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Planification familiale : Moins de 5% des hommes en parlent avec leurs partenaires

À Ouagadougou, 1.776 clients (60% de femmes) ont été interviewés dans 98 structures de santé publiques et 114 privées. Les résultats de cette étude révèlent des similitudes avec le comportement des clients de la ville de Koudougou. En effet, les injectables et les implants étaient les méthodes de contraception les plus couramment utilisées parmi les clients interviewés dans les structures de santé publiques, et le préservatif masculin et l’implant l’étaient parmi les clients interviewés dans les structures de santé privées. Mais la comparaison s’arrête là.

A Ouagadougou, les clients de sexe féminin interviewés dans les structures de santé publiques choisissaient, la plupart du temps, leur méthode de contraception elles-mêmes (72%) que celles rencontrées dans les structures de santé privées (37,6%), pour qui la décision de la méthode à utiliser dépendait, le plus souvent, de leur partenaire ou de leur prestataire.

De faibles proportions de jeunes clients (18-24 ans) ont déclaré avoir reçu des explications sur comment utiliser les différentes méthodes de contraception, à l’exception du préservatif masculin qui enregistre un taux d’explication plus élevé, lors de leurs visites médicales. Moins de 5% des clients hommes déclarent parler de la planification familiale avec leurs partenaires.

Parmi les clientes interviewées à Ouagadougou, 79,2% ont consenti et répondu à une interview de suivi quatre mois plus tard. Lors de l’interview de suivi, 27,2% des clientes utilisaient toujours la méthode rapportée lors de l’interview de base, tandis que 7,8% avaient changé de méthode, et 17,3% l’avaient arrêtée; 13,8% avaient commencé à utiliser une méthode de contraception et 34% n’en utilisaient toujours aucune lors de l’interview de suivi.

Renforcer les capacités des agents de santé

Dans les deux villes, le suivi par trimestre de l’utilisation des méthodes contraceptives montre qu’il y a de plus en plus de demandes en contraceptifs. Toutefois, un défi demeure, selon Dr Georges Guiella, chercheur principal du projet: celui du renforcement des capacités des agents de santé afin d’améliorer davantage l’offre de service dans le domaine de la planification familiale dans les deux villes.

Rappelons que PMA-Agile fait partie du projet Performance monitoring for action (PMA), piloté aussi par l’ISSP. Le projet a pour objectif principal de suivre les interventions de TCI (The challenge initiative) dans les villes de Ouagadougou et de Koudougou. Ces interventions financées par la Fondation Bill and Melinda Gates ont pour mission d’améliorer l’accès aux services de santé reproductive et de planification familiale dans les deux villes.

Pour atteindre son objectif, le projet PMA-Agile s’appuie sur la plateforme de suivi et évaluation de PMA et assure un suivi continu de la prestation et de l’utilisation des services de planification familiale à travers des enquêtes trimestrielles menées auprès des structures sanitaires publiques et privées. Des enquêtes semi-annuelles sont aussi menées auprès des clientes (les usagers de ces centres de santé en d’autres termes) à la sortie de leurs consultations. Une enquête de suivi téléphonique est réalisée avec les clientes ayant accepté d’être recontactées quatre mois après l’entretien avec elles.

L’échantillon des sites de prestation de santé (SPS) à Ouagadougou est composé de 98 structures publiques et 114 structures privées au 1er trimestre. La plupart des SPS disposent de personnel formé à la prestation de services de planification familiale, dont principalement des infirmiers/ères et des agents de santé communautaire. Les structures sanitaires publiques fournissent la majorité des méthodes de planification familiale, bien qu’elles soient limitées au nombre de quatre (implants, injectables, dispositifs intra-utérins et pilules).

Les SPS privés offrent une protection contraceptive à travers une plus large gamme de méthodes, dont les préservatifs et la contraception d’urgence. Lors de l’enquête de base, 82 clientes par mois en moyenne recevaient des injectables dans les structures sanitaires publiques, suivies de 44 pour les implants, et 30 pour la pilule.
Ces chiffres ont soit légèrement baissé, soit sont demeurés inchangés jusqu’à la fin du troisième trimestre. Les SPS privés vendent en moyenne 141 à 150 préservatifs par mois, suivis de 35 à 54 kits de contraception d’urgence et boîtes de pilule pour un cycle. Parmi les SPS publics, les injectables ont été, le plus souvent, en rupture de stock pendant le premier et troisième trimestre au Centre Hospitalier Universitaire (CHU). Les injectables étaient en stock dans la plupart des structures sanitaires, mais cela était moins le cas au troisième trimestre qu’aux trimestres précédents. L’offre des services de planification familiale, bien que stable pendant la période de l’enquête, peut capitaliser sur la capacité des structures sanitaires du secteur privé.

Publié le 22/07/2019 dans l’economiste du faso

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