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Un plaidoyer auprès des députés pour accroitre le montant alloué à l’achat des produits contraceptifs

La population burkinabè s’accroit de 3,1% chaque année. Ce qui place le pays parmi les cinq taux les plus élevés au monde, avec un taux de fécondité de six enfants par femme en moyenne. Aussi, le Burkina enregistre des taux de mortalité maternelle et néonatale très élevés, soit 341 pour 100 000 naissances vivantes et 28 pour 1000 naissances vivantes (source : INSD et ICF internationale 2012a). Le taux de mortalité maternelle pourrait être réduit de 30% grâce à un renforcement de la planification familiale. C’est dans ce cadre donc que le Réseau des champions en plaidoyer pour le financement adéquat de la santé (RCP-FAS) du Burkina, en collaboration avec le Réseau des parlementaires burkinabè Santé population et développement a organisé un atelier, à l’hémicycle, le 12 octobre 2016.

Renforcer l’engagement des autorités burkinabè en faveur de la santé de la reproduction et la planification familiale. C’est le but de cet atelier de plaidoyer auprès des députés et des membres du Conseil économique social. Plus spécifiquement, il s’agit pour le Réseau des champions en plaidoyer pour le financement adéquat de la santé (RCP-FAS) du Burkina et ses partenaires d’obtenir d’ici décembre 2016 des actes d’engagement politique de l’Assemblée nationale et du Conseil économique et social en faveur de la Planification familiale au Burkina. Mais aussi et surtout d’obtenir un financement additionnel d’au moins 900 millions de francs CFA pour l’acquisition de produits contraceptifs dans le budget de l’Etat gestion 2017.

Le moment ne pouvait être mieux choisi pour une action d’information, de sensibilisation et de plaidoyer puisque les députés de la 7e législature viennent d’entamer la session budgétaire.« L’atelier sur la promotion de la planification familiale organisé par le Réseau des champions en plaidoyer pour le financement adéquat de la santé (RCP-FAS) du Burkina offre l’opportunité à notre commission et à notre réseau de réfléchir sur une importante question de population qu’est la planification familiale », a confié Maïmouna Ouédraogo/Sawadogo, la coordonnatrice du réseau des parlementaires en santé, population et développement, par ailleurs membre de la Commission Education, santé, culture, affaires sociales de l’Assemblée nationale.

Du lien entre Développement et démographie

Elle n’a pas manqué de souligner le lien étroit entre santé, population, développement et planification familiale. « La planification familiale améliore la santé de la mère et de l’enfant. Et si on a une population bien portante, elle participe au développement du pays, étant donné que l’une des stratégies adoptées par notre pays est le développement participatif et durable », a-t-elle précisé.

La prévalence contraceptive reste très faible dans notre pays, dans l’ordre de 15%(selon EDS 2010). Pour améliorer ce taux, le gouvernement avait pris des mesures de renforcement de la planification familiale dont l’adoption d’une loi relative à la santé de la reproduction, un plan national de relance de la planification familiale au Burkina Faso 2013-2015, la mise en œuvre du plan stratégique de sécurisation des produits en santé de la reproduction, l’amélioration de l’accès aux services de planification familiale avec gratuité de certains services, la subvention de produits contraceptifs dans certaines localités.

Mais, le diagnostic effectué dans la préparation du plan national de planification familiale au Burkina a révélé des insuffisances dans la qualité et l’accès aux services et a identifié d’autres défis que sont :l’insuffisance de couverture des besoins en PF ;l’insuffisance de l’allocation budgétaire de l’Etat qui ne permet pas d’atteindre les objectifs fixés en matière de Planification familiale ;les coûts des services Planification familiale qui restent un obstacle pour certaines couches de la population malgré la subvention des produits contraceptifs. C’est donc dire qu’il faut une plus grande implication politique en faveur des programmes de Planification familiale, avec un leadership dynamique de la part des autorités.

« Nous ne pouvons que soutenir ces initiatives »

« Les pays de l’Afrique de l’Ouest francophone sont largement en retard sur les autres régions au sujet de l’utilisation des services de planification familiale », a rappelé Ousséni Tamboura, 4e vice-président de l’Assemblée nationale, président de la cérémonie d’ouverture de l’atelier. Avant de confier qu’ « au regard de ces insuffisances, nous ne pouvons que soutenir les initiatives des partenaires dans la promotion de la santé de la reproduction car convaincu que population et développement sont intimement liés comme deux vases communicants ». Il a aussi saisi l’occasion de cet atelier pour rendre hommage à tous les acteurs et partenaires qui ne cessent d’interpeller les autorités compétentes sur ces questions de population qui ont un grand impact sur le développement de notre pays.

Députés de l’Assemblée nationale, membres du Conseil économique et social, représentants du ministère de la santé, partenaires techniques et financiers, ONG et associations de promotion de la SR/PF, ont pris part à cette rencontre qui a duré une demi-journée.

Lefaso.net

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