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Niger, Sénégal et Côte d’Ivoire livrent leur expérience sur l’éducation à la santé reproductive

13 décembre 2022

Une session parallèle a été consacrée à l’éducation à la santé reproductive. Un panel qui a porté sur le Mind Education, le maintien des jeunes filles à l’école à travers l’éducation à l’hygiène menstruelle, les normes sociales et la promotion de la santé reproductive. Modérée par Hawa Mamadou Bâ, Point Focal Jeune PO/PF2030 de Mauritanie, la session parallèle sur l’éducation à la santé reproductive a attiré du monde et les expériences déroulées en valaient la chandelle, selon les témoignages.

Sadia Benjamin, Jeune Ambassadeur SR/PF de Côte d’Ivoire, a présenté un concept jusque-là inconnu de la plupart des participants, le Mind Education qui pourrait se traduire par l’éducation par le changement des comportements auprès des jeunes. Selon le conférencier, le concept est né en Corée du Sud et serait l’un des déterminants explicatifs du progrès spectaculaire et de la croissance rapide de ce pays au plan économique. Il est actuellement expérimenté en Côte d’Ivoire.

Selon Sadia, le Mind Education repose sur trois piliers fondamentaux : la réflexion rapide, la communication/échange et la maîtrise de soi. Tout reposerait, en définitive, sur un problème de changements de comportement social. Et de citer l’histoire dramatique d’une jeune fille nommée Stéphanie, élève studieuse de 17 ans, en 1 ère , qui tomba en grossesse et succomba suite à un avortement clandestin. L’inexistence de dialogue entre parents et enfants, l’insuffisance de la diffusion de la bonne information sur la santé sexuelle et reproductive, les préjugés et les tabous, seraient, d’après Sadia, les causes principales de tels drames qui touchent plusieurs adolescentes.

Ainsi, le Mind Education tel qu’expérimenté en Côte d’Ivoire cible les jeunes et les adolescent (e) s en milieu scolaire et universitaire, d’où les multiples activités engagées à travers le « Camp mondial de la Jeunesse », le « Forum national de l’étudiant », les « leaders de demain », où des experts aident les jeunes à mieux s’informer sur la santé reproductive et la planification familiale.

Boubacar Amadou Samiratou, “Girls Engaged in Medecine and other Sciences” du Niger, a partagé l’expérience du projet de serviettes hygiéniques réutilisables pour les jeunes filles en milieu rural. En filigrane, l’histoire de Khadijetou, jeune fille brillante, qui a quitté l’école lorsque ses camarades l’ont chahuté suite à des écoulements de sang sur son pagne. A 30 ans, elle vend des galettes alors qu’elle rêvait de devenir médecin.

L’idée est de préparer les jeunes filles à l’éducation sur les menstrues et les aider à fabriquer elles- mêmes leurs serviettes hygiéniques pour éviter la mésaventure de Khadijetou. Le projet qui regroupe plusieurs jeunes filles fabriquent ainsi des serviettes pour hygiène répondant aux normes internationales. Elle raconte que dans des villages reculés du Niger, des filles continuent d’utiliser des feuilles d’arbres ou des pagnes comme protection lors des menstrues. Elle a souligné, suite à une question sur les infrastructures sanitaires en milieu scolaire, que c’est leur plaidoyer du moment à l’égard du gouvernement, pour que tous les établissements scolaires du pays soient dotés de latrines propres.

Souhaibou Diane du Sénégal est chargé des questions communautaires auprès de l’ONG RAES créée en 2004 et qui a produit la célèbre série « C’est la vie ». Les activités de l’ONG couvrent l’Afrique de l’Ouest et du Centre et traitent de questions liées à l’éducation à la santé, la production multimédia, développe des activités communautaires et la formation santé de base et changements de comportements (SBCC). Il y a surtout le Projet EDUCASSO, avril 2018-mai 2022, mis en œuvre à Conakry et à Abidjan et que les gouvernements guinéens et ivoiriens se sont appropriés et accepté le concept, selon Souhaibou. Les deux gouvernements se sont également engagés, d’après lui, à introduire l’éducation à la santé sexuelle et reproductive dans le curricula scolaire.

Il a évoqué les kits pédagogiques mis à la disposition des enseignants pour leur permettre de mener des animations éducatives, innovantes et impactantes sur les droits sexuels et la santé reproductive. Il a cité dans ce cadre trois outils pédagogiques clés en main, un coffret d’outils, l’outil « Parlons-en » qui est un guide discussions et l’outil « A toi de jouer » pour concevoir et animer sa propre émission radiophonique.

Parmi également les outils développés par l’ONG RAES, Souhabibou a évoqué la formation interactive sur la méthodologie SBCC et l’utilisation du kit en milieu scolaire et communautaire dans le cadre du projet « C’est la vie » et dans la SANSAS. Parmi les résultats obtenus : 700 acteurs de terrain et 300 professeurs relais formés. Dernier outil, « Hello Ado » qui est une application mobile d’autoformation.

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