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Lutte contre les grossesses précoces : Plaidoyer pour des solutions adaptées au contexte socioculturel

Les grossesses non désirées sont parfois à l’origine d’avortements, d’infanticides, etc. Ainsi, elles contribuent à augmenter le taux de mortalité maternelle, déjà très élevé. D’où l’urgence de trouver la formule adéquate afin de les prévenir et d’assurer aux adolescentes/jeunes un plein épanouissement.

Cas de viol, d’inceste, de grossesses précoces, d’avortements clandestins, d’infanticides… Voilà autant de faits souvent relayés dans la presse. Et, dans la plupart des cas, ils aboutissent à des tragédies, en ce sens qu’ils peuvent conduire à des décès. « Face à la récurrence de ces évènements tragiques, il importe de proposer des solutions intelligentes, mais surtout adaptées à notre contexte, en vue de prévenir ces grossesses non désirées et de préparer les adolescents/jeunes à être des acteurs incontournables d’un Sénégal émergent », a déclaré Dr Nafissatou DIOP, directrice du bureau de Population Council au Sénégal. Elle s’exprimait, le 2 juin 2016, lors de la « Rencontre de partage sur la problématique des grossesses non désirées chez les adolescents/jeunes au Sénégal ». Ce présent atelier intervient un an après la présentation des résultats de l’étude « Comprendre les grossesses non désirées au Sénégal : rapport du Profil pays » (juin 2015).

Les principales recommandations formulées à l’issue de cette rencontre concernent : « la révision de la législation, notamment en ce qui concerne l’avortement (article 305 du Code de procédure pénale) qui est trop restrictive et favorise l’avortement clandestin », « l’élaboration d’une loi plus répressive pour les cas de viol, notamment sur les mineurs (es)/adolescents (es), en vue de dissuader les auteurs ». Le plaidoyer auprès des parlementaires pour assurer la révision des lois et règlements pour une meilleure protection de la santé et des droits des adolescents (es)/jeunes figure aussi parmi les recommandations de l’atelier de juin 2015. D’ailleurs, c’est pour cette raison que le Population Council a tenu à associer les parlementaires à cette rencontre.

A travers cette activité, la structure veut engager les principaux acteurs « à une réflexion plus approfondie et à une prise de décision pour des solutions intelligentes et adaptées à notre contexte social et politique, pour adresser, de façon durable, la question des grossesses non désirées chez les adolescentes et jeunes », a expliqué Dr Nafissatou DIOP. Surtout que « la plupart des grossesses non désirées résulteraient de besoins non satisfaits en planification familiale », a informé Dr Papa Amadou DIACK, directeur général de la Santé au ministère de la Santé et de l’Action sociale. Etayant son propos, Dr DIACK a cité l’Enquête démographique et de santé continue (EDS-C) de 2015 qui révèle qu’environ 21 % d’adolescentes de 15-19 ans et 23 % de jeunes femmes de 20-24 ans, toutes en union, auraient souhaité retarder ou espacer une grossesse. Cependant, la même source précise « qu’environ 26 % d’adolescentes avaient déjà commencé leur vie procréatrice avant l’âge de 18 ans. Les 6 % étaient enceintes de leur premier enfant et les 20 % restants avaient eu au moins un enfant ».

De ce fait, pour le directeur général de la Santé, « des réponses adéquates apportées aux besoins non satisfaits en matière de planification familiale contribueraient à réduire, de façon significative, chez les adolescentes et les jeunes femmes, les grossesses non désirées et leurs conséquences ». D’autant que, a souligné le député Aimé ASSINE, président de la Commission santé de l’Assemblée nationale, « répondre aux besoins de santé reproductive des adolescents/jeunes, en vue de leur permettre de grandir en harmonie, demeure un impératif majeur pour l’atteinte des objectifs d’un Sénégal émergent ».

Maïmouna GUEYE

Le soleil

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