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Planification Familiale en Afrique de l’Ouest : Début de la remobilisation de la société civile pour toucher 1 million de femmes

L’apport des Organisations de la société civile (OSC) africaine dans la promotion de la planification familiale n’est plus à démontrer. Et c’est pour les inciter à s’engager davantage à atteindre, cette année, l’objectif d’un million d’utilisatrices additionnelles de la planification familiale que s’est tenue, du 3 au 5 juin 2015, à Ouagadougou, une Consultation régionale des OSC et Coalition d’OSC/PF.

A l’arrivée il s’agissait de remobiliser la société civile afin qu’elle soit plus forte et mieux organisée. Les pays d’Afrique de l’Ouest francophone (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo) enregistrent les indicateurs sanitaires les plus faibles dans le monde. En particulier dans le domaine de la santé maternelle et infantile. Ainsi, les décès des femmes et des enfants continuent d’être préoccupants dans cette partie du continent où des investissements soutenus dans la planification familiale sont nécessaires pour faire baisser les forts taux de mortalité maternelle et infantile et, du coup, augmenter les prévalences contraceptives. D’autant que, dans les pays en question, beaucoup de femmes veulent espacer la naissance de leurs enfants, mais elles n’ont accès ni aux méthodes ni aux produits contraceptifs. C’est pour corriger ces manquements et ériger la planification familiale parmi les priorités nationales qu’a été mis en place, en 2011, au Burkina Faso, le «Partenariat de Ouagadougou».  L’objectif étant de recruter un million de femmes additionnelles utilisatrices de la planification familiale. Les organisations de la société civile (OSC), partie prenante de cette initiative, doivent jouer un rôle prépondérant dans l’atteinte de cet objectif.

C’est pourquoi, après la rencontre  à Saly, au Sénégal, en 2011, l’Unité de coordination du Partenariat de Ouagadougou (UCPO) a une fois réuni les OSC dans le cadre de la « Consultation régionale des OSC et Coalitions d’OSC/PF ». Cet atelier qui s’est déroulé, du 3 au 5 juin 2015, dans la capitale Burkinabé, a été ouvert le mercredi 03 juin. Il accueille une soixantaine de participants en provenance des 9 pays du «Partenariat de Ouagadougou». Il a pour objectifs « d’offrir à la société civile une opportunité pour échanger sur les progrès, les défis et perspectives de la mise en œuvre des Plans d’actions nationaux de planification familiale (PANPF), de montrer les synergies pour une meilleure mise en œuvre des actions et initiatives sous régionales et de promouvoir la mise en place d’une plateforme régionale d’échanges et de partage d’expériences ».

Avoir des échanges francs

Pour Fatimata SY, directrice de l’Unité de coordination du Partenariat de Ouagadougou (UCPO), cette Consultation régionale doit « permettre aux OSC de discuter et de se remobiliser autour du Partenariat de Ouagadougou ». Mieux, il est question, au sortir de cette rencontre, « de bâtir une société civile forte, vibrante et émergente », a-t-elle lancé. Une position partagée par Ousmane OUEDRAOGO qui s’exprimait au nom de la Coalition des OSC du Burkina Faso. « Nous voudrions que cette tribune régionale nous aide à avoir des échanges francs pour trouver des solutions idoines aux préoccupations de la société civile dans la promotion de la PF en Afrique de l’Ouest », a-t-il affirmé. Il a renouvelé leur engagement à aider les Etats dans le suivi de la mise en œuvre des PANPF. « Nous avons été les premiers à prendre des engagements à Ouagadougou, en 2011. Nous les avons réitérés la même année à Saly et à Dakar (Sénégal) lors de la deuxième Conférence internationale sur la planification familiale.

Nous sommes toujours motivés à accompagner nos pays », a ajouté M. OUEDRAOGO. Dans ce cadre, a relevé Fatimata SY, « l’importance de la société civile pour faire avancer l’agenda de la santé, en particulier celui de la planification familiale, n’est plus à démontrer ». Elle a salué les efforts fournis par les OSC des différents pays du «Partenariat de Ouagadougou» pour faire avancer la mise en œuvre des PANPF. « Vous vous investissez dans l’offre de services de planification familiale et le plaidoyer pour que les interventions se déroulent dans un environnement  favorable. Vous êtes aussi de fervents et infatigables activistes pour faire aboutir certains changements de politiques. Vous avez un point focal dans chaque pays, mis en place des coalitions pour intensifier vos interventions… », a rappelé la directrice de l’UCPO aux OSC. A son avis, ces éléments montrent à quel point la société civile est impliquée dans la mise en œuvre du «Partenariat de Ouagadougou». Seulement, elle les a incitées à « « s’organiser davantage » pour entrer dans la dynamique de regain d’intérêt pour la planification familiale constatée dans les pays francophones d’Afrique de l’Ouest.

Regain d’intérêt pour la planification familiale en Afrique de l’Ouest

Depuis 2011, année de lancement du «Partenariat Ouagadougou», une attention particulière est accordée à la santé de la reproduction, en particulier à la planification familiale dans les pays francophones d’Afrique de l’Ouest. D’ailleurs, a souligné Fatimata SY, il y a un regain d’intérêt pour la PF. A titre illustratif, elle a cité le lancement, en 2012, lors du Sommet de Londres sur la planification familiale, de l’Initiative FP2020 (Family Planing 2020) qui veut atteindre 120 millions de femmes additionnelles, utilisatrices de la PF, la redynamisation de la recherche sur les méthodes modernes de contraception, avec notamment le « Sayana press » expérimenté dans certains pays, le relèvement de la PF dans l’organigramme des Ministères de la Santé… Pour rester dans ce mouvement global, « la société civile, a suggéré la directrice de l’UCPO, gagnerait à se concerter, à faire son autocritique et à se projeter dans le futur ». La dynamique de travailler en synergie doit surtout être motivée par le fait que seul aucun des 9 pays francophones d’Afrique de l’Ouest, membres du «Partenariat de Ouagadougou», ne peut réussir à faire entendre sa voix, à mobiliser les ressources nécessaires pour le repositionnement de la planification familiale. « C’est pourquoi cette dynamique d’aller ensemble et de parler ensemble est importante », a soutenu Fatimata SY.

Maïmouna GUEYE

Le Soleil

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