« Certains imams n’ont pas les arguments et les outils qu’il faut pour défendre la légalité de la planification familiale », a notamment déclaré imam Kane, estimant que « l’espacement des naissances contribue à la bonne santé de la mère et de l’enfant ».
Il s’adressait à des journalistes, vendredi à Gagnick (Guinguinéo), à la fin d’un atelier sur « l’argumentaire islamique sur l’espacement des naissances », une rencontre dont il est un des concepteurs au sein du CRSD, structure représentative de l’essentiel des familles religieuses du Sénégal. Selon lui, « l’islam autorise la mère à allaiter durant deux ans son bébé. Ce qui est une forme d’espacement de naissance permettant à la mère de bien se reposer et de s’occuper entièrement de son enfant ».
Il constate que « malheureusement certaines personnes se fondent sur la religion pour combattre la planification familiale », ajoutant que l’objectif du Cadre des Religieux pour la Santé et le Développement est de contribuer à faire passer le taux de la palnification familiale de 17% actuellement à 21 pourcent en 2020.
Dans cette perspective, après les zones urbaines où « le message a été bien divulgué », il s’agit maintenant de faire le tour des zones rurales pour sensibiliser les imams. Il estime que « ces derniers qui rencontrent cinq fois dans la journée les fidèles ont un message qui peut avoir des effets positifs sur les populations quant à leur comportement par rapport à la planification familiale ».
La sage-femme du poste de Gagnick, Marguerite Ndour Ngom, a dit son espoir de voir les choses changer avec la tenue de cet atelier, afin que les hommes puissent se montrer « moins réticents à autoriser leurs femmes à pratiquer l’espacement de naissances ».
Cet atelier qui fait suite à ceux de Kaolack et Karang sur le même thème, a été suivi par une dizaine d’imams, de « badiénou gokh », avec la participation du personnel du ploste de santé et de membre du poste de santé de Gagnick.
Publié le 30-05-2019 dans APS