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L’Alliance au Niger invite au respect des engagements financiers pris lors de la conférence du Partenariat de Ouagadougou

Interpellé le gouvernement du Niger par rapport au respect des engagements financiers en faveur de la planification familiale, pris lors de la conférence du Partenariat de Ouagadougou (PO) en 2011. Telle est l’esprit de l’action des associations membres d’Alliance Droits et Santé au Niger que sont Lafia Matassa, association des scouts du Niger et la Coordination des ONG associations femmes nigériennes(CONGAFEN) à travers un communiqué de presse en date du 26 septembre 2017, à l’occasion de la journée internationale de la contraception.

Les associations ont saisi l’opportunité pour poser le débat sur la table et demander à l’Etat du Niger « d’augmenter la contribution du budget national en faveur de la planification familiale (PF), conformément aux engagements pris lors de la conférence de Ouagadougou en 2011 et du sommet de Londres FP2020 tenu en juillet 2012. »

Pour rappel, l’Etat du Niger s’est engagé à allouer 200 millions FCFA en 2013 pour l’achat des produits contraceptifs, et à augmenter régulièrement cette ligne budgétaire. ‘‘Pourtant elle reste jusqu’ici en dessous de 200 millions FCFA.’’ Indique le communiqué

Ce qui sous-tend les engagements du gouvernement

Le contexte du Niger est très particulier lorsqu’on s’intéresse au chiffre. Avec une moyenne de 7,6 enfants par femme, le Niger présente l’un des taux de fécondité les plus élevés au monde, et l’un des taux d’accroissement de la population les plus élevés (3,9%). « A cette fécondité élevée fait écho une faible utilisation des méthodes contraceptives », indiquent les associations. Avant de préciser qu’à ‘‘ce jour, si 15% des femmes en union utilisent une méthode contraceptive moderne, 20,8% d’entre elles expriment toujours un besoin non satisfait en PF.’’

Des engagements financiers pour améliorer l’accès des femmes et jeunes filles à la PF

Faisant cas des engagements pris par les autorités au plus haut sommet sur ces questions, les membres de l’Alliance Droits et Santé mettent l’accent sur ceux issus de la Conférence de Ouagadougou en 2011, réitérés lors du sommet de Londres FP 2020 tenu en juillet 2012.

Lors de ces deux rencontres, l’Etat du Niger s’est librement engagé « à apporter une réponse aux défis du financement de la santé en général, et de la planification familiale en particulier ». En effet, l’Etat du Niger a promis de « quadrupler le budget PF, passant de 55 millions FCFA en 2012 à 200 millions FCFA en 2013, et à augmenter régulièrement la ligne du budget accordé à l’achat des produits contraceptifs ».

Où en est-on exactement ?

Les engagements n’ont pas véritablement bougé à cette date. La mise œuvre reste très timide. Le Niger fait partie des pays qui accordent peu de ressources publiques à la santé en général, et à la PF en particulier. En 2013 précise le communiqué des associations « la proportion du budget de l’Etat alloué à la santé était de 5,6%, et cette proportion est en outre en baisse : en 2014, elle était de 5,35%. Loin des 15% plébiscités en juillet 2017 parles député•e•s de l’espace CEDEAO ».

Le budget alloué à la PF reste de plus largement en-deçà des 200 millions FCFA promis. En 2013, il stagnait à hauteur de 55 millions FCFA. En 2014, il a considérablement baissé, passant à environ 20 millions FCFA. En 2015, cet investissement ne dépassait pas les 50 millions.

Conséquence : l’Etat nigérien reste trop dépendant des bailleurs de fonds pour l’achat des produits contraceptifs, donc continue de dépendre de l’aide de la communauté internationale pour mettre en œuvre sa politique de promotion de la PF.

Des engagements financiers à traduire en actions

L’Alliance au Niger rappelle les autorités au plus haut sommet, particulièrement le Ministre en charge de la Santé Publique, que le budget alloué à la PF reste largement en-deçà des engagements pris par l’Etat. Elle invite par conséquent le Ministre de la Santé Publique ‘‘à continuer de prioriser la PF comme intervention en santé à haut impact et à inclure une ligne budgétaire à hauteur de 75 millions de FCFA minimum pour la PF dans la proposition budgétaire de l’Etat pour l’année 2018’’. L’Alliance l’encourage à intervenir auprès de son homologue, ‘‘le Ministre des Finances pour la mise en œuvre d’un plan d’accroissement budgétaire annuel pour la PF permettant d’atteindre les 200 millions FCFA prévus d’ici 2020’’.

Cette démarche intervient au moment où le gouvernement Nigérien vient d’adopter un projet de loi des finances 2017-2018 en nette augmentation de façon général. Reste à savoir l’allocation de la santé et particulièrement le financement de la PF. Ce budget annuel sera soumis à l’Assemblée nationale pour adoption dans quelques jours avec la rentrée parlementaire dite session budgétaire d’octobre 2017.

Mamane Jaharou

L’Indépendant Plus-Niger

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