Le Burkina Faso est le seul des neuf pays du Partenariat de Ouagadougou à atteindre et à dépasser son objectif de 2016. De 77 727 nouvelles utilisatrices de méthodes modernes de contraception attendues, le pays a enregistré 98 366. Si ce rythme est maintenu, il serait un modèle dans la phase d’accélération 2016-2020. Comment explique-t-on cette performance ?
Alors que l’accélérateur des autres pays du Partenariat de Ouagadougou semble, en 2016, se gripper, le Burkina accélère sa cadence vers l’atteinte de son objectif d’enrôler 388 636 nouvelles utilisatrices de méthodes modernes de contraception à l’orée de 2020. En 2016, il a recruté 98 366 femmes plus que ce qui était attendu (77 727). Une performance qui s’explique à travers plusieurs actions à haut impact. Celles-ci ont, entre autres, pour noms, l’institution de la semaine nationale de la planification familiale, la forte création de la demande, l’institution d’une compétition entre les régions, la forte mobilisation des OSC à travers des approches efficaces comme la planification du post-partum, la distribution à base communautaire, la délégation de tâches et les stratégies mobiles.
La semaine nationale de la PF, par exemple, instituée depuis 2012, a permis, au cours de ces six dernières années, d’offrir gratuitement les méthodes contraceptives aux femmes durant la période et sur l’ensemble du territoire national. Pour le coordonnateur national du Conseil burkinabè des organisations de développement communautaire (BURCASO), Ousmane Ouédraogo par ailleurs membre de la coalition des OSC/PO, la semaine nationale de la PF avec la gratuité des produits s’est révélée être une excellente stratégie de promotion et d’intensification de l’offre des services de PF au profit des populations, surtout en milieu rural. « Cette stratégie en elle seule a contribué à réaliser 34,2% des résultats du plan de relance de la PF de 2013 à 2015 », a-t-il expliqué.
L’un des facteurs déterminants de ce succès a été aussi l’engagement des autorités au plus haut niveau de l’Etat. Et la directrice de la santé de la famille, Ramatou Windsouri Sawadogo, l’apprécie à sa juste valeur. «Nos autorités ont fait de la planification familiale, un levier de notre développement. Dans notre Plan national de développement économique et social (PNDES 2016-2020), l’un des objectifs est consacré au développement du capital humain. Et la PF est considérée comme un effort important à faire pour nous aider à passer d’un indice synthétique de fécondité de 5,4 enfants par femme à 4,7 enfants par femme à l’horizon 2020», a-t- elle indiqué.
A tout cela s’ajoute la surveillance hebdomadaire des produits de la santé de la reproduction permettant de minimiser les ruptures de stocks.
En 2016, les statistiques ont montré que le Burkina Faso n’a pas de gap sur son objectif à atteindre à savoir recruter 77 727 nouvelles utilisatrices de méthode de contraception, il a plutôt une avance de 20 639. Mais les spécialistes affirment que si le pays venait à baisser la garde, il connaîtra un gap de 836 en 2017 qui pourrait atteindre 50 000 en 2020 en compromettant l’atteinte de l’objectif global (388 636).
Boureima SANGA