Pour rendre accessible les services de la planification familiale à tous les couples en union, le Réseau « Siggil Jigèen » souhaite la mise en place des textes du décret d’application de l’article 8 de la loi sur la Santé de la reproduction.
La loi sur la Santé de la reproduction (Sr) qui date de 2005 ne dispose pas encore de décrets d’application. Pour démocratiser l’accès aux services de planification familiale, surtout des femmes des zones défavorisées, le Réseau « Siggil Jigèen » mène un plaidoyer. Ce, pour la mise en place des textes du décret d’application de la loi sur la SR, notamment en son article 8.
C’est dans le cadre de ce plaidoyer que cette association de la société civile a organisé, le 24 mai, un atelier d’orientation en faveur des journalistes pour mieux les sensibiliser sur l’article 8 de la loi sur la Sr. Interrogés à la fin des travaux de cet atelier, Fatou Touré Thiam, du Réseau Siggil Jigèen, par ailleurs chargée du programme Advance family planning (AFP), a expliqué qu’ils sont en train de mener le plaidoyer auprès des autorités pour que l’article 8 de la loi sur la Sr puisse prendre en compte la planification familiale au niveau communautaire avec l’utilisation des pilules et des injectables.
« Nous avons enclenché une dynamique pour la signature des textes réglementaires de cette loi. Nous comptons s’appuyer sur la presse pour mener le plaidoyer pour la mise en place de ces textes concernant l’article 8, afin que la PF soit davantage démocratisée », a souligné Mme Thiam. Selon elle, il n’est pas normal que les femmes des milieux défavorisés paient le plus lourd tribut au fardeau de la mortalité maternelle et infantile.
Renforcer le personnel
« La disponibilité des textes d’application de l’article 8 permettrait à toutes les femmes, quels que soient leur pouvoir d’achat et position géographique, d’avoir accès aux services de la planification familiale », a soutenu Fatou Touré Thiam.
Elle a plaidé pour le renforcement du personnel qui se chargera de donner la pilule et les injectables dans les cases de santé. Tout cela passe, à son avis, par le renforcement du plateau technique et un suivi régulier pour voir si le personnel de santé respecte les normes fixées. « Nous allons travailler lentement sur ces textes. Nous comptons sur la presse pour réussir cette noble mission qui est de réduire la mortalité maternelle dans les zones les plus reculées du Sénégal », a déclaré Mme Thiam.
uant à la juriste Khady Ndiaye, elle a souhaité que la loi sur la Sr soit repensée, notamment l’article 8 qui constitue un blocage à la démocratisation de la planification familiale. Le conseiller juridique du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Alphonse Thiaw, a rappelé que l’esprit du projet des décrets est d’arriver à rendre accessibles les services de la Pf à toutes les couches de la population. Il a reconnu que le ministère de la Santé a fait des efforts, car il est parvenu à rendre accessibles les produits de la contraception à tous les niveaux de la pyramide sanitaire en évitant les ruptures. « Cependant, les décrets d’application de la loi faciliteront la mise en œuvre de certaines stratégies. Nous sommes en train de travailler sur la base juridique de ce projet », a-t-il fait savoir, espérant que la mise en place des décrets d’application permettra de mieux servir les femmes qui ont besoin des services de la planification familiale.
Eugène KALY