Selon le PMA (Performance Monitoring and Accountability) 2017-2018, il y a au total 27% de naissances non désirées au Burkina. Selon ce même projet le taux de prévalence contraceptive en 2017-2018 chez les femmes non mariées est de 28%. Au Burkina Faso comme partout ailleurs, les jeunes rencontrent très souvent des problèmes liés à la sexualité mais peu se confient à la contraception malgré les différentes méthodes contraceptives qui se modernisent et qui sont de plus en plus ouvertes aux jeunes. L’ultime question c’est de se demander alors pourquoi son utilisation par les jeunes n’est-elle pas effective ? est-elle acceptée ou pas ? et pourquoi ?
Un entretien avec Mme ZOUNDI, sage-femme à la clinique siège de l’ABBEF, pour nous en dire plus sur la question contraceptive des jeunes
Pouvez-vous nous présenter l’ABBEF ?
L’ABBEF (Association Burkinabè pour le Bien Être Familial) est leader en Planification Familiale (PF) et en soins de santé sexuelle et de la reproduction. Nous offrons plus de 30 services en matière de planification familiale. Nous avons une clinique jeune et une clinique siège à Ouagadougou, une clinique jeune à tendance mixte à Koudougou, une clinique jeune et adulte à Bobo et une clinique jeune à Koupela. L’objectif de l’ABBEF est que chaque citoyen Burkinabè vive pleinement sa sexualité tout en étant responsable de ce qu’il fait.
Quelles sont les tendances par rapport à l’utilisation des contraceptifs par les femmes ?
La tendance est que les femmes en ville, en milieu urbain, utilisent plus les méthodes contraceptives que celles qui sont en milieu rural sans doute à cause de la non accessibilité à l’information. Voilà pourquoi notre stratégie consiste à déporter les contraceptifs en milieu rural, cela facilite l’accessibilité
Parlons des méthodes, comment le choix est-il fait ?
C’est le patient qui choisit sa propre méthode. Lorsque la personne vient dans notre clinique nous lui présentons toutes les méthodes possibles et c’est à elle de faire son choix. Quand elle l’aura fait nous allons l’évaluer c’est-à-dire prendre des renseignements sur ses antécédents médicaux chirurgicaux, gynéco-obstétriques. Avec ses informations nous vérifions qu’elles répondent aux critères d’éligibilité de l’OMS c’est-à-dire si le patient peut rester en bonne santé avec la méthode choisie et nous lui prescrivons le produit.
Les méthodes contraceptives protègent-elles des IST ?
Les IST prédominent partout. Les jeunes filles pensent qu’en adoptant une méthode elles ne risquent pas d’infections. Elles craignent juste d’être enceintes tout en oubliant que certaines méthodes ne protègent pas contre les IST.
La plupart du temps les patientes qui posent le DIU (Dispositif Intra-Utérin) pensent qu’il donne des infections or c’est surtout le fait de soigner un partenaire et de ne pas soigner l’autre qui donne des infections.
La ¨pilule du lendemain¨ fait-elle partie des méthodes contraceptives ?
La pilule du lendemain est une contraception d’urgence, or on considère qu’en contraception il n’y a pas d’urgence. C’est juste une méthode qui permet de sortir une personne d’un danger de grossesse. C’est comme une personne qui se noie et que l’on sauve, normalement cette dernière doit chercher une solution pour ne plus se noyer. Lorsqu’une personne prend un contraceptif d’urgence ça doit l’amener à se poser des questions et à poser des actes pour ne plus tomber dans le même piège. Il faut savoir que c’est d’ailleurs une hormone à forte dose qui a un coup sur les ovaires. La contraception d’urgence perturbe le cycle et a une répercussion sur l’organisme.
Réalisé par Adjaratou TALL (stagiaire)
Publié le 26-05-2018 dans le Faso