La 5ème édition de la caravane des bailleurs du Partenariat de Ouagadougou débutera cette année, par le Niger. La cinquantaine de personnes qui composent cette caravane déposeront leurs valises le 23 avril prochain où, ils séjourneront du 24 au 26 Avril. Trois jours durant, les représentants des bailleurs de fonds, des partenaires techniques, des organisations de la société civile et des représentants des gouvernements, membres de cette caravane échangeront avec les différents acteurs de la PF au Niger.
Mieux, selon un communiqué de presse de l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou, la caravane « offre un moment exceptionnel pour soutenir les pays dans leurs efforts de mise en oeuvre des PANB, de célébrer les succès, d’analyser les facteurs qui entravent l’accélération des interventions et de convenir des solutions à y porter ». « C’est aussi l’occasion de faire un plaidoyer auprès des diverses parties prenantes du PO dont les autorités du pays pour le respect des engagements pris auprès du PO et de FP2020 », ajoute la même source.
Plus spécifiquement, les caravaniers auront à échanger sur les stratégies et activités mises en oeuvre, le progrès réalisé au regard des recommandations faites lors des dernières rencontres régionales et internationales. Dans ce cadre, il sera organisé des séances de travail avec notamment les ministères de la santé, de la promotion de la femme, de la jeunesse, de l’éducation, des finances afin de discuter de leurs implications respectives dans la promotion de la SR/PF et de recueillir leurs suggestions pour renforcer la mise en oeuvre des PANB/PF. Les membres de la caravane auront aussi des rencontres avec les acteurs de la SR/PF( bailleurs, équipes techniques nationales et internationales, OSCs, jeunes parlementaires) pour apprécier leurs contributions à la mise en oeuvre du PANB, convenir des stratégies et priorités à entreprendre et renforcer les instances de coordination et de suivi des interventions.
Des progrès et des Défis
Les caravaniers auront également à visiter des projets sur le terrain et à faire le plaidoyer pour une plus grande prise en compte de la PF dans les stratégies et politiques multisectorielles du gouvernement, la mobilisation de ressources internes pour la PF et davantage d’alignement des ressources disponibles sur les priorités définis dans le PANB.
Le Niger, première étape de cette caravane a ces dernières années, réalisé des progrès en matière de PF, malgré quelques insuffisances. En effet indique le communiqué de presse du PO, » la contribution du Niger durant ces années est de 141 000 femmes additionnelles sur 182 000 attendues en 2018 « . Selon toujours le communiqué, » le défi pour le Niger est de résorber ce retard de 41 000 femmes additionnelles et d’intensifier les interventions pour atteindre son objectif de 2020 « .
La même source révèle par ailleurs que » la mise en oeuvre du Plan d’Action National Budgétisé (PANB) du Niger fait face à plusieurs difficultés « . Parmi elles, le communiqué de presse du PO a cité » le renforcement de la chaîne d’approvisionnement, l’insuffisance du suivi et de coordination des acteurs et des interventions, l’absence de données actualisées pour la prise de décision , et l’insuffisance de mobilisation des ressources « .
Au nombre des priorités des acteurs de la SR/PF au Niger, le document cite l’importance de la prise en compte des jeunes avec des besoins non satisfaits; le renforcement de la chaîne d’approvisionnement; le passage à l’échelle de la délégation des tâches y compris l’expansion de DMPA-SC.
Neuf pays un partenariat
Le Partenariat de Ouagadougou est une initiative lancée lors de la Conférence Régionale sur la Population, le Développement et la Planification Familiale tenue à Ouagadougou en Février 2011 par neuf (09) gouvernements des pays francophones de l’Afrique de l’Ouest et leurs partenaires techniques et financiers pour accélérer le progrès dans l’utilisation des services de PF au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Mali, en Mauritanie au Niger, au Sénégal et au Togo.
Le groupe des caravaniers composé des représentants des principaux partenaires et bailleurs de fonds du PO ( le Canada, le Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères de la France, l’Agence Française de Développement, la Fondation Bill & Mellinda Gates, la Fondation William et Flora Hewlett, le Royaume des Pays Bas, l’OOAS, UNFPA, l’USAID)
L’initiative du Partenariat de Ouagadougou fait suite au constat qu’en Afrique de l’Ouest, deux cent vingt cinq (225) femmes meurent tous les jours en donnant la vie, et pour chaque femme qui meurt, il y a environ trente autres qui souffrent d’infirmité. Ces taux de morbidité et de mortalité entraînent dans la sous-région près de cinq milliards de dollar de perte de productivité. Cette sous-région est également caractérisé par des taux de fécondité les plus élevés au monde avec une prévalence contraceptive très faible et un indice synthétique de fécondité extrêmement fort. Environ 25% des femmes mariées âgées de 15 à 49 ans, souhaitent espacer les naissances mais n’utilisent pas les méthodes contraceptives modernes essentiellement du fait de l’inaccessibilité des services de PF.
Le partenariat de Ouagadougou est basé sur deux principes. Il « mise sur une meilleure coordination entre les bailleurs de fonds pour optimiser leurs soutiens aux pays et sur une collaboration et une coopération aux niveaux national et régional pour remédier au taux élevé des besoins non satisfaits en matière de planification familiale », indique le communiqué de presse.
Lors de la 7ème réunion annuelle du PO à Dakar en décembre 2018, l’ensemble de la communauté du PO a noté la performance de 1 330 000 femmes additionnelles mises sous contraceptifs modernes en ans. Ainsi, à mi parcours de la Phase d’Accélération les 9 pays du PO ont collectivement atteint 63% de l’objectif de 2.2 millions de femmes additionnelles visé en 2020.
Le Niger qui accueille les bailleurs du PO s’est doté d’un plan 2013-2020 pour le repositionnement de la PF avec pour objectif d’augmenter le taux de prévalence contraceptive d’ici 2020.
Publié le vendredi 19-04-2019 dans le sahel