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Le taux de prévalence contraceptive au Burkina Faso est passé de 30,7% à 28%, selon les enquêtes de la plateforme PMA

Selon les résultats du round 7 de la plateforme de recherche « Performance monitoring for action (PMA) », dans l’ensemble du Burkina Faso, le taux de prévalence contraceptive moderne parmi les femmes en union est passé de 30,7% (en janvier 2019) à 28% (en 2020), soit une baisse d’environ 2,7%. Parmi les femmes en union utilisatrices de méthodes modernes, 13% recourent aux méthodes à longue durée d’action. Ces données ont été présentées au cours d’un atelier régional de dissémination, organisé ce mercredi 14 octobre 2020 à Bobo-Dioulasso, par l’Institut Supérieur des Sciences de la Population (ISSP) en collaboration avec l’ONG Jhpiego.

Cette rencontre vise à favoriser une appropriation de ces résultats par l’ensemble des acteurs de développement, en particulier du domaine de la santé et les inviter à développer des initiatives fortes pour soutenir les actions du Ministère de la Santé, en vue d’atteindre un taux de prévalence contraceptive moderne de 32% en fin 2020. Au cours des travaux, il s’agira pour les participants de présenter et discuter les résultats du round 7 de la plateforme PMA au Burkina, de présenter également les résultats de l’analyse des données du round 7 réalisée par le groupe restreint mise en place par le Comité Consultatif de Suivi (CCS). Ils proposeront également des actions et recommandations à mettre en œuvre pour améliorer les indicateurs au niveau intermédiaire et opérationnel.

Les résultats du round 7 de la collecte des données de la plateforme PMA offrent encore une fois l’occasion d’avoir une idée du niveau des indicateurs de santé de la reproduction au Burkina, de mesurer les progrès accomplis et d’identifier les défis qui restent à relever. Selon le Dr Georges Guiella, Enseignant Chercheur à l’ISSP et investigateur principal de la plateforme de recherche PMA, cette plateforme a été mise en place depuis 2014 par l’ISSP de l’Université Joseph Ki-Zerbo en collaboration avec l’Université de Johns Hopkins aux Etats-Unis. Ce, dans le but de contribuer à la réussite des programmes de planification familiale au Burkina Faso.

Basée sur l’utilisation de la technologie mobile pour réaliser des enquêtes rapides et à moindre coût, la plateforme PMA a été conçue pour faciliter le suivi des progrès en santé de la reproduction en général et des indicateurs de planification familiale en particulier, dans les pays prioritaires en Afrique et en Asie. De 2014 à 2018, la première phase a consisté à suivre les indicateurs de santé de la reproduction, les indicateurs de planification familiale qui ont permis de mesurer l’atteinte des engagements du Burkina vis-à-vis des questions liées à la planification familiale.

Cette première phase a permis de mettre à la disposition des acteurs du monde de la santé de la reproduction en général, et de la planification familiale en particulier, des indicateurs annuels actualisés et d’importantes bases de données sur des thématiques diverses en matière de santé de la reproduction, a indiqué Dr Georges Guiella, investigateur principal de la plateforme.

Les résultats forts appréciés de cette expérience ont motivé la Fondation Bill and Melinda Gates à s’engager de nouveau pour financer une seconde phase du projet (2019-2022), sous la co-coordination de l’ISSP et de l’ONG Jhpiego. Il est question ici d’utiliser les indicateurs pour des actions concrètes sur le terrain, afin d’améliorer encore plus les conditions de vie des populations en matière de santé de la reproduction. Les premiers résultats de cette seconde phase sont disponibles à travers la réalisation du round 7 de la PMA, pour la période de décembre 2019 à février 2020.

Le taux de prévalence contraceptive au Burkina est en baisse

Le rapport dudit round a été soumis à l’appréciation et l’appropriation des membres du comité. Les données témoignent d’une baisse notable en matière de prévalence contraceptive, passant de 30,7% à 28%. A en croire la secrétaire technique par intérim chargée de l’accélération de la transition démographique au ministère de la Santé, Dr Boezemwendé Ouoba/Kaboré, cette situation pourrait être justifiée au regard du contexte d’insécurité et de troubles sociaux que le pays a connu, avec des répercussions très évidentes sur les efforts en matière de santé. L’objectif de cette rencontre est de permettre aux différents acteurs de la SR/PF de s’approprier les résultats clés du round 7 du projet PMA au Burkina, a-t-elle laissé entendre.

La synthèse des résultats de l’enquête au plan national montre, entre autres, que les ruptures actuelles ou récentes de stocks des principales méthodes contraceptives modernes ont connu une légère hausse dans les sites de prestation de santé publics comparés à ce qui était constaté en 2019. 36% d’utilisatrices de méthodes contraceptives modernes ont arrêté d’utiliser leur méthode au cours des douze mois suivant le début de son utilisation ; parmi elles, 16% l’ont fait par peur des effets secondaires ou pour d’autres raisons liées à la fécondité. Par ailleurs, près de trois femmes sur dix (28%) déclarent que leur naissance récente ou la grossesse qu’elle portait au moment de l’enquête était non souhaitée dont 25% auraient préféré qu’elle survienne plus tard.

Le taux de prévalence contraceptive moderne est de 40% dans les Hauts-Bassins

Cette rencontre a permis de montrer les indicateurs qui concerne la région des Hauts-Bassins. Ainsi, le taux de prévalence contraceptive moderne parmi les femmes en union dans la région est de 40%. Cela signifie que sur 100 femmes de 15-49 ans en union, 40 utilisent une méthode contraceptive moderne. Parmi les femmes qui l’utilisent sous leur contrôle, 18% déclarent que leur partenaire ne sait pas qu’elles en utilisent. Aussi, seulement 53% de femmes qui l’utilisent ont été conseillées sur les possibles effets secondaires ou problèmes de la méthode choisie. Selon toujours les résultats de l’enquête, l’opinion selon laquelle les jeunes filles qui utilisent la PF ont des mœurs légères est partagée dans les Hauts-Bassins par près de deux adolescentes sur cinq.

Les résultats des travaux sont ainsi soumis à l’examen du comité de pilotage pour que les décisions nécessaires soient prises en vue de guider l’action des différents acteurs vers l’atteinte des objectifs dudit plan en fin 2020.

Romuald Dofini
Publié le 14-10-2020 dans Lefaso

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