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Première journée de la caravane des bailleurs du Partenariat de Ouagadougou au Niger

La caravane des bailleurs du Partenariat de Ouagadougou (PO) a effectivement démarré ce lundi 22 mai 2017 à Niamey au Niger. Première étape d’un périple qui conduira les bailleurs également au Burkina Faso et au Bénin, le Niger est l’un des pays du PO où les besoins en matière de contraception et de planification familiale sont les plus importants. C’est en effet le pays ayant le taux de fécondité le plus élevé au monde avec 7,6 enfants par femme. Les autorités nigériennes sont conscientes de la nécessité d’agir et se sont fixés l’ambitieux objectif d’atteindre un taux de prévalence contraceptive moderne (TPCM) de 50% d’ici 2020 pour les femmes mariées. Selon les données de TRACK 20, le TPCM du Niger est actuellement de 13% et sera à 15,3% en 2020, si la tendance actuelle est maintenue.

C’est dans ce contexte que la délégation des bailleurs du PO composée de représentants des fondations Gates et Hewlett, de l’USAID, du Royaume des Pays Bas, de la France, du Canada, de la Banque Mondiale et bien d’autres, commence sa visite au Niger. Cette visite a pour objectifs d’écouter les parties prenantes du Niger sur leurs avancées et difficultés, de faire des visites de terrain pour voir les services de PF en action et de faire du plaidoyer auprès des décideurs pour un meilleur investissement dans la PF.

Visite de terrain au DBC de Timéré (Niger)

La matinée du lundi a été consacrée aux visites de terrain. Les caravaniers se sont divisés en trois groupes pour permettre une diversité dans les expériences. Le premier groupe est allé voir 4 niveaux de la pyramide de soins de santé au Niger, à savoir le DBC de Timéré, la Case de santé de Saga Gourma, le CSI de Saguia et l’Hôpital de District Gaweye Niamey Commune 5. Le deuxième groupe a visité la Clinique de la Cité, une franchise de PSI, la Clinique de Bien-être Familial de l’ANBEF et le CSI Yantala Haut. Le troisième groupe quant à lui s’est rendu au centre des jeunes de Talladjé, dans une clinique de Marie Stoppes International (MSI) puis à un atelier INS/PMA2020 à l’Hôtel Oasis.

Les bailleurs du PO ont pu constater sur les différents sites ce qui est fait en matière d’offre et de création de la demande. Ils ont échangé avec les prestataires, les agents de santé et les bénéficiaires/utilisatrices de services. Ces échanges ont souvent été francs, honnêtes et informatifs.

L’après-midi a été réservé aux rencontres avec les autorités ministérielles, les parlementaires et la société civile. Un groupe de bailleurs du PO a rencontré la Ministre de la Population, Mme Kaffa Jackou Rakiatou Christelle. Des officiels du ministère de la santé étaient également présents. Mme la Ministre a fait une brève présentation sur les enjeux de la planification familiale au Niger, l’engagement du Chef de l’Etat du Niger pour la capture du dividende démographique et les avancées, mais aussi les défis qu’il reste à relever. Elle a également parlé du Sahel Women Empowerment and Demographic Dividend (SWEDD) et de ses aspects liés à la planification familiale, la nutrition et l’autonomisation des filles et des femmes au Niger. Après les interventions des représentants des autres ministères présents et du point focal de l’OOAS, ce fut le tour de Perri Sutton de la Fondation Gates, porte-parole des bailleurs de prendre la parole. Après les remerciements d’usage, Mme Sutton a posé des questions sur l’accès des jeunes filles aux services de contraception.

Les bailleurs à l’Assemblé Nationale

Un deuxième groupe s’est rendu à l’Assemblée Nationale pour discuter avec les députés de l’absence d’un cadre législatif approprié pour les questions de santé de la reproduction et de la planification familiale. Les échanges ont porté sur le contenu de la loi sur la protection de la jeune fille en cours de scolarité, notamment l’âge légal du mariage et de la pertinence de la planification familiale. Le souhait des bailleurs est que le Niger puisse vite faire passer cette loi, une condition importante pour atteindre les objectifs du plan d’action national budgétisé PF.

Enfin, un troisième groupe a rencontré les organisations de la société civile (OSC) au siège de l’Agence Nigérienne pour le Bien-être Familial (ANBEF). Ce fut l’occasion pour les jeunes et les autres membres des OSC de présenter directement aux bailleurs leur contribution pour le repositionnement de la PF mais également les problèmes auxquels ils sont confrontés. Les bailleurs ont pris bonne note et ont à leur tour invité les OSC à jouer pleinement leur rôle dans le plaidoyer pour la PF dans le pays.


Quelques citations notables 

Perri Sutton, Gates Foundation : « Les filles nigériennes que j’ai rencontrées pendant ma visite ont dit qu’elles veulent avoir accès aux services de planification familiale. »

Margot Fahnestock, Hewlett Foundation : « Les femmes nigériennes sont très fortes, franchement ! Chaque fois que je visite le Niger, je suis très inspirée par les femmes nigériennes. Et je pense que même s’il y a beaucoup de défis, qu’il y a un manque de ressources et un manque d’engagement collectif, c’est l’esprit de ces femmes et de leurs partenaires (maris), qui me motive à prioriser cette question de PF. »

Almoctar Bako, Jeune Ambassadeur PF Niger : « J ‘aimerais qu’on mette en place des mécanismes pour atteindre les adolescents et les jeunes au niveau rural et communautaire, et des mesures d’accompagnement pour atteindre les objectifs du PANB d’ici 2020. Aussi, qu’on développe des stratégies pour accompagner les jeunes dans les actions qu’ils mènent. Et enfin, un accompagnement à l’endroit de la structure qui fédère les jeunes pour le repositionnement de la PF. »

Fatimata Sy, Directrice UCPO : « Il y a beaucoup d’opportunités au niveau du Niger, énormément de projets et tous les bailleurs de la caravane ont un investissement ici. Ce sur quoi le Niger devrait continuer à travailler, c’est de mieux articuler ses initiatives autour du PANB. C’est seulement lorsque cela sera fait qu’on se rendra compte que même si les gens parlent de problème de ressources, ce n’est peut-être pas des problèmes de ressources pour le moment mais une meilleure articulation et utilisation des ressources déjà disponibles. »

Rachel Cintron, USAID West Africa : « Nous avons eu une très bonne discussion avec les parlementaires et j’étais vraiment encouragée car je vois la force et la passion des uns et des autres pour faire avancer la loi. Il y avait quelques voix avec des opinions différentes mais elles contribuent également à faire avancer les choses. »

Staff Writer

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