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Planification Familiale à Louga, les femmes des émigrés n’en veulent pas.

A Louga, les femmes des émigrés sont gênées quand on leur parle de planification familiale.

La planification familiale (PF) est une méthode qui permet d’espacer les naissances afin de permettre à l’organisme de la femme de mieux supporter une nouvelle grossesse et éviter les complications éventuelles. Elle est préconisée pour améliorer la santé de la femme et de l’enfant. Son impact positif sur le bien-être du couple et l’éducation des enfants est connu. Une visite guidée nous a permis de recueillir le témoignage de certaines personnes qui ne veulent pas entendre parler de planification familiale. ’Je n’ai rien à voir avec la planification familiale. Mon mari est à l’étranger depuis des années’’, nous confiera cette jeune dame âgée de 26 ans. Elle est d’avis que les services de la planification familiale sont destinés aux femmes qui vivent avec leurs époux. ’’Nous n’avons pas besoin des méthodes contraceptives’’, dit-elle, le rire jaune.

Accueillie par une sage-femme, pour les conseils permettant à la femme de choisir la méthode qui lui convient, Astou Fall fait comprendre à cette dernière qu’elle n’est pas venue pour une planification familiale, mais pour une consultation abdominale. ’’Mon mari est au Gabon depuis six ans. Donc, comme toutes les femmes des émigrés, je n’ai pas besoin de planification’’, soutient-elle sous le regard de Daba Ndiaye. Agée de 24 ans, elle est mère de deux enfants et vit loin de son mari parti monnayer ses talents en Italie, afin de subvenir aux besoins de sa famille. ‘’Je suis seule. Mon dernier enfant est âgé de trois ans’’, explique-t-elle, soutenant par la suite que les femmes des émigrés font de la planification familiale naturelle.

Assise à côté, Oulimata Ndiaye semble ne pas partager ledit point de vue. Sans entrer dans les détails, elle les appelle à rester vigilantes. ‘’Nous avons vu beaucoup de femmes d’émigrés qui ont divorcé, parce que victimes de grossesses hors mariage. Si j’étais à leur place, j’aurai pris une méthode de courte durée’’, conseille-t-elle.

Quand les effets secondaires découragent les femmes

La majorité des femmes que nous avons interrogées ont préféré abandonner la planification familiale à cause des effets secondaires qui ont fini par les décourager. Ce qui contribue à baisser l’adhésion des ménages à la planification familiale. Au nombre de ces inconvénients, se trouve en bonne place la prise de poids, un mal dont souffrent plusieurs femmes. Moussa Faye, un  couturier qui a accepté que son épouse prenne les pilules juste après son premier accouchement, déclare : « Je ne comprends pas pourquoi ma femme a commencé à grossir exagérément. Alors, pris de panique, nous avons décidé qu’elle arrête pour l’instant la planification familiale avant d’adopter une nouvelle méthode. Nous pensons reprendre la contraception après avoir eu le nombre d’enfants que nous désirons. » De même, certaines femmes n’arrivent pas à supporter les saignements fréquents dont elles sont victimes. Le cas de Nafissatou, ménagère, en est un exemple. Elle est obligée de mettre des couches presque tous les jours afin d’éviter de salir ses sous-vêtements. Face à ces désagréments, elle explique : «J’ai abandonné les pilules puisque je ne savais pas de quoi je souffrais.» En tout cas les effets indésirables des méthodes contraceptives découragent des femmes à continuer à pratiquer la planification familiale. Cependant, une bonne information de la population et une plus grande fréquentation des structures de santé permettraient de surmonter cet obstacle qui contribue à freiner le développement de la Planification familiale.

Sidy Thiam

Paru le dans Rewmi

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