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Planification Familiale au Burkina : Le taux de prévalence contraceptive passe de 15 à 17%

L’Institut Supérieur des Sciences de la Population (ISSP) de l’Université de Ouagadougou a publié ce jeudi 5 mars 2015 les résultats de recherche sur les nouvelles tendances de la fécondité et de la planification familiale au Burkina Faso. Les résultats de cette étude, dénommée Performance Monitoring and Accountability ou (PMA 2020), ont fait l’objet d’échanges d’un atelier organisé à cet effet.

En comparaison avec l’enquête démographique et de santé de 2010, le taux de prévalence contraceptive moderne chez les femmes en union au Burkina Faso passe de 15 à 17% de 2010 à nos jours. Il y a eu au cours des deux dernières années environ 100 000 nouvelles utilisatrices des méthodes contraceptives modernes. Toujours chez les femmes en union, l’on note une très nette progression de l’utilisation des méthodes contraceptives à longue durée d’action (implants) qui passe de 3,4% en 2010 à 7,9% de nos jours. Les besoins non satisfaits en planification familiale des Burkinabè ont également évolué depuis 2010 où ils étaient évalués à 23%. Ces besoins non satisfaits ont été estimés à 35,7% en 2014 dont 30,4% pour les espacements des naissances et 5,3% pour la limitation des naissances. L’indice synthétique de fécondité est resté stable depuis 2010, avec toujours six enfants par femme. Ce sont là les principaux résultats de la première étape de l’étude Performance Monitoring and Accountability ou (PMA 2020) publiés ce jeudi 5 mars 2015 à Ouagadougou. L’étude constitue un outil de suivi annuel des progrès réalisés en matière de planification familiale dans dix pays d’Afrique et d’Asie dont le Burkina. PMA2020 se base sur l’utilisation de la technologie mobile pour réaliser des enquêtes rapides à petit budget permettant de générer des indicateurs annuels sur la planification familiale et d’informer des plans nationaux spécifiques basés sur la demande et l’utilisation.

L’objectif de 25% de taux de prévalence en 2015 ne sera pas atteint

Pour le Dr Georges Guiella, coordonnateur de l’étude au niveau du Burkina, l’importance du taux des besoins non satisfait s’explique par le problème de l’offre qui n’arrive pas à suivre la demande devenue de plus en plus forte. Cela signifie aussi, dit-il, que le travail mené sur le terrain de la sensibilisation commence à produire des résultats. « Je félicite tous ceux qui sont sur le terrain, qui ont travaillé à susciter cette demande, à briser certains préjugés, notamment les mauvaises interprétations. Les préjugés commencent à reculer. Et en travaillant sur l’offre, on devrait pouvoir booster dans les années à venir la prévalence contraceptive ». En dépit de ces changements de comportement, l’on est encore loin d’atteindre l’objectif de 25% de taux prévalence contraceptive en 2015 que le ministre de la santé s’était fixé dans le cadre du plan national de la relance de la planification familiale dans le pays. Mais, Dr Guiella ne désespère avec la présente étude qui va permettre, dit-il, de « faire un suivi, en temps réel chaque année sur une période de cinq ans, de la progression en matière de planification familiale dans le pays » ; alors que dans les années antérieures, il fallait attendre tous les cinq ans pour avoir l’enquête démographique et de santé.

Du reste, pour Nicolas Barro, représentant du président de l’Université de Ouagadougou à l’ouverture de l’atelier de présentation des résultats de la recherche sur le « Suivi des performances en planification familiale au Burkina Faso » ; l’amélioration de la santé en général et la santé de la reproduction en particulier a été au cours de ces dernières années au centre des grandes orientations politiques du pays. Un engagement qui a valu au Faso d’abriter du 8 au 10 février 2011 la conférence de haut niveau sur le thème : « Population, développement et planification familiale en Afrique de l’Ouest francophone : l’urgence d’agir ». Et pour le directeur de l’Institut Supérieur des Sciences de la Population (ISSP) Jean-François Kobiané, « quelles que soient les stratégies et les actions que nous aurons mises en place et les financements que nous aurons consentis pour l’amélioration de l’accès à la planification familiale, il nous faut disposer de mécanismes de suivi des performances et de redevabilité, et c’est là tout l’intérêt et l’apport d’un dispositif de collecte et de mesure des progrès comme le programme PMA2020 ». La présente étude a été réalisée avec le soutien technique et financier de l’Institut Bill et Melinda Gates pour la Population et la Santé de la Reproduction de l’Ecole de Santé Publique Bloomberg de l’Université de Johns Hopkins aux Etats-Unis. Outre le Burkina Faso, l’étude PMA2020 est réalisée au Ghana, en Ethiopie, en Ouganda, au Nigéria, en République démocratique du Congo, au Kenya, au Niger, en Inde et en Indonésie.

Grégoire B. Bazié

Lefaso.net, 05 mars 2015

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