Pleine à craquer, la salle de réunion du Centre Islamique de Guinée a réuni près de 100 femmes et hommes musulmans, chrétiens et communicateurs traditionnels ce mardi 25 février 2020. Tous pour un seul objectif, lutter contre le viol à travers l’application des textes de lois sur les violences basées sur le genre. Un échange de plaidoyer initié par les ONG Femmes au Cœur du Développement (FCD) et celle du Groupe des Religieux pour la Santé, le Développement et la Paix (GRSDP) grâce à l’appui de la Coalition des Organisations de la Société Civile pour la Planification Familiale sous le financement du bailleur Amplify Change.
Aborder les sujets d’éducation, de santé et autres faits de société relatifs aux adolescents et jeunes ou femmes, on ne cessera de dire et de rappeler l’influence des leaders religieux et des communicateurs traditionnels dans la mise en œuvre des politiques, programmes et projets. Une image réelle faite sur les leaders religieux dans les pays d’Afrique de l’Ouest pour une réussite des stratégies de communication.
Appel aux leaders religieux et communicateurs
Évidemment, c’est cette logique qui a animé les ONG FCD et GRSDP, membres de la Coalition des organisations de la société civile pour la PF à faire appel à près de 100 religieux et communicateurs des cinq communes de Conakry (Kaloum, Dixinn, Matoto, Matam et Ratoma). Il a fallu plus de quatre heures de temps de discussions entre la société civile, les leaders religieux et communicateurs traditionnels autour de la problématique de l’application des textes de lois sur les violences basées sur le genre. Au bilan des discussions, des avis, constats, et même des engagements ont été faits par les leaders religieux et les communicateurs traditionnels.
Les Avis…
Sommairement, les leaders ont déclaré qu’ils ont mandat d’éduquer les citoyens sur la base des croyances islamiques, chrétiennes et des mœurs. Ce mandat d’éducation les amène à concilier ou à apaiser les tensions en cas de problèmes entre citoyens. Dans le rôle de réconciliateurs, une partie de la population les juge comme étant à la base des arrangements complaisants. L’application des textes de lois sur les violences basées sur le genre appartient au gouvernement à travers le Ministère de la Justice. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités dans le cadre de l’application des textes de lois sur les violences basées sur le genre. Les religieux ne peuvent faire que la prévention.
Les constats…
Pour les leaders, l’un des constats auquel il faut faire face par rapport à l’ampleur des violences basées sur le genre, c’est l’éducation. L’éducation familiale mis en exergue comme une première solution pour lutter contre les violences basées sur le genre. En référence à l’éducation familiale, l’un d’entre eux a cité l’éducation complète à la sexualité un programme national en cours d’introduction dans le système scolaire et extra-scolaire. D’autres ont demandé de prôner le dialogue entre les parents et les enfants.
Les engagements…
L’interrupteur des échanges s’est marqué à matérialiser l’adhésion des leaders religieux et communicateurs traditionnels à lutter contre les violences basées sur le genre au sein de leurs communautés. Comme engagements pris par les leaders, il a été obtenu qu’ils s’engagent à :
- alerter la Coalition des Organisations de la Société Civile pour la Planification Familiale en cas de violences au sein de leurs communautés afin d’éviter les arrangements complaisants
- renforcer la communication dans les mosquées, les églises et dans les occasions de mariages, baptêmes ou autres événements pour sensibiliser les communautés par rapports aux violences basées sur le genre
- appeler les parents à prendre leurs responsabilités pour une éducation familiale
Dounouwa
Publié le 25-02-2020 dans Dounouwa