Mécanisme d’analyse, d’alerte, de veille et de propositions, l’observatoire national pour la planification familiale a été lancé, hier, à Dakar. Il vise à promouvoir la contraception pour l’atteinte des objectifs fixés par le Sénégal dans le cadre de la réduction de la mortalité maternelle.
Fruit d’un long processus initié par le projet Initiative sénégalaise de santé urbaine (Issu), L’observatoire national pour la planification familiale a été lancé, hier, sous l’égide de Enda Santé. Cet instrument de plaidoyer sert de mécanisme national d’analyse, d’alerte, de veille et de propositions. Il veut également attirer l’attention sur les ressources nécessaires à la satisfaction des besoins non couverts en planification familiale des populations urbaines défavorisées.
Le renforcement de capacités des acteurs du secteur public, en vue d’un fort engagement en faveur de la planification familiale, est un autre volet de ce programme. « Notre objectif est de créer un environnement socioculturel favorable à la planification familiale, de partager, valoriser et compléter les données existantes sur la planification familiale au Sénégal, mais aussi d’analyser les stratégies mises en œuvre en faisant ressortir les acquis, les gaps et les obstacles, en se référant aux indicateurs de la feuille nationale… », a déclaré Aminata Sène, chargé du volet plaidoyer à Issu.
Selon le secrétaire général du ministre de la Santé et de l’Action sociale, Moussa Mbaye, la mise en place de ce mécanisme marque un tournant dans le pilotage des stratégies dans la promotion de la Santé de la reproduction avec l’aboutissement du processus de ce dispositif indépendant. Lequel contribuera à renforcer l’efficacité des interventions. Poursuivant, il a indiqué que, dans notre pays, la situation de la morbidité et de la mortalité maternelle, néonatale et infantile restent une préoccupation.
Un gain de quatre points
De l’avis du Dr Cheikh Seck, directeur du projet Issu, la vision de l’observatoire incite à un environnement favorable, à une appropriation durable des stratégies de feuille de route nationale de Santé de la reproduction et un renforcement substantiel des ressources allouées à la planification familiale. « C’est un long processus de concertation menée avec les différents acteurs impliqués dans la mise en œuvre du projet qui est né d’un accord de coopération entre IntraHealth et la Fondation Bill et Melinda Gates dans les villes de Dakar, Pikine, Guédiawaye, Mbao et Kaolack », a-t-il indiqué. Pour le directeur de Enda Santé, Daouda Diouf, cette plateforme de propositions, d’alerte et de veille pour la planification familiale s’inspire des meilleures pratiques dans la mise en œuvre de mécanismes éprouvés pour plus d’efficacité, de concertation et de bonne gouvernance. « L’observatoire jouera son rôle pour que notre pays atteigne une prévalence contraceptive de 27 % en 2015 », a-t-il estimé, tout en soulignant les efforts du Sénégal qui a gagné, en un an, 4 points dans la prévalence contraceptive, en passant de 12 % à 16 %.
Regroupant des acteurs opérationnels et techniques de la planification familiale et des démembrements qui agissent au niveau local, L’observatoire encourage chacun des acteurs à utiliser des produits contraceptifs modernes pour réduire la mortalité maternelle et néonatale.
Source: Ibrahima BA dans le Soleil