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Lancement, à Maradi, de la campagne en faveur de la planification familiale, de lutte contre les violences basées sur le genre et la scolarisation de la jeune fille : La Première Dame Dr Lalla Malika Issoufou appelle à l’engagement de tous les acteurs

En visite dans la région de Maradi, la Première Dame Dr Lalla Malika Issoufou, marraine de la santé de la reproduction, a assisté le mardi 22 janvier 2019 au lancement de la campagne en faveur de la planification familiale, de lutte contre les violences basées sur le genre et la scolarisation de la jeune fille. L’objectif général de cette caravane est de promouvoir la demande de services de la santé de la reproduction, en particulier, de repositionner la planification familiale et lutter contre les violences basées sur le genre.

Dans son discours de lancement de cette caravane, le Ministre de la Santé publique, Illiassou Idi Mainassara, a rappelé qu’à travers le monde, plus de 200.000 femmes meurent chaque année de complications de la grossesse et de l’accouchement ou survivent avec des séquelles. Le risque pour une femme de mourir de ces complications est 1 sur 16 dans les pays de l’Afrique au sud de Sahara alors que ce même risque est de 1 sur 3800 dans les pays développés. Il a indiqué que le Niger qui n’échappe pas malheureusement à cette situation dramatique et enregistre l’un des indices synthétiques de fécondité, le plus élevé au monde soit 6 enfants par femme avec un ratio de mortalité maternelle de 520 décès pour 100.000 naissances vivantes.

Pour ce qui est des violences, le ministre de la Santé publique a indiqué qu’elles constituent un phénomène social majeur et persistant reconnu par l’Etat et qui affectent dans leur grande majorité les femmes et les enfants. « Ces violences sont tolérées socialement mais restent des violations flagrantes des Droits humains en raison de leurs effets dévastateurs sur les victimes, les familles et la société » a-t-il dit. Toutefois, Dr Idi Illiassou Maïnassara a affirmé que la lutte contre les violences basées sur le genre figure parmi les priorités du gouvernement telle que définie dans le Plan de Développement Economique et Social du Niger (PDES 2017-2021) en son axe 5 relatif à la promotion du développement social qui vise entre autres objectifs la réduction des inégalités et les iniquités de genre. Parmi ces violences, a-t-il poursuivi, il faut compter le mariage précoce dont le Niger a le taux le plus élevé dans la sous-région Ouest africaine (6,3%) et que selon l’EDSN/MICS 2012, les filles du Niger entrent en union à un âge extrêmement précoce (15,7 ans en moyenne).

Le ministre Illiassou Idi Mainassara a précisé que la caravane de Maradi s’inscrit dans la droite ligne de la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre les violences faites à l’endroit des femmes et des enfants. Pour lui, cet objectif sera atteint avec le concours de tous à travers l’implication des autorités administratives, traditionnelles et religieuses, des élus ; l’implication et la sensibilisation des populations ; l’implication et l’engagement de la communauté en prenant des mesures adéquates et en appuyant des centres de santé de la région de Maradi à offrir des services de santé de la reproduction de qualité aux populations.

D’après le Représentant du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) au Niger, M. Ismail Mbengue, le Ministère de la Santé publique a mis à la disposition de cette campagne 70 sages-femmes compétentes dont 60 venues des autres régions du Niger pour renforcer l’offre de services et les compétences des prestataires au niveau de 56 CSI, 14 cliniques mobiles composées chacune de 2 sages-femmes, une infirmière et un communicateur qui vont couvrir l’ensemble des villages des 8 départements de la région de Maradi, en plus, de l’équipe des superviseurs et de gynécologues formateurs placée au niveau de chacun des 8 départements. « Les gynécologues et sages-femmes vont assurer la supervision formative et le coaching des équipes des CSI pour renforcer les compétences techniques afin que ces équipes continuent à offrir des services de qualité après la campagne » a-t-il précisé.

Le représentant de l’UNFPA a soutenu que la campagne de Maradi est une réponse à l’appel du Président de la République, Chef de l’Etat, SEM Issoufou Mahamadou lors de son discours à la Nation à l’occasion de la fête de la République du 18 décembre lorsqu’il déclarait : « Notre pays doit chercher à bénéficier du dividende démographique qui est l’union de la transition démographique et du développement durable. Je félicite le gouvernement, les leaders traditionnels et religieux ainsi que les partenaires au développement pour les efforts consentis dans ce domaine. Je les encourage à poursuivre le combat. En particulier, je les encourage à continuer la sensibilisation contre les mariages précoces et pour le maintien de nos enfants à l’école, notamment les jeunes filles, au moins jusqu’à l’âge de 16 ans conformément aux promesses du Programme de la Renaissance ».

Pour sa part, la première Dame Dr Lalla Malika Issoufou a indiqué que cette campagne vise à créer un environnement plus favorable à la promotion de la santé de la reproduction, mais aussi à promouvoir la demande des services de santé et à lutter contre les violences basées sur le genre. « C’est en accédant aux services de santé de base que nous pourrions inverser la tendance des fortes mortalités maternelles et infanto juvéniles, réduire les maternités à risques et développer les accouchements assistés par un personnel médical » a-t-elle estimé. « Les mariages précoces ou forcés tirent nos jeunes filles vers le bas parce qu’ils sont source de grossesses précoces, de fistules et d’abandon de l’école » a soutenu la Première Dame. En outre, Dr Lalla Malika Issoufou a fait remarquer que plus la fille est maintenue le plus longtemps possible à l’école, plus elle a des chances de mieux préserver sa santé, d’échapper aux mariages précoces, aux grossesses précoces, de mieux gérer sa famille, d’être actrice du développement national.

C’est à ce titre que la Première Dame a invité tous les leaders d’opinion à se mobiliser en particulier les autorités administratives, la chefferie traditionnelle, les leaders religieux, les associations de défense des droits humains, les organisations féminines et de jeunesse, les élus locaux pour promouvoir l’utilisation des services de santé de la reproduction en particulier la Planification Familiale, la lutte contre les violences basées sur le genre et la scolarisation de la jeune fille et son maintien à l’école.

Notons qu’avant cette cérémonie, la Fondation Tatalli Iyali de la première Dame Dr Lalla Malika Issoufou a remis un don de 500 tonnes de vivres composées de mil et riz d’une valeur de 125 millions de Francs CFA en faveur de personnes vulnérables de la région de Maradi. La Première Dame a aussi procédé à l’inauguration d’un CSI dans le quartier Ali Dan Sofo. Construit par l’autorité communale de Maradi, ce CSI a été entièrement équipé par la fondation Tatalli Iyali pour un coût de 120 millions de francs CFA. Ce CSI est aujourd’hui baptisé «CSI Dr Lalla Malika Issoufou».

Tiémogo Amadou 

Publié le 24-01-2019 dans le sahel

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