Une délégation, forte des bailleurs du Partenariat de Ouagadougou (PO) pour la planification familiale (Fondation Hewlett, USAID, UNFPA, AFD, FP2020, OOAS…) a entamé ce mercredi 20 avril à Abidjan Deux Plateaux à la résidence Limaniya,une visite de travail de trois jours en Côte d’Ivoire en vue de s’imprégner de plus près, des avancées, des défis, mais également des goulots d’étranglement rencontrés par le pays dans son plan d’action pour un meilleur positionnement de la Planification familiale (PF).
« II y a des messages de plaidoyers que nous souhaiterions développer en Côte d’Ivoire.. . Le Plan national de développement (PND) adopté récemment est un document très ambitieux qui fixe les priorités très intéressantes. Elles prennent en compte les enjeux de la santé dont ceux de la planification familiale, comme un des piliers du développement… », a salué Mme Anne -Charlotte DOMMARTIN du Ministère des affaires étrangères français (MAEF), chef du pôle Genre et Développement humain et porte-parole de la caravane des bailleurs.
Mme DOMMARTIN a saisi l’occasion pour féliciter les autorités ivoiriennes pour ce document « très global qui correspond à la vision des partenaires sur l’enjeu de la PF et du dividende démographe ». Tout en précisant que le « véritable enjeu de cette caravane est de s’assurer de sa bonne mise en application de ce plan ».
Quant à Mme FatimataSy, directrice de l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou (UCPO), elle a insisté sur les projections pour la Côte d’Ivoire en termes de mise en œuvre du Plan national de relance de la PF (CIP). Suite à la réunion annuelle de Cotonou, en décembre 2015 et à la réunion ministérielle, les gouvernements avaient prisdes engagements pour le plan de relance (appelé Phase d’accélération). « Maintenant, notre objectif c’est l’atteinte des 2, 2 millions de femmes additionnelles d’ici 2020… », a-t-elle précisé, sans oublier de préciser le poids de la contribution ivoirienne dans ce nouveau défi.
Après une réunion de concertation dans la matinée entre les bailleurs, la délégation a initiée une série de visites de courtoisie. Elle s’est rendue dans les locaux du Programme National de la santé maternelle et de l’enfant(Pnsme) au Plateaux, au cabinet de la ministre de la Santé et de l’Hygiène publique. L’objectif étant , entre autres, de présenter la délégation, de définir ses objectifs et mission … L’après-midi, cette tournée s’est poursuivie au siège du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA). Avant de s’achever dans les locaux de l’Office National de la Population(ONP). A ce niveau, des sujets en rapport avec la politique nationale de la population et les enjeux du dividende démographique en Côte d’Ivoire, ont été abordés.
Jeudi 21 avril, la délégation des bailleurs du PO aura un agenda également chargé. Au programme une visite des projets de terrain (Centres AIBEF de Yopougon, Hôpital général de Bingerville, Service de santé scolaire de Marcory), une rencontre avec la société civile…
Par ailleurs, en Côte d’Ivoire, selon Dr Nathalie Akissi Yao-N’dry, médecin, spécialiste en management des programmes de santé et directrice des programmes de l’AIBEF, première présidente de la Coalition des organisations de la société civile du PO.
« Les défis en matière de planification familiale sont énormes. Selon notre engagement, nous devons passer de 14% de taux de prévalence contraceptive à 36% d’ici 2020. Soit un bond de 22% ».
Quant à la ligne du budget attribuée par le gouvernement aux produits contraceptifs, il est passé de 50 millions fcfa à 400 millions de Fcfa. Par ailleurs, selon les appréciations des acteurs de la PF, cet effort du gouvernement qui est à saluer reste « encore insuffisant ». Un appui financier « de plus d’un milliards de Fcfa » serait souhaitable pour le prochain budget (2017-2018), ont-ils souhaité.
Démarrée en Côte d’Ivoire ce mercredi 20 avril, la caravane des bailleurs du PO, qui achève sa visite à Abidjan le vendredi 22 avril, va poursuivre sa tournée en Guinée (25-26 avril) et au Togo (28-29 avril).
Neuf pays francophones d’Afrique (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Sénégal, Togo, Mali, Mauritanie, Bénin, Guinée et Niger) sont réunis au sein du Partenariat de Ouagadougou. Cette collaboration appuyée par des bailleurs de fonds internationaux dont la Fondation Bill et Melinda Gates, le Ministère des affaires étrangères, l’Agence Française de Développement (AFD), l’UNFPA, l’USAID, et la Fondation William et Flora Hewlett, existe depuis 2011.
Son objectif initial, mettre sous contraception un million de femmes additionnelles, en 2015. L’objectif atteint, le prochain challenge est d’atteindre plus de deux millions de femmes additionnelles utilisatrices de produits contraceptifs d’ici 2020. Et les différents pays se sont engagés dans la plupart des cas à doubler leur taux de prévalence contraceptive.
Isaballe Somian