Le directeur de la Fédération Internationale pour la Planification Familiale – Région Afrique (IPPFAR), Lucien Kouakou invite les pays africains à mettre en place des mécanismes pour assurer la mise en œuvre des engagements pris par les chefs d’Etat et de gouvernement pour l’accélération de la planification familiale.
« Dans les pays africains, il y a le fait que les chefs d’Etat prennent des engagements, mais il y a également le fait de mettre en place des mécanismes nationaux pour assurer la mise en œuvre de ces engagements », a-t-il notamment déclaré.
Lucien Kouakou s’exprimait ainsi, mardi à Nairobi, à la fin de la rencontre ouverte lundi sur le Dialogue Régional 2018 sur l’avancement de l’égalité et des droits en Afrique sanctionnée par une déclaration. Au total, plus de 150 acteurs étatiques et non-étatiques en provenance de 44 pays ont participé à ces échanges.
Le dialogue régional 2018, initiative d’IPPFAR en collaboration avec les partenaires du Consortium du Projet sur la campagne sur l’Etat de la femme (SoAWC), a permis aux acteurs d’échanger et de présenter un rapport sur « l’Etat de la femme africaine« .
D’après Lucien Kouakou, le rapport sur l’état de la femme africaine est basé sur une étude de recherche en rapport avec les politiques adoptées par les chefs d’Etat et de gouvernements pour améliorer le statut de la femme africaine.
Il s’agit, entre autres, a-t-il dit, du Plan d’action de Maputo, de la Concertation sur la plateforme de Beijing, du Cadre de développement sur le dividende démographique en Afrique, ainsi que de la Charte de la jeunesse de l’Union Africaine.
« Nous mettons cette étude en relief pour montrer qu’il y a des documents qui existent, mais quel est le progrès dans chaque pays » a souligné le directeur de l’IPPFAR.
Selon lui, « en Afrique, il y a en général un certain dynamisme à réellement mettre en œuvre les politiques ». Mais, s’empresse-t-il d’ajouter
Qu’il y a encore beaucoup à faire, vu que les femmes ont un statut qui les confine toujours dans un rôle qu’on ne peut pas qualifier au 21-ème siècle.
Parce que, pour lui, « même si la plupart des engagements pris par les chefs d’Etat et de gouvernements africains ne font pas l’objet d’un plan d’action, il est heureux de constater que beaucoup d’entre eux ont mis en place une politique de planification familiale ». A l’en croire, il y a des pays qui développent des politiques sur le genre et d’autres en matière de jeunesse pour pouvoir répondre aux engagements posés par les chefs d’Etats.
Mais, relève Lucien Kouakou, « entre les engagements et la mise en place de plans/programmes, il y a le fait qu’en Afrique, nous sommes dans une société à prédominance patriarcal où vivent des personnes qui n’acceptent pas toujours que la femme ne doit pas marier avant l’âge de 18 ans ».
D’autres aussi pensent que la femme doit être confinée dans un rôle domestique, ou que la femme doit toujours être inférieure à l’homme et c’est tout cela qui, d’après lui, est mis en relief dans les discussions et qui fait l’objet de ce rapport sur l’Etat de la femme africaine.
A noter que le Dialogue régional 2018 a également permis de faire le point sur la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD + 25) et sur la Déclaration d’Addis-Abeba sur la population et le développement en Afrique au-delà de 2014 (AADPD + 5).
Abdoulaye Iba Faye
Publié le 04-07-2018 dans APS