Longtemps réticent et fortement opposé à toute idée de planification familiale, le monde religieux, par le biais du Cadre de concertation des leaders religieux, semble revenir depuis à de meilleurs sentiments, adhérant presque aux argumentaires de la politique d’espacement des naissances promulguée par les organismes de santé mondiale. Pour une meilleure diffusion des messages envers les religieux et les communautés, le cadre de concertation s’est réuni hier à Dakar afin de finaliser un vaste argumentaire religieux qui leur sera porté.
Vindicatifs dés qu’il s’agissait de parler de politique de réduction ou d’espacement des naissances, les religieux commencent à s’impliquer davantage dans la politique de planification familiale définie par l’Etat. Lors d’une rencontre organisée hier, à Dakar, l’apport essentiel des religieux a été au centre du discours du directeur de la santé de la reproduction et de la survie de l’enfant le Dr Bocar Daff.
Devant les religieux et partenaires de développement, ce haut responsable du ministère de la Santé de clamer que « sans les religieux le Sénégal ne pourra pas aller de l’avant dans la planification familiale ». Très acclamé, le responsable du ministère de la Santé a lancé un appel vibrant à ces derniers pour qu’ils accompagnent l’Etat dans l’atteinte des objectifs sur la santé maternelle et infantile. Car pour lui autant de pesanteurs sociales et culturelles plombent la question. Et le Dr Daff de préciser aux religieux que : Le « Nef » n’est pas acceptable dans notre culture or la planification familiale ce n’est autre chose que le « Moytou Nef ». Autrement dit, c’est juste un espacement des naissances pour permettre à la femme de se repositionner et à l’enfant de grandir et d’avoir l’effort pour affronter la vie. Suffisant pour lui de dévoiler son souhait à ce qu’il y ait un consensus sur cette rencontre.
Les membres du cadre de concertation ont fait à la suite une présentation montrant les différentes visites effectués dans 7 foyers religieux du Sénégal exceptés ceux de Touba et de Ndiassane. Le constat selon le coordinateur Serigne Saliou Mbacké est que ces foyers religieux ont adhéré à la cause de la santé maternelle et infantile. Et Serigne Saliou de poursuivre que tout homme de foi est sensible au bien être familial et au drame de la mortalité maternelle et infantile. De quoi permettre au cadre de concertation de peaufiner un argumentaire religieux sur la PF.
Avant la publication du document final où seront incorporés des déclarations et extraits religieux sur la thématique de la santé maternelle et infantile il sera soumis aux différents chefs religieux du pays. Il est en train d’être finalisé et pourra aider à la bonne diffusion des messages de PF au niveau des religieux et des communautés confie ce religieux.
Cheikh Tidiane MBENGUE
Sud Quotidien