Semé One de Cotonou a servi de cadre, ce samedi 5 août 2023, à la projection de l’avant-première de la mini-série ‘’Ignorance’’, qui sensibilise sur la santé sexuelle et reproductive. Réalisée par des adolescents pour les adolescents du Bénin en particulier, elle est financée par l’Unicef Bénin. Cette projection, suivie d’une discussion en panel, a connu la présence d’une horde de personnalités dont Angélique Kidjo, Ambassadrice de bonne volonté de l’Unicef.
Unicef Bénin fait d’une pierre deux coups. Et pour cause, l’Organisme a donné à nouveau une opportunité à des adolescentes, d’extérioriser leurs talents d’acteurs de cinéma. Dénommée « Ignorance », il s’agit précisément d’une mini série tournée à Bohicon et qui met également en évidence la santé sexuelle et reproductive. La diffusion exclusive de l’avant-première de ce film a permis d’en comprendre les tenants et aboutissants.
À en croire Djanabou Mahondé, Représentante de l’Unicef au Bénin, il est important pour eux que les adolescentes soient au cœur des réflexions autour de la santé sexuelle et reproductive. Beaucoup de jeunes filles ne connaissent hélas pas leur cycle menstruel, faute d’accès à l’information, avoue-t-elle. Par peur de tabou, elles compromettent leur avenir. Sans information, il est impossible, d’après Djanabou Mahondé, de faire face à certaines situations et de décider de son destin. À travers des méthodologies sur l’entreprenariat social, développées par l’Unicef Bénin, des membres du parlement du jeune, d’après ses dires, ont pu coacher et former des adolescents afin que ces derniers créent leurs propres solutions sur des problématiques de la santé sexuelle et reproductive.
Devant un jury où des jeunes ont dû concourir, figure cette mini-série. De trois épisodes au départ, dix ont été retenus. « Il s’agit d’un travail fait par les adolescents et les jeunes eux-mêmes. Aujourd’hui, nous pouvons dire que le Bénin regorge de jeunes talents qui n’attendent que les opportunités pour se montrer », a-t-elle évoqué tout en affirmant que toute la réalisation a été faite par ces jeunes et adolescents. Au nom de l’équipe de Semé City et de sa première responsable, Samya Barfleur Dancalé a félicité ces jeunes et adolescentes pour ce sens d’innovation.
Présentes à cette avant première, les jeunes et adolescentes qui constituent les principaux personnages de ce film ont aussi réagi. En leurs noms, Oswald Wankpo a indiqué que passer des informations dans un monde complètement numérisée face aux défis et enjeux auxquels sont confrontés les jeunes et adolescentes de Bohicon pendant leur période de puberté était leur leitmotiv. Conscientes de cette situation qui conduit parfois aux avortements clandestins, aux grossesses précoces et infections sexuellement transmissibles, il fallait à l’écouter, donc atteindre les jeunes et leurs parents, par ce canal. « C’est pourquoi nous avons décidé de réaliser ce film très accrocheur qui sera diffusé sur des réseaux sociaux et dans des cinémas africains.
Ce film documentant des dérives des jeunes filles dans un environnement relativement instable pendant leur adolescence avec des conséquences qui en découlent et des solutions que les jeunes peuvent en tirer. C’est un film de dix épisodes d’environ dix minutes chacun », a-t-elle précisé, avant de laisser place à la diffusion des trois premiers épisodes. A Angélique Kidjo, ambassadrice de bonne volonté de l’Unicef de les féliciter de se sentir très fière de voir ce film, « Je suis épatée par ces jeunes et par ce que je viens de voir. Elles ont parlé simple mais dans la justesse, la précision… Et c’est ça qui m’a vraiment touchée dans ce film », reconnaît la diva béninoise. La cérémonie a pris fin par un panel de discussion qui a abordé en général les coulisses de la réalisation de ce film mais également les contours de la santé sexuelle et reproductive au Bénin.
Publié le 08-08-2023 dans Matin Libre