause du non recours à la contraception dans ce pays qui a l’un des taux de croissance démographique les plus forts du monde.

Le président nigérien Mahamadou Issoufou aurait-il inspiré son homologue français Emmanuel Macron ? Au sommet du G20, samedi 8 juillet, le président français a choqué en parlant de « défi civilisationnel » de l’Afrique et en stipulant qu’aider un pays où les femmes avaient en moyenne sept à huit enfants était vain. Paroles suivies d’effets, puisque son ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, dans le cadre des économies à faire en 2017, a annoncé mardi 11 juillet que le budget du ministère des Affaires étrangères serait amputé de 282 millions d’euros, « dont la moitié sera de la baisse de l’aide publique au développement ».

Début mars 2017, le chef d’Etat nigérien avait exposé devant une délégation de l’ONU à Niamey le « véritable défi » que son pays doit relever pour assurer sa « transition démographique ». « Si vous demandez aux femmes [nigériennes] le nombre d’enfants qu’elles désirent, elles disent, en moyenne, neuf et les hommes, onze », pointait le président Issoufou, rejetant la responsabilité de la démographie galopante de son pays sur sa population.

Objectif : 50% de femmes sous contraception

Pourtant, comme l’a fait remarquer Christelle Rakiatou Jackou, la ministre de la Population, dans un message radio-télévisé diffusé ce mardi, à l’occasion de la journée de la population « le taux de contraception a connu une légère augmentation, de 5% en 2006 à 12% ». Pour la ministre, néanmoins, « la situation de la planification familiale demeure encore une préoccupation majeure au Niger », dans la mesure où « seulement 14% » des femmes nigériennes mariées utilisent une méthode de contraception moderne, contre une moyenne de 12% au plan national.

Le pays a mis en place un plan d’action national pour la planification familiale et une loi pour la gratuité des produits contraceptifs

Christelle Rakiatou Jackou a justifié cette faible utilisation de la contraception par les difficultés d’« accès à l’information » et « aux services de planification familiale ». « Malgré ces chiffres alarmants », le Niger veut porter son taux de contraception à 50%. Pour y parvenir, le pays soutenu par les Nations unies, a déployé des mesures, notamment un plan d’action national pour la planification familiale, sur la période 2013-2020 et une loi « qui favorise l’accès et la gratuité des produits contraceptifs », a énuméré la ministre.

La croissance démographique du Niger est une des plus fortes au monde, à 3,9% par an, soit 7,6 enfants par femme, selon les statistiques officielles. À ce rythme, le Niger comptera 25 millions d’habitants en 2025 et 90 millions en 2050, contre 18 millions aujourd’hui, un niveau de population que ce pays, abonné aux sécheresses et aux crises de malnutrition, ne pourra supporter que difficilement.

Paru le 12-07-2-17 dans TogoSite

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