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Présentation de la situation de la PF au Niger à l’occasion de la rencontre des parties prenantes avec les bailleurs du PO.

La caravane des bailleurs du Partenariat de Ouagadougou est allée ce mardi 23 mai 2017 à la rencontre des parties prenantes du repositionnement de la planification familiale au Niger. Cette rencontre a réuni les acteurs du secteur public (ministères et autres services d’état), les prestataires du secteur privé, la société civile, les partenaires techniques et bien entendu les bailleurs de fonds du PO. Mme Kaffa Jackou Rakiatou Christelle, Ministre de la Population a ouvert les travaux de cette réunion. Elle a souhaité la bienvenue aux participants et souligné la volonté manifeste au plus haut sommet de l’état de tout mettre en œuvre afin que le Niger puisse capturer le dividende démographique. Elle a également mis l’accent sur l’impact de la planification familiale sur le bien-être des familles nigériennes, avec particulièrement la réduction de la mortalité maternelle et néonatale.

Ce fut le tour de Dr Hassane Atamo, Chef division PF de la DSME, de dresser sans complaisance aucune, un tableau honnête et réaliste de la situation de la PF au Niger.

Dr Hassane Atamo

Cette présentation, très attendue par les parties prenantes, était riche en informations sur la situation de la planification familiale dans le pays. Le Niger demeure le pays avec le taux de fécondité le plus élevé au monde avec 7,6 enfants par femme. Selon des enquêtes locales, les femmes nigériennes désirent avoir en moyenne 9 enfants contre 11 pour les hommes nigériens. Ceci pose donc un problème très important pour la création de la demande en services de planification familiale selon le présentateur.

L’exposé révèle aussi que le taux de prévalence contraceptive moderne (TPCm) pour les femmes mariées est actuellement de 15%. Pour atteindre l’objectif de 50% de TPCm fixé dans son plan d’action national budgétisé (PANB), la croissance annuelle devrait être de 11,7% contre celle de 0,9% selon la tendance actuelle.

Les stratégies pour atteindre les objectifs comprennent la mise à jour du PANB avec les recommandations de la revue et de la phase d’accélération 2016-2020 du PO, l’extension de l’offre du Sayana Press à 2500 cases de santé et au niveau communautaire, la systématisation de la PF du post-partum, l’intensification de la création de la demande, la prise en charge des jeunes et la mobilisation de ressources additionnelles y compris au Niger.

Les interventions clés en planification familiale au Niger incluent la création de 1244 écoles des maris (création de la demande), la formation de 1234 agents de santé et de 536 agents communautaires en technologie contraceptive (offre de service), la mise en place de 1518 sites de distribution à base communautaire (DBC) et de 16 cliniques mobiles (accès au service), la délégation des tâches pour le DMPA au niveau des cases de santé et la mise en place d’un comité de suivi du plan PF.

Le présentateur a insisté sur les goulots d’étranglements qui ne facilitent pas la mise en œuvre efficace des stratégies. Les obstacles énumérés comprennent la dispersion des interventions des partenaires, la multitude de projets pilotes en dehors du PANB, le faible financement de l’axe création de la demande du PANB, et surtout le TPC basé sur les femmes mariées, ce qui occulte les activités sexuelles des jeunes non mariés.

La présentation a été suivie par des échanges et les commentaires des différentes parties prenantes. Les points essentiels qui ressortent des discussions sont : l’immensité du travail qui reste à accomplir, la nécessité d’un changement profond de mentalité, le besoin d’alignement des initiatives en PF sur le PANB, l’amélioration de la communication sur les enjeux, et une meilleure coordination et synergie entre bailleurs et avec les autorités du Niger.

Rencontre des parties prenantes avec les bailleurs du PO

Toutefois, malgré la complexité des défis auxquels fait face le Niger, les intervenants ont apprécié les progrès importants qui ont été réalisés. Ils ont exhorté le gouvernement a continué son engagement fort en augmentant les ressources pour la PF et la communication stratégique de haut niveau pour un changement d’attitudes et de mentalités. Ils ont également fait remarquer aux bailleurs que l’accélération des résultats et l’accroissement rapide du TPCm passent par une augmentation substantielle des financements pour répondre aux besoins non satisfaits mais également créer la demande.


Quelques citations notables

Dr Hassane Atamo, Chef Division PF DSME

« La présentation du Niger a été étayée par des faits, des chiffres. Nous avons travaillé avec TRACK 20, PMA2020 et Avenir Health et c’est ceci qui a mis tout le monde d’accord. »

« En santé publique, pour qu’une action soit profitable à une communauté et un pays, il faudrait que les actions soient massives. Souvent nous voyons de petites interventions qui ne peuvent pas impacter le taux de prévalence contraceptive. Si les partenaires et les ONGs internationales font des actions qui ne touchent pas une grande population, elles ne pourraient pas impacter le TPC. Par exemple pour avoir un impact dans les zones isolées, il faudrait des centaines pas des dizaines de cliniques mobiles pour atteindre des dizaines de milliers de femmes. C’est seulement ainsi qu’on pourrait avoir un impact sur le TPC. »

Mme Rachel Cintron, USAID West Africa, Porte-parole des bailleurs 

« On voit une volonté politique du gouvernement à un haut niveau. Cependant, la plupart des soutiens viennent des ministères de la santé et de la population. Il faudrait donc faire plus d’efforts pour convaincre les représentants des autres secteurs de l’importance de la PF pour eux et pour le bien-être du pays afin d’avoir leur soutien. Par exemple, dans les secteurs tels que l’agriculture et la nutrition, il a des opportunités toujours non découvertes pour intégrer la communication à propos du bien-être familial.

Cheick Mbacke, Hewlett Foundation

« Je pense que la présentation faite par le Niger a donné une bonne image de la situation actuelle sans complaisance. Le travail qui reste à faire est énorme, les défis ont été très clairement mis sur la table et les recommandations étaient très pertinentes sur ce qu’il faut pour aller de l’avant. Le défi, c’est comment ces recommandations vont être capitaliser pour pouvoir mieux canaliser le travail des partenaires, qui sont aussi appuyés par le Partenariat de Ouagadougou. »

Perri Sutton, Gates Foundation

« Le Niger a fait des progrès en matière de PF. Par rapport à l’histoire, c’est un progrès très important et ce n’est que le début d’un mouvement. On voit qu’il y a un très fort engagement du gouvernement et que vous allez continuer à accélérer ce progrès. Moi je suis confiante et je vous encourage de continuer à coordonner vos partenaires autour de vos priorités dans ce plan. C’était très bien présenté, le message a été reçu par les bailleurs présents et nous allons tout faire pour répondre à vos priorités. »

Staff Writer

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