«Planification familiale : autonomisation des peuples, développement des nations », ce thème a fait l’objet d’un débat ce vendredi à Conakry. L’initiative est du ministère du Plan. Elle vise à sensibiliser les femmes et les filles sur l’importance de la planification familiale. Une conférence a été organisée dans ce sens en prélude à la Journée mondiale de la population prévue ce 11 juillet 2017.
La planification familiale est un droit pour les couples de décider librement comment et quand disposer de progénitures. Dans les 410 structures sanitaires du pays, l’accès à la planification familiale est libre et gratuit pour les femmes. Cependant, le taux de prévalence reste encore très faible en Guinée. De nos jours, il est estimé à 8,7 pour cent au niveau national pour un taux de 2 pour cent dans la région de Kankan. Mohamed Sano, Directeur national de la population et développement, parle des avantages de la pratique.
« Lorsque les femmes et filles ont le droit de décider librement pour elles-mêmes oui ou non quand, comment et combien d’enfants avoir, elles gagnent ainsi plus d’opportunités de devenir salariées et par ricochet d’augmenter le revenu de la famille », affirme-t-il.
« L’autonomisation de la femme passe par le droit à disposer d’abord de son avis de faire des enfants. A partir de cet instant, la planification familiale devient une condition indispensable à cette indépendance », estime Marie Touré, Directrice nationale de la Promotion féminine et du Genre.
C’est pourquoi, elle souhaite le renforcement des capacités des femmes à disposer d’activités génératrices de revenus, à se prendre en charge et à décider de ce qu’elles doivent faire dans le cadre de leur ménage, dans le cadre de leur maternité.
En dehors de l’aspect économique, la planification constitue un vecteur important dans la santé maternelle et infantile. Docteur Kourouma Mamady, Directeur national de la Santé familiale et Nutrition au ministère de la Santé, précise : « une femme qui va observer un espacement de naissance de 24 mois donne plus de chance à cet enfant de vivre qu’un autre enfant qui n’a pas tété pendant 2 ans. La planification familiale peut diminuer à elle seule 20 à 30 pour cent de mortalité infantile dans les pays. Elle contribue aussi à diminuer la mortalité maternelle de 17 à 35 pour cent ».
Grâce aux contraceptions volontaires, 11 millions de décès maternels, 3,7 millions d’avortements clandestins et 29 mille cas de décès liés à l’avortement ont pu être évités dans le monde en 2016. Néanmoins, malgré des efforts, 225 millions de femmes n’ont pu accéder à la planification familiale dans le monde. Pour la Guinée, 623 mille adolescents âgés de 15 à 29 ans étaient confrontés à cette difficulté.
Fatoumata Dalanda Bah
Paru le 08-07-2017 dans GuinéeNews