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Le Partenariat de Ouagadougou table sur 13 millions d’utilisatrices de PF dans 9 pays d’Afrique

Pour mieux lutter contre les grossesses non-désirées, les infections sexuellement transmissible, le Partenariat de Ouagadougou compte atteindre le nombre de 13 millions d’utilisatrices de la planification familiale, dans 9 pays de la sous-région dont le Sénégal, d’ici 2030.  

La sous-région ouest-africaine est, entre autres, caractérisée par des taux de fécondité les plus élevés au monde, avec une prévalence contraceptive très faible et un indice synthétique de fécondité extrêmement fort. Environ 25 % des femmes mariées, âgées de 15 à 49 ans, souhaitent espacer ou limiter les naissances, mais n’utilisent pas de méthodes contraceptives modernes, essentiellement du fait de l’inaccessibilité des services de planification familiale.

Depuis 2011, l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou (UCPO), basée à Dakar, au Sénégal, en relation avec les partenaires et les pays, a considérablement contribué à augmenter le nombre de femmes utilisatrices de méthodes contraceptives modernes. Le partenariat de Ouagadougou a ainsi atteint et dépassé ses objectifs, en enregistrant plus de 3,8 millions d’utilisatrices additionnelles de méthodes modernes de planification familiale dans les 9 pays membres, en 2020. Son objectif actuel est d’atteindre 13 millions d’utilisatrices de méthodes modernes, d’ici 2030 ; doublant ainsi le chiffre actuel qui est de 6,5 millions.

Ce partenariat a été lancé en février 2011 à Ouagadougou, au Burkina Faso. Son but est d’accélérer les progrès de l’utilisation des services de planification familiale au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Togo, au Bénin, en Guinée, au Mali, en Mauritanie, au Niger et au Sénégal. Sa vision est une Afrique de l’Ouest francophone où un accès facile à la planification familiale de qualité sauve et améliore la vie des femmes et des jeunes, et sert de catalyseur pour un développement durable pour tous.

Dans ce sens, un atelier s’est tenu au Burkina, du 10 au 12 août, sur le thème ‘’La planification familiale dans un contexte humanitaire, l’impact de la Covid19 sur les DSSR et la mobilisation de ressources locales’’. Il a regroupé 58 participants venus des neuf pays membres. Cette rencontre s’est tenue dans un contexte où l’UCPO a identifié quatre priorités, dans sa nouvelle stratégie (2021-2030). Il s’agit de la recherche, des normes sociales, de la planification familiale en contexte humanitaire et de la mobilisation de ressources.

Une nouvelle initiative inclusive pour l’implication des organisations de la société civile comme partenaires stratégiques, dans l’atteinte des objectifs 2030, a été également lancée.

Ces facteurs qui pourraient rendre difficile le pari

Cependant, réussir le pari d’atteindre 13 millions d’utilisatrices d’ici 2030 ne sera pas facile, dans la mesure où des obstacles guettent. La Directrice de l’UCPO, Marie Ba, cite les barrières sociales et/ou religieuses et culturelles, et des financements domestiques qui sont très faibles. Elle souhaite, ainsi, l’implication des agents sanitaires, un dialogue avec les acteurs religieux, entre autres. ‘

Pour les perspectives, il sera question d’élaborer un draft de stratégie d’engagement de la société civile, du partage et validation de la stratégie dans les 9 pays du PO et l’élargissement du partenariat et mobilisation des ressources. Il sera aussi question d’une meilleure connaissance des efforts déployés en vue de mobiliser les ressources locales en faveur de la PF, une plus forte implication des journalistes et blogueurs aux activités de plaidoyer en faveur de la mobilisation des ressources locales, un partage d’informations et de bonnes pratiques pour améliorer la qualité des articles et émissions des journalistes invités et encourager les participants à prendre part à la prochaine édition du concours d’excellence en production médiatique sur la PF, a déclaré Marie Ba.

En outre, au Sénégal, le décret d’application de la loi relative à la santé de la reproduction, votée depuis 2005, a fait l’objet de discussions. Les conclusions font état d’un bloc de tous les acteurs concernés pour que la loi sorte des tiroirs où elle dort depuis 16 ans. A signaler que dans son article 3, elle indique que le droit à la SR est un droit fondamental et universel garanti à tout être humain sans discrimination fondée sur l’âge, le sexe, la fortune, la religion, la race, l’ethnie, la situation matrimoniale ou sur toute autre situation.  

En 2020, 817 000 femmes dans le monde utilisent une méthode moderne de contraception

Par ailleurs, en 2019, les autorités sénégalaises avaient également décidé de prendre en compte les adolescents et les jeunes en situation de vulnérabilité, dans les stratégies en santé sexuelle et reproductive incluant la PF, en augmentant le taux d’utilisation des services de santé sexuelle et reproductive de 10 à 70 % en 2020. Ce, avec impact sur la réduction du taux de fécondité chez les adolescentes de 15 à 19 ans, de 80 à 70 pour mille en 2020.

Seulement, ces objectifs ne sont pas atteints, aujourd’hui. Et beaucoup de défis restent à relever. Il s’agit de la mise en œuvre effective des engagements politiques, du plan de plaidoyer pour l’augmentation du budget de l’Etat pour l’achat des produits contraceptifs de 117 à 500 millions, d’ici fin 2021. Car la ligne des achats de contraceptifs de 2016 à 2018 est de 300 millions F CFA. En 2019, une baisse de 61 % a été constatée et les besoins étaient proches de 2 milliards par an.

Entre autres défis, il était question de relever la disponibilité des produits jusqu’au dernier kilomètre (reprise du modèle ‘’Yeksina’’). Il y a également la gratuité des produits PF et de l’offre, l’effectivité de l’intégration de l’offre de PF/CMU et l’inscription de lignes budgétaires pour l’achat des produits par les collectivités territoriales.

Toutefois, il faut noter qu’en 2020, 817 000 femmes dans le monde utilisent une méthode moderne de contraception. Par conséquent, l’utilisation des contraceptifs a permis d’éviter 313 000 grossesses non-désirées, 111 000 avortements à risque et 700 décès de mères. D’où l’intérêt, pour le Sénégal, de continuer la mobilisation des ressources financières, afin d’atteindre les objectifs ‘’Zéro besoin non-satisfait’’.

CHEIKH THIAM

Publié le 16-08-2021 dans Enquête+

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