L’expérience a démontré des preuves très solides qu’une fois ce service de planification familiale post partum est disponible et immédiat, on peut satisfaire beaucoup de demandes.
Katie Chau : « Nous voulons appuyer le gouvernement dans la planification familiale »
Elle reconnait que le gouvernement ivoirien a déjà fait un travail pour la promotion de la planification familiale. Mais le pourcentage élevé de besoins non satisfaits (91%) pour les femmes post partum( juste après accouchement) et post abortum((après avortement volontaire), en matière de planification familiale, pousse Mme Katie Chau, représentante d’une Ong américaine « Pathfinder » international , à constater l’urgence de proposer les services de la planification familiale à cette catégorie de femmes, à travers le projet « Mise à l’échelle de l’offre de planification familiale en Post partum et post abortum dans la région sanitaire d’Agnéby-Tiassa –Mé ». Entretien.
En quoi consiste ce projet qui vient pour juguler le cas des besoins non satisfaits en pf pour les femmes après accouchement et après avortement ?
Il faut dire que la Côte d’Ivoire comme plusieurs pays a un plan d’action national chiffré.et dans ce plan national chiffré pour la pf, il y a un volet sur la création de la demande et la promotion. Et le gouvernement ivoirien a déjà fait un travail pour voir quelles sont les activités nécessaires dans le contexte ivoirien, et quel est le budget nécessaire pour mettre en œuvre ces activités. Maintenant il reste à trouver toutes les sources de financements nécessaires pour financer ce budget.
Parlez-nous ainsi de votre nouveau projet qui vient appuyer l’action du gouvernement
Notre nouveau projet a été inspirée d’une expérience pilote réalisée au Chu de Treichville. Il consiste à donner des « conseils aux femmes pendant la grossesse quand elles viennent à l’hôpital, à leur donner des informations sur la planification familiale et la contraception. Et ce, afin de les amener à choisir un produit contraceptif, après l’accouchement…
L’expérience a démontré des preuves très solides qu’une fois ce service de planification familiale post partum est disponible et immédiat, on peut satisfaire beaucoup de demandes. Encore plus on peut créer la demande à ce service même avant l’accouchement. Le service de planification familiale post partum ne commence pas au moment de l’accouchement. Il commence bien avant, c’est-à-dire pendant la période où la femme est enceinte et vient régulièrement aux consultations prénatales. C’est vraiment tout le long d’une grossesse que le service peut appuyer la femme et l’aider à faire un bon choix.
Le projet pilote du Chu a-t-il été un succès ?
Le Chu de Treichville a vraiment démontré que cette approche marche. Et les besoins non satisfaits des femmes peuvent être satisfaits par cette approche-là. Et nous allons planifier notre nouveau projet sur la base de cette expérience. Mais en prenant en compte aussi les contextes spécifiques des districts où nous allons intervenir. Mais aussi les contextes opérationnels et socio culturels. Nous allons adapter l’approche pour que cela devienne plus efficace dans le nouveau site.
On parle de plus en plus de « révolution contraceptive », qu’est-ce que Pathfinder peut proposer en ce sens à la Côte d’Ivoire?
Pathfinder en tant qu’une ong internationale, intervient dans plusieurs domaines de la santé de la reproduction, et .la planification familiale en est un volet. Mais nous avons aussi l’expertise dans santé maternelle et infantile, le Vih sida, la santé des adolescents et des jeunes…
Nous souhaitons que ce premier projet soit une porte d’entrée pour qu’on puisse contribuer à rentrer dans les objectifs du ministère de la Santé. Et de l’Hygiène publique. Avec le temps, nous espérons que nous allons pouvoir apporter notre expertise à d’autres domaines pour pouvoir améliorer la santé des ivoiriens. Nous sommes par ailleurs très ouverts aux structures qui existent déjà en Côte d’Ivoire et aussi aux partenaires internationaux pour élargir notre présence dans ce pays.
Pourquoi est seulement en 2016 que vous avez démarré vos activités en Côte d’Ivoire ?
On n’avait pas beaucoup de présence dans les pays francophones, de manière générale. Si nous regardons notre historique, nous sommes plus présents dans les pays anglophones, parce que c’est une ong américaine. Et il avait plus de facilité à collaborer avec les pays anglophones.
C’est seulement depuis l’année 2014 que nous avons commencé à intervenir en Afrique de l’ouest francophone. On a commencé avec des projets en Guinée, au Burkina Faso et au Niger. Ensuite, on s’est intéressé aux autres pays dans la sous-région dont Côte d’Ivoire.
Isabelle Somian
Paru le 28 Août dans Fratmat.Info