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Nairobi : c’est parti pour la conférence internationale sur la population et le développement

Comment atteindre toutes les communautés sans laisser personne de côté… c’est autour de cette question si chère au Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) que le sommet international sur la population et le développement, s’est ouvert ce mardi 12 novembre 2019 à Nairobi, la capitale kenyane. Initiée par les gouvernements kenyan et danois et l’UNFPA, la rencontre s’inscrit  dans la logique de faire progresser la mise en œuvre du programme d’action de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement, tenue au Caire en 1994. Les représentants d’un peu plus de 160 pays à travers le monde sont au rendez-vous.

Nairobi, 12 novembre 2019. Il n’est que 6 heures du matin. Pourtant, dans la circulation, les embouteillages sont indescriptibles à tous les principaux carrefours. Depuis quelques jours en effet, la ville reçoit les unes après les autres, les délégations des  différents pays invités au sommet international  sur la population et le développement. En dépit de la pluie diluvienne qui accompagne la fraicheur matinale, les participants sortant en grappes des différents hôtels, cherchent à rallier le centre de conférence international Kenyatta qui accueille les travaux, et notamment la cérémonie d’ouverture.

A 7 heures, participants locaux et ceux venus des quatre coins de la planète se bousculent devant l’impressionnant complexe ultrasécurisé pour la circonstance. Chacun veut récupérer sa carte d’accès. Trois heures plus tard, l’enceinte du centre est quasi-pleine. Plus de 1000 convives, après avoir récupéré les cartes d’accès et s’être prêtées aux rigoureuses fouilles corporelles y ont pris place ou font des allers-retours.

Tout d’un coup, on annonce le président kenyan, Uhuru Kenyatta. Accueilli avec les honneurs, il prend place à coté de ses homologues, sous la vaste tente déployée pour la circonstance. Dans son discours d’ouverture,  le chef de l’Etat du Kenya dit toute sa joie pour le choix porté sur son pays pour accueillir une rencontre d’une telle envergure. Puis, il engage le Kenya  à continuer à soutenir les actions pour la progression de la mise en œuvre du programme d’action de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD), initié au Caire il y a 25 ans. Le Caire où note-t-il avec un brin de reconnaissance : « les dirigeants du monde ont articulé une vision audacieuse concernant les relations entre population, développement et bien-être individuel ». En ce qui le concerne et pour ce qui est de son pays, Uhuru Kenyatta promet de mettre fin aux mutilations génitales d’ici à 2022.

Un engagement fort de la part du président kenyan, admet Barbara Sow, la  représentante de l’UNFPA en Guinée, d’autant que, souligne-t-elle à son tour, cette rencontre est une occasion de démontrer que des femmes meurent encore en donnant la vie, que des millions de jeunes filles sont encore données en mariage avant 18 ans, que des millions sont victimes de mutilations génitales et que des efforts doivent se multiplier.

Avec autant de fléaux, Barbara Sow préconise plus d’action que belles intentions formulées dans de beaux discours. « Et nous promettons d’agir », assure-t-elle. La jeunesse a néanmoins un rôle particulier à jouer dans la bataille qui est engagée, fait-elle remarquer tout de même : « il n’y a pas assez longtemps, on ne parlait que de la situation des femmes. Maintenant, on parle aussi des jeunes. Donc, ils doivent se réveiller », lance Barbara Sow.

Justement, plus tard dans la soirée, dans la phase des panels, Kadiatou Konaté, du Club des jeunes filles leaders de Guinée, a poussé un coup de gueule qui aura soulevé un tonnerre d’applaudissement dans la salle. « Pendant que les ministres panelistes discouraient, la salle était pleine. Maintenant que nous jeunes venons à la charge, beaucoup ont quitté la salle », fait-elle remarquer. Pertinente remarque, à en juger par l’approbation à laquelle elle a eu droit. Ne s’y attardant guère, Kadiatou explique que l’attitude qu’elle venait ainsi de dénoncer est illustrative de la contradiction entre les faits et les discours des dirigeants. « Cela doit changer », exige-t-elle séance tenante. Plus loin, les panélistes abordent le sujet de la coopération sud-sud. « Il faudrait l’implication de la jeunesse à tous les processus y afférents. C’est à nous de nous défendre pour ce qui nous revient de droit », préconise encore Kadiatou Konaté. D’une part, estime-t-elle, les pays du sud ont en commun d’avoir une population majoritairement jeune. De l’autre, ils sont également, selon elle, sensiblement confrontés aux mêmes réalités. « On peut toujours trouver une solution à nos problèmes qui s’avèrent souvent identiques d’un pays à un autre », juge-t-elle. Et pour conclure, Kadiatou Konaté recommande : « Nous ne voulons plus être bénéficiaires. Nous voulons être acteurs et  bénéficiaires ».

Espérons que son message a été entendu et qu’on en tiendra compte

Gilles Mory Condé

Publié le 13-11-2019 dans ledjely

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