Articles

Les journalistes ivoiriens invités à «rompre le silence» sur les méfaits des avortements clandestins

29 octobre 2020

Le représentant Afrique Francophone de l’ONG Internationale IPAS, Dr Dougrou Sosthène a invité vendredi les journalistes « à rompre le silence » sur les méfaits des avortements clandestins en Côte d’Ivoire où deux décès maternels sont enregistrés toutes les trois heures.

La Côte d’Ivoire fait partie des cinq derniers pays sur les 23 de l’Afrique francophone en terme de mauvais chiffres sur la mortalité maternelle. 18% de la mortalité maternelle est le fait des avortements clandestins… Ce que nous attendons des journalistes, c’est de rompre le silence parce que vous êtes la voix des sans voix, a exhorté Dr Dougrou.

Il s’exprimait à la cérémonie de clôture d’un atelier organisé à Dabou ( Ouest d’Abidjan) par le Réseau des professionnels des médias, des arts et des sport engagés dans la lutte contre le SIDA et les autres pandémies (REPMASCI) et IPAS à l’issue duquel une trentaine de journaliste et animateurs de radios a été formée sur la nécessité de sensibiliser les populations sur l’avortement sécurisé.

Au cours de ces assises, les journalistes ont été renforcés en technique de plaidoyer afin d’exhorter les pouvoirs publics ivoiriens à l’application du protocole de Maputo qui promeut l’avortement médicalisé.

Selon Dr Dougrou, le premier «travail de fond» à faire, c’est l’éducation complète à la santé sexuelle. « Ça coûte plus cher d’aller faire un avortement clandestin que de faire un avortement sécurisé», a-t-il fait savoir.

Nous travaillons dans une approche holistique qui prend en compte l’éducation complète à la sexualité. Les communicateurs ont un gros travail à faire, a estimé Dr Dougrou souhaitant que les contraceptifs soient disponibles dans le dernier kilomètre en Côte d’Ivoire.

Avant lui, Youssouf Bamba, le Président du Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN), par ailleurs fondateur du Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé( REPMASCI), a encouragé à son tour, les journalistes à s’engager dans la lutte contre les avortements clandestins.

Bintou Sanogo, la Présidente du Conseil d’Administration du REPMASCI a dit l’engagement des journalistes « à remplir efficacement leur part de contrat » dans la lutte contre les avortements clandestins dans le pays.

La Côte d’Ivoire a signé et ratifié tous les instruments juridiques internationaux et régionaux relatifs à la protection des droits de la personne humaine en général et des droits des femmes et des enfants en particulier dont le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femme en Afrique, dit Protocole de Maputo.

L’article 14 du protocole de Maputo met à la charge des États parties l’obligation de donner l’accès à l’avortement médicalisé aux femmes et aux filles enceintes à la suite d’un inceste, un viol ou toute autre forme d’agression sexuelle, ou lorsque la santé mentale ou physique de la femme ou de la fille enceinte est en danger ou encore lorsqu’il y a risque pour la vie de la femme, de la fille enceinte ou du fœtus. La Côte d’Ivoire enregistre l’un taux de mortalité maternelle les plus élevés de la sous-région avec 614 décès pour 100.000 naissances vivantes et ambitionne d’accroître sa prévalence contraceptive à 36% à l’horizon 2020.

Publié le 11-10-2020 dans Abidjan.net

https://partenariatouaga.org/wp-content/themes/t-ouaga/assets/img-news-letter

deco Plus d'articles deco

Des millions de femmes n’auront plus accès à la contraception à la suite de la réduction de l’aide de Trump.
3 avril 2025
Des millions de femmes n’auront plus accès à la contraception à la suite de la réduction de l’aide de Trump.

Les États-Unis mettent fin à leur soutien financier aux programmes de planification familiale dans les pays en développement, coupant près de 50 millions de femmes de l’accès à la contraception. Ce changement de politique est passé relativement inaperçu dans le contexte du démantèlement plus large de l’aide étrangère américaine, mais il pourrait avoir des conséquences […]

Côte d’Ivoire : le congé maternité passe de trois à six mois dans la Fonction publique
16 mars 2025
Côte d’Ivoire : le congé maternité passe de trois à six mois dans la Fonction publique

En Côte d’Ivoire, le congé maternité passe de trois à six mois pour les travailleuses dans la Fonction publique. La mesure a été annoncée, la semaine dernière, suite à la publication d’un décret visant à réformer le statut général des fonctionnaires. Cette mesure sociale vise à améliorer les conditions de travail des femmes dans la […]

8 mars : Regards croisés d’un chercheur, d’une avocate et d’une jeune activiste
8 mars 2025
8 mars : Regards croisés d’un chercheur, d’une avocate et d’une jeune activiste

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, célébrée chaque 8 mars et dont le thème pour cette année est « Pour TOUTES les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation », le Partenariat de Ouagadougou met en lumière les contributions d’une avocate, d’une jeune activiste et d’un enseignant-chercheur, tous engagés […]

deco Nos partenaires clés deco