En plus de la pauvreté, les femmes, en Afrique, particulièrement au Mali souffrent dans leur chère et dans leur âme en donnant la vie. Faute de moyens de transport adéquats, elles sont nombreuses à accoucher au fond de leurs cases en milieu rural avec les risques que cela comporte. Certaines d’entre elles perdent le combat de la naissance avant d’atteindre le centre hospitalier le plus proche à bord des moyens rudimentaires. C’est pour cette raison qu’un groupe de français s’est levé pour dénoncer cette injustice en créant le fonds français Muskoka.
Il est le fruit du sommet du G8 de juin 2010 à Muskoka au Canada. A l’issue du forum, la France s’est engagée à investir 95 millions d’Euros jusqu’en 2015 pour soutenir le travail conjoint de quatre agences des Nations Unies. Autour d’un plan commun d’analyse et d’intervention, l’Organisation Mondiale de la santé (OMS), l’UNICEF, le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), et ONU Femmes collaborent pour renforcer les systèmes de santé dans le cadre du mécanisme d’harmonisation pour la santé en Afrique. Le Fonds a pour but d’accélérer la lutte contre la mortalité maternelle, infantile, et néonatale à travers le renforcement des systèmes de santé de 10 Pays d’ Afrique subsaharienne francophone et l’Haïti.
Un engagement en faveur de l’accès à la santé des enfants, des femmes et des jeunes est indissociable de la promotion active de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes. Il ambitionne également d’accélérer la lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile à travers le renforcement des systèmes de santé de dix(10) pays d’Afrique subsaharienne francophone et la Haïti.
Les quatre domaines d’action de la Muskoka sont la santé maternelle et néonatale, la santé infantile, la planification familiale, la santé sexuelle et la reproduction des adolescents et des jeunes.
Les taux de mortalité infantile sont les plus élevés en Afrique sub-saharienne, soit 15 fois plus que la moyenne des régions développées. Et l’Afrique porte le plus lourd fardeau de la mortalité maternelle dans le monde.
C’est pour cela que onze pays bénéficient du fonds Français Muskoka à savoir le Bénin, la Guinée, le Togo, la Côte-D’ivoire, le Mali, le Niger, le Tchad, le Sénégal, le Burkina-Faso, la République démocratique du Congo et le Haïti.
Ce fonds permettra de réaliser des activités de santé maternelle et infantile à haut impact reconnues pour leur efficacité, l’évaluation des pratiques et l’innovation par la recherche opérationnelle, le renforcement des systèmes de santé et la planification fondée sur des preuves et sur l’équité, le soutien aux plans nationaux, dans la lignée de la déclaration de Paris, Un effet levier recherché à travers la coordination et la complémentarité des expertises des agences.
Le travail conjoint des quatre agences des Nations Unies permet de développer des interventions complémentaires pouvant avoir un impact positif et rapide sur la santé des femmes et des enfants tout en évitant des duplications. La responsabilité technique des agences est basée sur leur mandat respectif , les noms et standards en matière de santé maternelle, néonatale et infantile pour l’OMS ,la santé, la nutrition et le développement des enfants pour l’UNICEF, le planning familial et la santé maternelle pour UNFPA, l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes pour ONU Femmes.
La Muskoka renforce les systèmes de santé en améliorant la qualité des soins , en augmentant significativement l’accès équitable aux soins obstétricaux, néonatals et infantiles et aux pratiques familiales essentielles, en équipant les centres de santé et les hôpitaux, en informant et en évaluant, en appuyant les ministères pour développer des plans d’actions réalistes et effectifs, avec les autres partenaires.
Fatoumata FOFANA