La maîtrise de la démographie est une préoccupation majeure pour le développement durable de notre pays. Conscient de cette situation, le Burkina Faso a fait de la planification familiale une priorité et s’est engagé à soutenir les programmes de planification familiale. Pour rendre concrète cette volonté, il a procédé ce jeudi 10 juillet 2014 au lancement officiel du projet « Sayana press ». La cérémonie a eu lieu au CSPS de Cissin dans l’arrondissement 6 de Ouagadougou .
En Afrique, le défi de prévenir la mortalité maternelle et infantile est immense. Bien que des progrès aient été réalisés dans certains pays et particulièrement dans notre pays, beaucoup reste encore à faire. En effet, on estime aujourd’hui à 222 millions le nombre de femmes dans les pays en développement qui souhaiteraient retarder le moment d’avoir un enfant ou ne plus avoir d’enfants, mais qui n’utilisent aucun moyen de contraception.
Cette situation a conduit en juillet 2012, le sommet mondial de la planification familiale qui s’est tenu à Londres à lancer un nouvel effort coordonné pour s’assurer que, d’ici 2020, les services de planification familiale volontaire bénéficient à 120 millions de femmes et jeunes filles supplémentaires dans les pays les plus pauvres du monde. Pour ce faire, l’UNFPA (Fonds des Nations-Unies pour la Population) a lancé officiellement ce jeudi 10 juillet 2014 dans notre pays la contraception « Sayana press ». C’est le CSPS de Cissin 17 qui a accueilli la manifestation.
Les femmes du Burkina à partir de ce jour, ont ainsi accès à une nouvelle option de planification familiale appelée Sayana Press. Le contraceptif Sayana Press a le potentiel d’améliorer l’accès à la contraception à tous les niveaux du système de santé et dans les communautés grâce à la combinaison d’une formule à moindre dose d’un contraceptif déjà largement utilisé Pfizer’s Depo-Provera (acétate de médroxyprogestrérone dépôt). Son but est également d’aider le Burkina Faso à atteindre son objectif d’accroissement de la contraception parmi les femmes mariées, passé de 15% en 2010 à 25% à l’horizon 2015. Le lancement marque aussi le projet d’introduction de Sayana Press dans les quatre régions que sont la Boucle du Mouhoun, le Centre, le Centre-Ouest et les Hauts-Bassins car étant des régions à fort potentiel en terme de population. Cela permettra d’évaluer aussi la phase pilote du projet selon le secrétaire général du ministre de la santé, Prospère Djigemdé.
Qu’est- ce que Sayana Press et où peut-on en trouver ?
Sayana Press est un contraceptif à base de progestérone qui s’administre trimestriellement. C’est une méthode de planification familiale. Sayana Press utilise la technologie pré remplie Uniject, un petit appareil d’injection autobloquant. L’uniject contient 104 mg d’acétate dépôt médroxyprogestérone (DMPA) et est administré par injection sous-cutanée, dans la couche de graisse située entre la peau et le muscle. Un avantage clé de la formulation de Sayana Press est sa disponibilité sous conditionnement Uniject, qui en facilite l’administration et qui offre un avantage logistique systématique en termes de stockage, de transport et de distribution. Le système d’injection du contraceptif pourrait à l’avenir offrir aux femmes plus de contrôle sur leur contraception, en leur permettant de s’administrer le produit chez elles. Le Burkina est le premier des quatre pays d’Afrique que sont le Niger, le Sénégal, et l’Ouganda appelés à introduire Sayana Press en 2014.
Plusieurs essais cliniques ont conclu à l’efficacité de sayana press pour la suppression de l’ovulation pendant une période d’au moins trois mois chez tous les sujets, indépendamment de l’ethnicité, de la race et de l’indice de masse corporelle. Le produit sera disponible les jours qui suivent dans les formations sanitaires des quatre régions su-citées (SIC) et moyennant une petite somme non encore déterminée. Le taux de prévalence de la contraception est encore bas au Burkina et l’intérêt est de la rendre accessible et disponible. La molécule existe et le produit est déjà utilisé dans d’autres pays mais la révolution actuelle est qu’il est dosé et conditionné afin de faciliter l’utilisation, dixit Salvador Niyonzima, Directeur pays de ONU/SIDA et représentant l’UNFPA à la cérémonie de lancement.
Source: Kabore S. Rosine (stagiaire) Lefaso.net