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La mise en œuvre des programmes de santé sexuelle et reproductive au cœur des réflexions du Partenariat de Ouagadougou

Du 14 au 17 mars 2023, Cotonou a abrité la deuxième édition de la Réunion Annuelle des points focaux gouvernementaux du Partenariat de Ouagadougou (PO) regroupant huit (8) des neuf (9) Directeurs (-trices) Santé Mère-Enfant (du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo ; la Mauritanie s’étant excusée). Un agenda sur mesure, décliné sur trois (3) jours a été élaboré pour faire le point sur la mise en œuvre des plans d’action nationaux budgétisés de planification familiale (PANB-PF), identifier les actions prioritaires de l’année 2023 et partager les bonnes pratiques. La rencontre s’est conclue par une audience avec le Ministre de la Santé du Bénin, le Pr Benjamin Hounkpatin.

Focus sur le Bénin

Avec comme engagement d’accroître la prévalence contraceptive, à travers l’amélioration de l’accès et de l’offre de services adaptés de 11,7% en 2017 à 20% en 2026, le Bénin progresse de manière constante dans le domaine de la santé reproductive avec des politiques et un cadre juridique propice à une mise à échelle de l’éducation sexuelle. En effet, la volonté du Gouvernement qui a fait voter par l’Assemblée Nationale le 3 mars 2003, la loi N°2003-03 relative à la santé sexuelle et à la reproduction[1] et la signature de plusieurs conventions internationales a favorisé le cadre légal pour le repositionnement de la PF en plaçant la femme au centre des décisions concernant sa propre santé.

En attendant l’opérationnalisation de la gratuite de la PF sur tout le territoire national tel que convenu à la Conférence de Londres de juillet 2017, le gouvernement béninois s’est appliqué à augmenter le financement domestiques de l’achat des produits PF en passant de trois cents (300) millions de francs CFA en 2022 a cinq cents (500) millions cette année. Cependant, avec un Taux de Prévalence Contraceptive moderne (TPCm) estimé à 15,1%, chez les femmes mariées et 14,1% chez toutes les femmes[2] le Bénin est l’un des pays prioritaires du PO au même titre que la Guinée et le Togo d’où la pertinence d’avoir tenue cette réunion à Cotonou afin de soulever les défis qui ralentissent l’atteinte des objectifs nationaux et favoriser les échanges constructifs entres les Directeurs Sante-Mère-Enfants (DSME) autour des problématiques communes comme la santé des adolescents et des jeunes, la recherche et les normes sociales.

"…Vous pouvez compter sur mon engagement total en faveur de la réduction de la mortalité maternelle, par l’accès et la disponibilité des services SR/PF de qualité. Je ne doute point que nous allons nous y atteler parce que nous avons tous les mêmes finalités, la même vision…"

Pr Benjamim Hounkpatin
Ministre de la Santé

Des échanges constructifs entre DSME

Les DSME ont pour l’occasion, fait le point sur l’exécution de leurs PANB-PF formulés autour de plusieurs axes comme la création de la demande, l’offre et l’accès aux services, la sécurisation des produits contraceptifs, la politique et l’environnement habilitant, la coordination, le suivi-évaluation. A la suite de sessions de discussion, les Directeurs Sante-Mère-Enfants, ont échangé sur les facteurs pouvant influencer l’exécution de leurs programmes et décliné les priorités de 2023. En termes de perspectives, l’amélioration de l’environnement, la mise à l’échelle des pratiques à haut impact et l’intégration de la PF dans le urgence sont le plus souvent revenus.  

En termes de partage d’expérience, l’organisation de campagnes nationales en faveur de la promotion de la PF, intégrées à d’autres services SR et organisées dans la plupart des pays du PO a retenu l’attention. Ces campagnes sont un moment phare pour les différents programmes car elles sont un cadre propice à l’accès à l’information et à l’offre de services pour les femmes et les filles dont celles vivant dans les zones difficiles d’accès. Au Mali par exemple, 18% des nouvelles utilisatrices d’une méthode moderne de contraception recensées en 2022, ont été recrutées durant le mois de la campagne PF. Cependant, des débats ont porté sur les questions relatives à la durée et à la mobilisation des ressources pour le financement de ces campagnes. Pour l’amélioration et la pérennisation de cette activité qui se veut accélératrice de résultats, il a été préconisé de mettre l’accent sur la mobilisation des ressources internes, l’intégration de cette activité dans les PANB-PF et leur financement à travers la tenue effective des tables rondes des bailleurs.

Un gouvernement engagé pour une accélération des résultats,  Au terme de cette réunion annuelle, force est de constater que l’accroissement de nos résultats dans le domaine de la PF ne peut être fait sans un environnement habilitant. Ce dernier doit être basé entre autres, sur un arsenal juridique appliqué et le changement du narratif autour de la PF au sein de nos communautés. Ces actions ne peuvent être entreprises sans une volonté politique forte et une participation inclusive de toutes les parties prenantes. Conscient de l’enjeux que représente la PF dans l’atteinte du dividende démographique et des objectifs de développement durable, le ministre de la Santé du Bénin, Pr Benjamin Hounkpatin dans son entretien accordé à la délégation du PO a réaffirmé son engagement pour parvenir à l’atteinte des objectifs de la région par le suivi des engagements pris par son gouvernement en faveur de la PF.


[1] Loi N° 2003-04 du 03 mars 2003 | Secrétariat général du Gouvernement du Bénin (sgg.gouv.bj)

[2] Données de Track20 2022

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