Estimant que leurs pairs sont de plus en plus exposés aux grossesses précoces, aux infections sexuellement transmissibles et par ricochet à la mort, les jeunes ambassadeurs pour la santé de reproduction des adolescents et des jeunes ont organisé mercredi, une conférence de presse pour réclamer la prise par le Chef de l’Etat, d’un décret pour institutionnaliser la gratuité de la planification familiale au Bénin.
«Le danger que nous courons aujourd’hui est que le sexe est partout. Le sexe est sur internet, le sexe est sur les chaînes de télévision, le sexe nous suit partout ». Ce sont les propos de Romaric OUINTONA, un jeune béninois membre du cercle des ambassadeurs pour la santé de reproduction des adolescents et des jeunes qui a tenu ce mercredi au Codiam à Cotonou une séance pour lancer un appel à l’endroit du chef de l’Etat. Ces jeunes inquiets pour leur santé sexuelle et celle de tous les adolescents et jeunes béninois demandent au président Boni Yayi de prendre un décret pour « institutionnaliser la gratuité des méthodes modernes de planification familiale ».
Selon des résultats d’une étude réalisée par les ministères de la santé, de la famille et de l’enseignement secondaire, informe le jeune Romaric, « 26% des moins de 20 ans ont déjà eu un enfant contre 42% chez les jeunes de 20 à 24 ans ». La même source indique que 88,4% de grossesses étaient non désirées. En milieu scolaire, les enquêtes ont révélé que « dans 43,6% des cas, la survenue de la grossesse chez les élèves ou étudiantes a perturbé l’évolution normale de leurs études».
Autant de dégâts dus à l’absence d’usage de méthode de PF chez ces jeunes dont les ambassadeurs appellent au secours l’Etat pour arrêter la saignée. Ces jeunes travaillent en collaboration avec la coalition des OSC pour le repositionnement de la planification familiale au Bénin que coordonne M. Jérôme CHATIGRE. Egalement présent à cette conférence de presse, il a insisté sur les avantages d’une gratuité des méthodes de PF pour les jeunes. Il s’agit de la réduction des grossesses précoces et non désirées, du taux de prévalence des IST, du Sida qui ont pour corollaire la mort. Marius DE JONG, premier secrétaire de l’Ambassade des Pays-Bas, un des grands soutiens du Bénin dans plusieurs domaines, approuve l’appel des jeunes et souhaite qu’ils soient entendus.