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Population et développement en Afrique

Le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a réuni des journalistes de l’Afrique subsaharienne, à Addis Abeba en Ethiopie, les 21 et 22 mai 2019. Durant leur séjour, les acteurs des médias ont participé à la célébration du cinquantenaire de l’UNFPA et du 25e anniversaire de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD). Ils ont aussi été briefés sur les enjeux du programme d’action de la CIPD.

2019 est une année de double jubilé au Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA). Elle marque le 50e anniversaire de cette agence onusienne et les 25 ans du Programme d’Action (PA) de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD), dont l’UNFPA assure le leadership. L’organisme des Nations Unies a associé des journalistes africains à ces deux évènements. Ainsi, dans l’après-midi du 22 mai, à Addis Abeba, en Ethiopie, des femmes et hommes de médias venus d’une vingtaine de pays d’Afrique de l’Ouest, du Centre, de l’Est et du Sud, ont été témoins de la commémoration continentale combinée du jubilé d’or du Fonds et de celui d’argent de la CIPD. La cérémonie s’est déroulée sous le patronage de la présidente du pays-hôte, Sahle-Work Zewde, et en présence de la directrice exécutive de l’UNFPA, Dr Natalia Kanem, de représentants de l’Union Africaine, etc. Les différents intervenants à cette soirée, la présidente Zewde en tête, ont salué l’avènement de l’UNFPA en 1969, pour informer les pays en développement, des conséquences sociales et économiques de la croissance démographique et pour appuyer les programmes démographiques nationaux. Tout en reconnaissant que l’évolution de l’organisme n’a pas été un long fleuve tranquille, du fait, parfois, de l’incompréhension de ses missions par une frange de la population, ils ont, à l’unanimité, relevé les nombreux progrès accomplis en matière de santé de la reproduction, de l’autonomisation de la femme, de la fille et des jeunes, en général. Des lignes, voire des montagnes ont bougé, surtout depuis l’adoption du PA de la conférence de la CIPD, au Caire (Egypte), en 1994, par 179 Etats. Il est ressorti des interventions que les efforts conjugués de l’UNFPA, des gouvernements, des Organisations de la société civile (OSC), etc. ont permis d’engranger des avancées notables sur le continent en matière de droit des femmes de décider de leur santé et de participer plus significativement aux actions de développement.

Nairobi, pour accélérer la cadence

A titre d’exemple, l’on peut retenir que le taux de mutilations génitales féminines a baissé. La mortalité maternelle liée à la grossesse a aussi connu une diminution de 40%, de même que la mortalité infantile. L’utilisation des méthodes modernes de contraception, elle, est en hausse (de 16,4% en 1994 à 33,4% en 2018), permettant de réduire le nombre des grossesses non désirées. L’autonomisation des femmes est également, de plus en plus, une réalité, selon le bilan dressé dans la capitale éthiopienne. En dépit de ces progrès réalisés depuis 1994, des millions de femmes et de filles ne profitent pas encore des promesses faites au Caire d’assurer un accès à des soins de santé reproductive complets, y compris la planification familiale volontaire. Pour preuve, une femme sur cinq n’arrive pas à combler ses besoins en méthodes modernes de contraception et les inégalités de genre persistent au quotidien. Aussi, derrière les progrès d’ensemble se cachent des disparités régionales et nationales. Ainsi, dans certaines parties du continent, des femmes continuent de mourir en grand nombre en voulant donner la vie. Une femme sur trois est mariée avant l’âge de 18 ans, entre autres. Les défis s’avèrent plus importants dans une Afrique où la population a presque doublé (de 704 millions en 1994 à 1,32 milliard en 2019) avec plus de 40% de jeunes (10 à 24 ans), dans un contexte de changement climatique, a diagnostiqué la patronne de l’UNFPA, Dr Kanem. Au regard de ces enjeux, la célébration du double anniversaire s’est voulue à la fois un moment de réjouissance au vu des progrès, mais surtout de réflexion sur les actions à mener en vue de faire du programme d’action de la capitale égyptienne une réalité universelle. «Les engagements du Caire méritent d’être renouvelés et revitalisés», a insisté Dr Natalia Kanem. Cette perspective, a-t-elle informé, fera l’objet de discussions à Nairobi au Kenya, du 12 au 14 novembre 2019, au cours d’une conférence de haut niveau, à l’initiative de l’UNFPA, du gouvernement kényan et du Royaume du Danemark. Cette rencontre, à laquelle sont attendus cinq mille participants, va rassembler des gouvernements, des organismes des Nations unies, le secteur privé, des groupes de femmes et des réseaux de jeunes, pour discuter et convenir des initiatives permettant d’accélérer la tenue des promesses de la CIPD. «Le Sommet de Nairobi nous aidera à former une coalition élargie de parties prenantes afin de défendre les acquis et de faire progresser le programme de la CIPD veillant à ce que personne ne soit laissé de côté», espère Dr Kanem.

L’objectif des trois zéros

D’ores et déjà, elle a réaffirmé l’engagement de l’UNFPA en faveur d’un monde où chaque grossesse est désirée, chaque naissance se passe de manière saine et sauve, et où chaque jeune peut réaliser son plein potentiel. L’ambition étant d’atteindre zéro besoin non satisfait en planification familiale, zéro décès maternel évitable et zéro violence et pratique néfaste contre les filles et les femmes, y compris les mariages d’enfants et les MGF. Son vœu est que le même leitmotiv soit partagé par les autres acteurs impliqués dans la mise en œuvre du PA de la CIPD. Un appel entendu à Addis Abeba, puisque la présidente de la République fédérale démocratique d’Ethiopie, Sahle-Work Zewde, a annoncé que son pays est prêt à doubler ses efforts dans la réalisation du PA de la CIPD et des Objectifs de développement durable (ODD). Elle a, à son tour, appelé les autres chefs d’Etat et de gouvernement du continent à faire autant. Outre les gouvernements, l’UNFPA attend aussi une grande part de contribution des journalistes pour une opérationnalisation plus réussie de l’agenda du Caire. Pour ce faire, en marge des commémorations, il a organisé un atelier de sensibilisation et de renforcement des capacités à l’endroit de 25 journalistes.

A l’issue de 48h de travaux, les participants ont pris la résolution d’interpeller les gouvernants et d’informer davantage les populations sur le programme d’action, les implications et les gaps de la CIPD, dans leurs pays respectifs.

Koumia Alassane KARAMA

Publié le 10-06-2019 dans l’initiative

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