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Le problème des grossesses précoces dans le système scolaire béninois

Au Bénin, 1.122 cas de grossesses ont été enregistrés dans les lycées et collèges au cours de l’année scolaire qui s’achève. Selon l’institut, auteur des statistiques, les artisans et ouvriers sont désignés au premier rang des auteurs de ces cas de grossesses. L’association béninoise de planification familiale entrevoit l’implication des chefferies traditionnelles pour renverser la tendance.

Même si le chiffre a baissé de 1.500, le constat demeure la fréquence des grossesses précoces en milieu scolaire. Pour les élèves, le diagnostic est clair.

« Quand les parents n’informent pas, ce sont les amies qui se chargent de ça. Quand l’amie a un petit ami, un copain, elle te dit, tu ne veux pas faire comme moi, quand on commence une relation amoureuse il y a le sexe qui s’en suit », a confié Arlette Gomez, élève dans un collège privé de Cotonou.​

Une quarantaine d’enseignants ont été épinglés dans ces cas de grossesses en milieu scolaire. Pour Rustico Évrard, chef d’un établissement privé de Cotonou, « c‘est une lutte commune« , insistant que « chacun doit pouvoir agir à son niveau« , comme les parents d’élèves, les professeurs, les directeurs.

Tout est une question d’éducation, selon Thérèse Amoussou, éducatrice, qui estime que le phénomène prend des proportions inquiétantes. Mais pas seulement.

« À côté de l’éducation, il y a aussi l’influence. Le tout n’est pas de donner des interdits aux enfants, mais c’est de forger leur mental de telle sorte que même quand les parents ne sont pas là, qu’ils puissent être habités par les valeurs qui ont été promues depuis la base ».

Une veille permanente, des séances de formation et de sensibilisation, pour réduire au minima, à défaut de l’éradiquer, les grossesses en milieu scolaire, c’est le vœu de l’association béninoise pour la planification familiale.

« Il vaut mieux aller au contact des populations. Surtout les meneurs de groupes, les gens écoutés pour qu’ils participent à la sensibilisation de la communauté à adopter les méthodes contraceptives », explique le Docteur Paulin Davodoun, membre de cette association.

Les chefs religieux ont compris la gravité et l’urgence de la situation. Ils promettent de s’investir pour que le sujet soit abordé au sein des collectivités : « Nous allons participer au changement de comportement de nos sujets. Dans tous les foyers qu’il y ait la pratique ou bien l’adoption des méthodes de planification familiale. C’est le rôle que nous allons jouer dans les familles, dans nos royautés« .

L’importance d’avoir le nombre d’enfants quand on veut ou repousser le plus longtemps possible sa première grossesse, c’est le maintien des filles à l’école, c’est un défi qui se doit d’être relevé.

Ginette Fleure Adandé

Publié le 29-07-2019 dans voa Afrique

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