L’approche consensuelle, entendue comme l’équilibre à rechercher entre exigences de santé, de vie saine et réalités sociologiques, est la stratégie arrêtée par l’ONG Aide à la Jeunesse Africaine Défavorisée (AJAD), engagée dans un programme de lutte contre les mariages et les grossesses précoces dans la région Kabadougou (Nord-Ouest ivoirien).
L’ONG, milite notamment en matière d’autonomisation de la jeune fille et de la femme, met en œuvre, dans cette partie du pays, un programme de participation de l’UNESCO accordé à la Côte d’Ivoire, portant sur la problématique.
La particularité de cette région du Nord-Ouest, où des considérations culturelles favorisent et font perdurer le phénomène malgré les actions de lutte, explique l’adoption de l’approche, selon le Président de l’ONG, Bolly Kouassi. Cette démarche est basée sur une collaboration avec les Imams, la construction des capacités des parents ou familles, en utilisant les instruments tels les conférences et séminaires.
« Il s’agit de sensibiliser les populations, en priorité les familles, les jeunes filles, les jeunes garçons, les femmes et hommes, en leur donnant des outils simples d’éducation complète à la sexualité en adéquation avec les valeurs musulmanes, a-t-il indiqué.
Les ville d’Odienné et de Madinani ainsi que les villages de Kimbirila Sud (département de Samatigulia) et N’Gapié, spécifiquement, accueilleront l’équipe de l’AJAD, pour un programme de sensibilisation prévu pour s’étendre sur deux semaines, à compter du 31 janvier 2022.
En milieu urbain, il s’agira de se rendre dans des écoles pour instruire les élèves, les filles en particulier, sur les conséquences des mariages précoces tout en leur conférant des compétences pour éviter de contracter également des grossesses précoces. Dans les villages, des familles seront visitées et sensibilisées sur la nécessité de proposer des espaces de parole à la maison pour des échanges, entre parents et enfants, sur la santé de la reproduction.
Une enquête du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) révèle qu’en 2016, quatre filles sur 10 (soit 40%) ont été contraintes au mariage avant l’âge minimum de 18 ans. La même source fait savoir que dans le Nord-Ouest, 52% de filles de moins de 15 ans sont déjà en union.
Publié le 30-01-2022 dans Abidjan.net