Le programme « Yeksi naa » (je suis arrivé en wolof), stratégie de distribution de médicaments initiée par la Pharmacie Nationale d’Approvisionnement (PNA) est « un réel motif de satisfaction » a soutenu, mercredi, l’assistance logisticienne de l’Informed Push Model (IPM) à Louga, Dièynaba Diop Sow.
« Le programme nous a permis de pouvoir travailler dans des zones où on n’acceptait pas d’accueillir les missions de supervision et de formation » a expliqué Dieynaba Diop Sow aux journalistes qui accompagnent une mission de documentation des bonnes pratiques de l’approche IPM.
« Nous nous satisfaisons de pouvoir arriver à nous faire accepter dans ces zones du Ndiambour où les appréhensions sont maintes » a-t-elle dit.
Le programme « Yeksi naa » est un nouveau schéma de distribution de médicaments et produits essentiels qui permet à la PNA d’éviter les ruptures de stock de produits de planification familiale et à travers un opérateur, de doter tous les Points de Prestation de Services (PPS) de produits.
En effet, la PNA contractualise avec des opérateurs privés qui vont parcourent l’ensemble du pays pour distribuer les médicaments dans les structures sanitaires publiques.
« Ces médicaments sont des médicaments génériques essentiels inscrits sur la liste nationale de médicaments essentiels et destinés seulement aux structures publiques et seront bientôt dans l’ordre d’un peu plus de 50 produits » a renseigné Mme Sow.
Selon elle, « cette approche a permis aux prestataires de mieux s’imprégner des réalités des régions de l’intérieur et de se rendre compte, in situ, des difficultés prêtées à ces zones ».
Au Sénégal, l’Enquête Démographique et de Santé (EDSV, 2010) a montré que le taux de fécondité stagnait autour de 5 enfants par femme, avec d’importants besoins (29%) en planification familiale non encore satisfaits.
Au regard de la faible progression du Taux de prévalence contraceptif (TPC) qui se situe entre 2005 (10,3%) et 2010 (12,3%), le Sénégal risquait de ne pas atteindre ses objectifs (un taux de 40% de TPC en 2020) en dépit des efforts consentis par le Gouvernement et ses partenaires au développement.
Selon Dièynaba Diop Sow, une enquête de base commanditée par « IntraHealth » a démontré que 70% des femmes se procuraient les produits contraceptifs dans le secteur public.
« Mais, la récurrence des ruptures des produits contraceptifs ralentissait l’utilisation des services de Santé de la reproduction et de Planification familiale (SR/PF) » a-t-elle fait remarquer.
Afin d’améliorer la chaîne d’approvisionnement pour ce type de produits, le ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS), « IntraHealth » et d’autres partenaires ont mis en œuvre, depuis août 2013, un projet pour étendre à l’ensemble du pays l’approche IPM.
L’approche IPM qui fonctionne actuellement dans les 14 régions du Sénégal (76 districts et 1380 points de prestation de service) a enrôlée en trois vagues entre décembre 2012 et mars 2015, grâce à l’engagement du ministère et la mobilisation effective du système de santé au niveau périphérique.
Dièynaba Diop Sow a axé également son argumentaire sur le fait que la région de Louga est dominée par une population encline à émigrer vers l’Europe et que beaucoup de femmes n’ont pas leurs maris à côté d’elles.
L’assistante logisticienne de IPM à Louga a aussi expliqué l’inaccessibilité de certaines zones par l’état des pistes qui sont sablonneuses et donc, difficile d’accès, nonobstant le fait que les véhicules particuliers n’ont pas accès à ces zones.
Elle a informé qu’un volet « Plaidoyer de haut niveau » est envisagé pour aller vers une institutionnalisation de l’IPM.
« La documentation des processus et des bonnes pratiques est donc un levier majeur pour identifier les interventions porteuses et à haut impact qui serviront d’arguments en faveur de l’appropriation de ce programme par le ministère de tutelle » a-t-elle avancé.