Fatimata Sy, Directrice de l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou (UCPO)
Biologiste spécialisée en santé publique, voilà plus de vingt-cinq ans que je travaille dans les domaines de la santé et du développement. Après le gouvernement sénégalais, l’USAID et la Banque mondiale, j’ai rejoint le partenariat de Ouagadougou qui cherche à développer l’accès à la contraception dans toute la sous-région de l’Afrique de l’Ouest, en s’inspirant de ce qui fonctionne au Sénégal.
Cette zone du monde, qui regroupe neuf pays (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo), rassemble plus de 110 millions d’habitants. Cette zone souffre de multiples handicaps: enfants vus comme des bras, des ressources, inégalité des statuts homme-femme, interprétation réactionnaire de la religion, désinvestissement des systèmes de santé, manque de financements… Mais les sociétés civiles réagissent, notamment les jeunes.
A Cotonou, certains d’entre eux affirment même que « l’heure de la révolution sexuelle a sonné ». Même, si nous n’en sommes pas encore là, l’évolution est perceptible, surtout au Sénégal où règne une grande liberté d’expression.