Une rencontre régionale visant la capitalisation des expériences de distribution des produits contraceptifs au dernier kilomètre, dans les pays SWEDD, s’est ouverte ce mardi 24 octobre 2023, sur les berges de la lagune Ebrié. Regroupant les représentants des neuf pays membres du Projet SWEDD que sont : le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Bénin, la Guinée, le Cameroun, le Tchad et la Côte d’Ivoire, l’atelier régional de capitalisation des expériences de distribution au dernier kilomètre des pays du Sahel, a été ouvert par la Ministre ivoirienne de la Cohésion Nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté, Myss Belmonde Dogo.
Le problème de l’indisponibilité des produits de santé de la reproduction au dernier kilomètre est particulièrement fréquent notamment dans les zones rurales et transfrontalières, qui sont généralement éloignées des entrepôts de médicaments nationaux ou régionaux. Le projet SWEDD a pour objectif le renforcement des capacités régionales pour la mise à disposition des produits de santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et nutritionnelle et de personnel sanitaire qualifié. Il fait partie des priorités du gouvernement en matière de santé et plus particulièrement la sous- composante 2.2 qui vise la disponibilité des produits de santé de la reproduction au « dernier kilomètre » c’est-à-dire auprès des populations à la base. Cette sous-composante qui soutient les pays techniquement et financièrement pour améliorer la qualité de la distribution de leur chaîne d’approvisionnement en produits de base de santé s’avère visiblement fondamentale. Myss Belmonde Dogo a appelé à la mise en place d’un plan d’actions rigoureux afin d’assurer l’accessibilité des produits de santé de la reproduction et un bien-être de nos filles, de nos femmes et de nos communautés.
« Notre pays la Côte d’Ivoire soutient cette initiative qui soulagera nos communautés. En vue d’atteindre cet objectif, le gouvernement ivoirien a mis en place deux modèles de distribution public-privé qui ont été testés. Nous savons aujourd’hui quelle est la meilleure formule pour assurer cette disponibilité dans nos communautés, des recommandations et des directives ont été définies », a déclaré Myss Belmonde Dogo.
Cécile Compaoré Zoungrana, la Représentante Résidente de l’UNFPA en Côte d’Ivoire, a expliqué que la politique du dernier kilomètre est un sujet central dans le rapprochement des services publics des populations les plus éloignées, les moins accessibles et les plus défavorisées. La Banque mondiale apporte le financement de cet important projet qui contribue aux objectifs de réduction de la pauvreté et de la promotion de la croissance inclusive. Le financement du SWEDD +, lui, devrait donner davantage de sourires et toute la dignité à des millions de femmes dans la région.
Selon Mme Cécile Compaoré Zoungrana, ces services sont essentiels pour prévenir les complications obstétricales et néonatales et réduire de façon significative les décès maternels et des nouveau-nés. En Côte d’Ivoire, les enquêtes démographiques et de santé réalisées indiquent que la prévalence contraceptive moderne chez les femmes en union s’est accrue, de 12,5 % à 18 % de 2012 à 2021, a-t-elle relevé. Dans le même temps, les besoins non satisfaits en planification familiale ont connu une baisse de 27% à 22% et la mortalité maternelle a été diminuée de 37% passant de 614 à 385 décès pour 100 000 naissances vivantes. Selon l’enquête UNFPA Supplies de 2021, 96,2% des points de prestations de services ont connu une rupture d’au moins un produit le jour de l’enquête.
Nafissatou Diop, la Directrice du SWEDD au Bureau régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a souligné que cette rencontre a pour but de capitaliser les expériences qui ont été acquises pour la distribution des produits contraceptifs au dernier kilomètre.
Publié le 25-10-2023 dans APA.news