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Les religieux veulent plus de soutien face aux résistances

Cheick Bachir Oumarou, Président de l’Alliance des Religieux pour le Développement Socio-Educatif-Economique et Sanitaire, reconnaît que les lignes ont bougé et les acteurs de la PF s’expriment désormais librement, contrairement aux années précédentes. Cependant, il déplore le faible soutien apporté aux religieux. Ce qui occasionne chez eux, affirme-t-il, un relâchement au moment où on note une recrudescence des résistances à la contraception moderne. Cela pourrait remettre en cause les progrès déjà réalisés, soutient M. Oumarou.

L’Alliance des Religieux pour le Développement Socio-Educatif-Economique et Sanitaire (ARDSES-Maqasid Wan Nawaya) est l’une des structures qui militent en faveur de la promotion de la santé de la reproduction et planification familiale au Niger. Elle est multiconfessionnelle et se positionne comme une véritable force d’appui pour un changement de comportement de la population par rapport à toutes ces questions longtemps restées sensibles. Cette alliance est dirigée par Cheickh Bachir Oumarou ; elle mène des activités de sensibilisation des populations en collaboration avec ses partenaires (structures nationales, organisations non gouvernementales).   

Avec l’Alliance des religieux pour le développement socio-éducatif-économique et sanitaire (ARDSES-MAQASID WAN NAWAYA), la promotion de la planification familiale a des beaux jours devant elle. Cette structure travaille aux cotés des services étatiques et des organisations internationales et ONG intervenant dans le domaine pour améliorer les indicateurs liés à la santé de la reproduction et planification familiale. Selon le président de l’Alliance des religieux pour le développement socio-éducatif-économique et sanitaire (ARDSES-MAQASID WAN NAWAYA), Cheickh Bachir Oumarou, son organisation œuvre pour la promotion de SR/PF, notamment la loi SR, ses décrets d’application, le changement de comportement pour l’accès de la femme aux méthodes contraceptives modernes et l’utilisation des centres de soins.

Il y a aussi l’organisation de sessions de renforcement des capacités des religieux financées par des partenaires comme l’ONG Marie Stoppes, The Challenge Initiative (TCI) à travers sa subvention à la Ville de Niamey. A ce propos, Cheickh Bachir Oumarou a salué la première place qu’occupe Niamey dans le classement sur l’accroissement du taux des nouvelles utilisatrices de contraception moderne dans les villes francophones TCI de l’Afrique de l’Ouest.

En ce qui concerne les activités organisées par l’Alliance des religieux, on peut citer celles de la CARPF dans le cadre des activités associatives, celles du Girls First Fund « GFF » dans la formation sur l’hygiène menstruelle, les conséquences du mariage d’enfants sur la santé reproductive des filles et les violences basées sur le genre. Ce travail mené sur le terrain par l’Alliance a permis, depuis quelques années, de faire bouger les lignes au Niger dans le domaine de la santé de la reproduction et planification familiale.

Pour Cheickh Bachir Oumarou, les lignes ont bougé car les « partisans de la planification familiale peuvent désormais s’exprimer librement, contrairement aux années précédentes. Cependant, il s’inquiète à cause de l’émergence de nouvelles résistances face aux actions en faveur de la santé de la reproduction et de la démographie. Cela est dû, en partie, à la baisse du soutien des partenaires aux religieux aux plans national et régional ».

Cheickh Bachir Oumarou a aussi tiré la sonnette d’alarme sur les conséquences néfastes de cette situation pour la promotion de la SR/PF et du dividende démographique. Le risque est de perdre des acquis et de ne pas pouvoir envisager de façon sereine les perspectives en matière de la planification familiale au Niger.

En outre, avec la tenue de la Réunion annuelle du Partenariat de Ouagadougou à Niamey en décembre 2022, l’Alliance des religieux pour le développement socio-éducatif-économique et sanitaire formule ses attentes afin que la promotion de la planification familiale se renforce dans l’ensemble des pays membres du Partenariat en général et en particulier au Niger. Dans ce pays, les pesanteurs socio-culturelles et religieuses constituent encore de solides barrières.

Ces attentes sont, entre autres, la pleine implication des leaders religieux dans le processus, après les multiples appels auprès des partenaires pour mettre fin à la mise à l’écart des religieux ; une nouvelle stratégie mettant l’accent sur l’équité entre tous les acteurs sans distinction; un appel clair aux partenaires pour une plus grande implication des religieux afin d’atteinte des objectifs assignés à chaque pays à travers l’UCPO et le FP 2030 ; etc.

Le Niger assure la présidence rotative pour deux ans (2022-2024) de l’Alliance des religieux de l’Afrique de l’Ouest pour la promotion de la santé et le développement. En définitive, Cheickh Bachir Oumarou s’inquiète aussi du fait que sa structure et ses partenaires seront des sans-voix parce que, cette année, aucun panel n’évoquera les questions socioculturelles, religieuses en interrelation avec la SR/PF. 

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