Le Niger célèbrera cette année la Journée Internationale de la Femme autour du thème : ‘‘Promotion et accès aux infrastructures durables au service de l’égalité de genre et de l’autonomisation des femmes et des filles’’, a souligné la Ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, Mme Elback Zeinabou Tari Bako dans un interview à l’Agence Nigérienne de presse (ANP).
‘‘Quant à la particularité de l’Edition 2019 par rapport aux années précédentes, le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant partagera ce 8 mars tous les documents des panels qui seront présentés du 11 au 22 mars 2019, à la 63ème Session de la Commission de la Condition de la Femme à New York’’, a fait savoir la Ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant. ‘‘Aussi, nous allons saisir cette occasion pour lancer le site web du Ministère’’, a-t-elle annoncé.
‘‘La situation de la femme nigérienne a connu aujourd’hui, des avancées significatives grâce aux différentes interventions de l’Etat, des Partenaires Techniques et Financiers et des Organisations de la Société Civile’’, a estimé Mme Elback Zeinabou Tari Bako, jugeant que ‘‘ les statistiques sont suffisamment révélatrices’’ : au niveau de la participation à la vie publique et politique l’accès des femmes aux postes de responsabilité, le nombre de femmes au Gouvernement est passé de 2 en 2004 à 7 en 2019 et à l’Assemblée Nationale de 14 femmes (soit 13,27%) en 2011 à 29 en 2019 (soit 16,9%).
Pour ce qui est de l’autonomisation économique de la femme nigérienne, des efforts ont été enregistrés, plusieurs femmes ont bénéficié d’appui pour mener des activités génératrices de revenu à travers les projets et les programmes qui sont exécutés, a fait valoir la ministre nigérienne, enchainant : en matière de santé, le taux de mortalité maternelle a sensiblement baissé passant de 648/100 000 naissances vivantes en 2006 à 535/100 000 naissances vivantes en 2012, selon l’Enquête Démographique et de Santé (EDSN 2012); le taux d’accouchement assisté est quant à lui, il est passé de 29,3% en 2012 à 42,26% en 2015’’ .
Mme Elback Zeinabou Tari Bako a par ailleurs indiqué que ‘‘sur le plan juridique, pour promouvoir et protéger les droits des femmes, le Niger a procédé à l’adoption de textes et la révision de plusieurs textes juridiques (le code pénal pour prendre en compte le harcèlement sexuel, les Mutilations Génitales Féminines, le code de la nationalité visant notamment l’élimination de la discrimination à l’égard de la femme en matière de transmission de sa nationalité à son époux étranger, la loi sur le quota pour le rehaussement des taux de la représentativité au Gouvernement, dans l’Administration et aux postes électifs’’.
‘‘La Mise en œuvre des mesures et actions découlant de ces Orientations, Politiques et Stratégies ont insufflé une nouvelle dynamique dans la position et le statut de la femme au sein de notre société’’, a-t-elle ajouté. ‘‘Cependant, nuance-t-elle, plusieurs défis restent encore à relever, il s’agit notamment de la pauvreté, de l’analphabétisme, la sous-représentassions aux instances de prise de décision, la persistance des stéréotypes, de la sous-scolarisation et de la précarité de la santé de la femme’’, a-t-elle exprimé.
Evoquant la journée de la femme nigérienne, Mme El Back a estimé que »malgré l’existence du 8 mars une autre journée est célébrée au Niger, celle du 13 mai et cette journée est le fruit de la marche historique des femmes Nigériennes en 1991, en vue de revendiquer une meilleure représentativité au sein de la commission préparatoire de la Conférence Nationale Souveraine’’, a ‘‘A cet effet, leur nombre fut porté de un (1) à cinq (5) et ce jour mémorable du 13 Mai a été institué Journée Nationale de la Femme Nigérienne par décret N°92 – 370/PM/MDS/P/PF du 25 Novembre 1992’’, a-t-elle ajouté.
‘‘Grâce aux combats de la femme nigérienne nous avons obtenu, la création d’un Ministère chargée de la Promotion de la Femme; l’existence de la Politique Nationale de Genre révisée en 2017 et son plan d’action; la loi sur le quota; l’Observatoire National pour la Promotion de la Femme (ONPG); le Décret portant protection, soutien et accompagnement de la jeune fille en cours de scolarité; la Stratégie Nationale de l’Autonomisation Economique de la femme; la Stratégie Nationale de Prévention et de Réponse aux Violences Basées sur le Genre; l’exécution de plusieurs projets et programmes en faveur des femmes ; la mise à disposition de plusieurs moulins et matériels aratoires aux groupements féminins en vue d’alléger leurs tâches ménagères etc. ’’ a fait savoir Mme Elback Zeinabou Tari Bako en ce qui concerne les réalisations concrètes jusqu’ici obtenues grâce aux combats de la femme nigérienne.
La Ministre a souligné que ‘‘la loi sur le Quota répond plus ou moins aux aspirations des femmes car leur souhait, c’est d’atteindre la parité. Cette loi faut- il le rappeler est une revendication des femmes par rapport aux résultats des élections législatives de 1999 qui ont porté une seule femme sur 83 Députés à l’Assemblée Nationale et 2 femmes au gouvernement’’. C’est dans ce contexte, dit-elle, que la loi a été proposée à l’Assemblée Nationale et adoptée par décret N° 2000- 008 du 7 Juin 2000 avec un taux électif de 10% et 25% pour les postes nominatifs. Cette dernière a été révisée en 2014pour rehausser le taux électif de 10 à 15%. La Ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant a conclu que ‘‘cette loi sur le Quota est respectée par les autorités de la 7ème République car au niveau de l’Assemblée Nationale on a 16,9% qui dépassent les 15% prévu par les textes’’. ‘‘ Au Niger, les femmes représentent 50,6% de la population (RGP 2012) dont 78,3% vivent en milieu rural et plus de 80 % sont analphabètes’’.
Lawan le mer
Publié le 06-02-2019 dans ANP