La population du Burkina Faso est majoritairement jeune. 67% ont moins de 25 ans et 33% des jeunes ont un âge compris entre 15 et 35 ans. Cette tranche de la population est confrontée à plusieurs maux dont la sexualité précoce et ses conséquences. Entre 2012 et 2018, elles sont plusieurs milliers d’élèves à avoir contracté des grossesses non désirées. Pire, elles sont environ 300 filles à l’école primaire à être tombées enceintes au cours de cette période.
Les jeunes de 15 à 19 ans contribuent pour 21 % dans la fécondité totale de la population burkinabè, soit 28 % en milieu rural et de 11 % en milieu urbain. 3,5% des jeunes de cette tranche disent avoir eu leur premier rapport sexuel avant l’âge de 15 ans. Parmi les jeunes (15-24 ans) qui ont déjà eu des rapports sexuels, seulement 42% des filles ont déjà utilisé une méthode contraceptive au cours de leur vie, selon l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) 2017.
Le taux d’utilisation de la Planification Familiale (PF) par les jeunes de 15-24 ans du 1er au 3e trimestre de 2018, selon la Direction de la santé de la famille, est estimé à 18,6% au Burkina et 8% dans la commune de Ouagadougou. C’est dire la nécessité d’améliorer l’offre en méthodes contraceptives tout en mettant un accent particulier sur les méthodes de la double protection contre les grossesses et les IST telles que le VIH/Sida.
Car, la non-utilisation des méthodes contraceptives a pour conséquences, les grossesses non-désirées et les Infections sexuellement transmissibles (IST). Selon les données croisées des ministères de l’Education nationale et de la Santé, au cours des années scolaires 2012 à 2016, il a été enregistré 6 401 grossesses dont 297 cas au primaire, soit 4,6%.
Pire, parmi ces grossesses, on compte huit élèves de la classe de CE2. En 2015-2016, ce sont 1 717 grossesses répertoriées dans les écoles du Burkina. Au cours de l’année scolaire 2017-2018, il a été dénombré 64 cas de grossesses dans les lycées et collèges de la commune de Dori, 43 à Gaoua, 77 à Banfora, 26 à Tenkodogo dont un à l’école primaire, 66 grossesses dans la commune de Manga et 208 à Fada N’Gourma.
En milieu scolaire, les grossesses non désirées se multiplient et ne semblent pas près de s’arrêter. La sensibilisation doit donc s’intensifier, aussi bien à l’école que dans les familles. Et le concept d’éducation sexuelle complète en expérimentation dans certains établissements pourrait être une des solutions.
40% des grossesses surviennent avant le 24e mois suivant l’accouchement
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la PF se définit comme étant une manière de vivre que des individus et des couples adoptent de leur propre volonté en se basant sur des connaissances précises des attitudes et des décisions réfléchies afin d’améliorer l’état de santé et le bien-être du groupe familial et par conséquent de contribuer efficacement au développement social du pays. C’est donc dire que la PF est un élément indispensable au développement social d’un pays.
Son but étant d’éviter les grossesses non-désirées, espacer les naissances, déterminer le nombre d’enfants souhaité pour constituer une famille, favoriser les naissances désirées. C’est pourquoi, le Burkina Faso s’est prononcé clairement en faveur de la PF comme composante du bien être social. Avec pour objectif d’éliminer les décès évitables de nouveau-nés et d’enfants de moins de 5 ans, d’ici à 2030.
Pourtant, selon une étude réalisée par l’USAID en 2015, « au Burkina Faso, 40% des grossesses surviennent avant le 24e mois suivant l’accouchement ». Ce, malgré les efforts du gouvernement burkinabè et de ses partenaires.
Moussa Diallo
Publié le 07-02-2019 dans lefaso