L’Association pour le Développement Economique et Social (ADES) a réalisé, pendant douze mois, des sessions d’alphabétisation fonctionnelle pour les femmes et filles de la commune rurale de Kolenté, dans la préfecture de Kindia. Quinze (15) groupements féminin ont renforcé ainsi leurs capacités dans le cadre de l’amélioration de leurs conditions de vie et de lutte contre les Violences basées sur le genre (VBG). La clôture des sessions a eu lieu ce mercredi, 1er février 2023.
C’est grâce à un appui financier de l’Ambassade du Canada au Sénégal, que la structure ADES Guinée a réalisé ces sessions d’alphabétisation fonctionnelle au bénéfice des femmes et filles de Kolenté. Elle a mis en œuvre un projet de renforcement des capacités pour aider à l’autonomisation économique et sociale des femmes de 15 groupements de la localité.
Le directeur exécutif d’ADES, Moussa Matra, est revenu sur les objectifs du projet. « Ce projet a été financé par le Fonds canadien d’initiative locale pour une durée de 12 mois. Donc, nous sommes maintenant à la fin du projet. Et son objectif, c’est d’améliorer les conditions de vie des femmes et filles de Kolenté, renforcer également la lutte contre les violences fondées sur le genre et aussi faire la promotion de la masculinité positive. C’est-à-dire des normes qui promeuvent de bonnes actions à travers des femmes, des normes qui promeuvent l’égalité entre l’homme et la femme au sein du foyer et puis dans la société, plus largement au sein de la communauté », a expliqué monsieur Mara.
Selon lui, les 12 mois d’initiation ont touché plus de 400 femmes et filles avec la participation d’hommes. « Dans le cadre de ce projet, nous avons mené plusieurs séries d’activités. On a travaillé avec 450 femmes et filles rurales de la commune rurale de Kolenté. Et durant cette période, on a eu à faire des formations en entrepreneuriat et gestion, en leadership, afin qu’elles puissent avoir une certaine autonomie sociale dans le foyer. Il y a eu aussi des formations sur le résultat, c’est que les différents groupements qui sont impliqués dans ce projet-là puissent se mettre en réseau pour avoir plus de pouvoir. Ensuite, nous avons mené des actions de formation en alphabétisation fonctionnelle dont les séries éducatives qui ont porté sur la santé sexuelle et reproductive sur les violences basées sur le genre, le droit de la femme (…) mais ce qui est intéressant aussi, c’est que si les femmes sont des victimes, les hommes sont des bourreaux. Alors, on a impliqué aussi des hommes. Ces 450 femmes ont invité leurs maris, leurs frères et cousins au nombre de 450 aussi, qui ont participé au projet. Donc, ces hommes ont suivi une formation sur la masculinité positive et sur la promotion des droits des femmes. Car dans les zones rurales, il y a une difficulté d’accès à l’information, à l’éducation (…) Aujourd’hui, nous avons voulu clôturer le projet par un événement qu’on appelle « Mari-Modèle ». Le Mari Modèle, c’est un concours au cours duquel, les 450 femmes du village de Kolenté et ensemble de choisir les meilleurs Maris (un mari modèle) du village. Ce sont des maris qui aident leurs femmes dans le foyer dans les différents travaux, prendre soin des enfants en respectant leurs droits », a précisé le directeur exécutif d’ADES.
Au nom du préfet, le secrétaire général chargé des collectivités décentralisées s’est réjoui de l’initiative. « Je voudrais féliciter et encourager au nom de Monsieur le préfet, l’ONG ADES Guinée qui nous accompagne toujours dans le combat contre les violences faites aux femmes (…) La cérémonie qui nous réunit ici, suscite beaucoup d’intérêt, car elle s’inscrit dans le cadre de cette lutte qui doit être le combat de tous », a dit Jean Béavogui.
Pour l’inspecteur général de la promotion féminine, de l’enfance et des personnes vulnérables, cette initiative servira à coup sûr de levier pour l’épanouissement de la gent féminine. « Cette cérémonie de clôture qui nous réunit est un moment solennel de véhiculer de bons messages pour la durabilité des acquis et de se projeter vers un nouvel horizon. Lutter contre les violences faites aux femmes dans la commune rurale de Kolenté prouve à suffisance la place qu’accorde l’ONG ADES aux femmes de Kindia en général, et à celles de Kolenté en particulier pour leur contribution au processus de développement durable et inclusif de la Guinée… Les femmes représentent plus de 52 % de la population. Elles sont majoritairement présentes en milieu rural et évoluent dans l’agriculture (le maraîchage), l’élevage (les volailles et petits ruminants) et les petits métiers (teinture, saponification…) avec un revenu très faible. Pourtant, c’est sur elles que repose l’essentiel du poids de la famille », a laissé entendre Ibrahima Camara, inspecteur général de la promotion féminine, enfance et personnes vulnérables.
M’Balia Camara, présidente des femmes de Kolenté, a remercié les initiateurs. « Je remercie l’ensemble des partenaires, surtout ADES qui était à nos chevets ici. C’est pourquoi, toutes les femmes d’ici ont réfléchi pour choisir les 3 meilleurs maris ici présents. Donc, j’invite les autres hommes à prendre bien soin des femmes à la maison. Car la femme est à respecter dans les foyers. Ce ne sont pas des esclaves », a lancé M’Balia Camara.
Le 2ème vice maire de Kolenté, Mohamed Mazé Keita, a également dit sa satisfaction. « C’est lieu de remercier vivement ADES qui, depuis l’année dernière, continue de mettre au cœur son projet l’amélioration des conditions de vie des femmes en milieu rural, en particulier celles de ma localité. En guise de preuves, nous sommes maintenant à la clôture de la formation de 15 groupements de Kolenté. J’avoue vraiment que nous sommes dépassés de joie », a dit Mohamed Mazé Keita.
Les 3 meilleurs maris de Kolenté, dont Ibrahima Bangoura au premier rang, ont aussi tenu des discours de sensibilisation sur comment aider les femmes. Ils ont aussi reçu des cadeaux pour avoir été choisis devant leurs pairs.
Publié le 01-02-2023 dans GuineeMatin